Il est temps que nous (re)humanisons l’informatique et (re)solidarisons les peuples par le numérique, afin de répondre aux questions des africains par les africains et cela en Afrique avec des compétences africaines et des outils adaptés.
Tout le monde se pose une question fondamentale. Le logiciel libre constitue-t-il un levier d’émergence pour le numérique en Afrique ?
La culture du logiciel libre va aujourd’hui au-delà même de l’informatique. Nous parlons beaucoup plus du Libre plutôt que de logiciel libre. Cela nous permet de sortir le Logiciel Libre des laboratoires, des hackerspace et autres makerspace, pour montrer au citoyen ordinaire que le Logiciel Libre et la culture du Libre donnent une certaine prédisposition pour le développement des différents territoires africains, donc de la Guinée.
En Afrique, nous continuons d’investir beaucoup d’argent dans l’éducation, car nous y tenons. Comme le disait Nelson Mandela : « L’Éducation est l’arme la plus fatale pour changer le monde ». Il est donc pertinent d’éduquer et de former la jeunesse africaine de façon stratégique afin qu’elle soit détentrice d’un savoir libre, afin qu’à partir de ce savoir elle puisse prévoir pour mieux agir par elle-même.
Pour former de très bons développeurs d’applications en Afrique, les étudiants africains doivent avoir la possibilité d’accéder aux codes sources des logiciels existants afin d’étudier leur fonctionnement. La relecture des codes rédigés par de très bons développeurs permettra à la jeunesse africaine de monter en compétences et d’acquérir des savoir-faire.
Le Logiciel Libre aux mains de la jeunesse fortifiera notre continent l’Afrique qui souffre de sa double fracture numérique. La conjugaison de la culture du Libre et de la jeunesse africaine produira dans nos universités, des technocrates « made in Africa » rompus à la résolution des difficultés de l’Afrique avec le regard africain dans un cocktail de compétences, d’indépendance, d’ouverture, de démystification, de partage, d’accessibilité et de collaboration.
On ne doit pas interdire aux élèves et étudiants de nos universités africaines de partager les codes sources de logiciels, de faire des copies des logiciels, de les partager et de s’entraider. C’est malheureusement ce que nous observons dans bien de contrats des logiciels utilisés sur nos campus. Les jeunes africains sont formés dans la division, ils sont éduqués à travailler et apprendre séparément dans l’individualité mais paradoxalement après leurs diplômes, on les réinvite à travailler en collaboration en entreprise.
Si notre société doit survivre par l’intelligence collective, nous devons alors l’enseigner et en faire notre nouvelle monnaie.