mardi, mars 4 2014

L'Age de faire | Jerry, le plus citoyen des ordinateurs

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Cet article a été initialement publié sur le site internet L'age de faire : Jerry, le plus citoyen des ordinateurs

Jerry est un ordinateur fabriqué dans un bidon avec du matériel de récupération. Cet objet unique, très peu coûteux, rencontre un franc succès sur le continent africain.

Fabriqué dans un bidon en plastique, agrémenté parfois d’une tête de pingouin ou de grenouille, Jerry est né en 2011, dans la très sérieuse Ecole nationale supérieure de création industrielle (Ensci), à Paris. En collaboration avec une start-up, trois étudiants ont conçu ce modèle d’ordinateur à partir de matériel informatique récupéré et placé à l’intérieur d’un jerrycan. L’objet a rencontré peu à peu son public, grâce à l’engagement d’un petit groupe adepte du numérique libre : « Avec les concepteurs de l’outil, on a monté l’association Jerry Do It Together, pour rendre Jerry disponible à tous ceux qui en ont besoin » explique Romain Chanut, cofondateur de l’association. « On promeut le «  pair à pair »   qui consiste à s’appuyer sur l’expérience de l’autre. » Ces échanges de savoirs s’opèrent au sein d’ateliers gratuits participatifs.

Au service du système de santé

A Bouaké, en Côte d’Ivoire, Jerry est arrivé comme la solution « miracle ». Dans cette ville du centre du pays, située à 350 km de la capitale Abidjan, le petit ordinateur associé à Emmabuntüs a permis de répondre à une problématique de territoire bien spécifique.
« Beaucoup de malades tuberculeux oublient de prendre leurs médicaments témoigne Florent Youzan, responsable du projet.  Au cours d’un atelier, on a appris aux étudiants à reconditionner des ordinateurs à partir d’éléments recyclés, et on a créé Jerrytub, une application open source (utilisable par tous) – (Ndlr. : pour le moment expérimentale), qui permet de rappeler aux malades à quelle heure ils doivent prendre leur traitement. » Mais Jerry a bien d’autres applications dans son bidon. Le programme expérimental M-Pregnancy, créé également à Bouaké, permettra aux femmes enceintes de recevoir sur leur téléphone portable un message leur rappelant leurs rendez-vous médicaux. Cette application devrait permettre d’améliorer le suivi des grossesses et de réduire le taux élevé de mortalité maternelle.


Le prix d'un ballon

De Bouaké à Saint-Etienne, le coût de fabrication est le même, c’est à dire quasi nul : « Nous, ça nous a coûté le prix d’un ballon pour faire la bouche de Jerry » se souvient Simon Jacquemin, médiateur numérique. En 2013, alors qu’il animait des ateliers au Centre social de Beaulieu, à Saint-Etienne, Simon a fabriqué avec des adolescents, en trois demi-journées, un Jerry baptisé Angry Birds.

Une soixantaine de Jerry ont vu le jour aux quatre coins de la planète, essentiellement en Afrique.

Nicole Gellot


Cet article a été initialement publié sur le site internet L'age de faire : Jerry, le plus citoyen des ordinateurs


dimanche, mars 2 2014

Les Logiciels Libres sur la Radio Nationale Catholique de Côte d'Ivoire

Invité par la radio Nationale Catholique de Côte d'Ivoire dans le cadre de l'émission "Le Journal des TICs", je donne ma vision de l'apport des logiciels libres dans la formation d'une élite africaine libre, indépendante, compétente et ouverte à l’innovation.

Ci-dessous le podcast de l’émission :

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jeudi, février 27 2014

« L'Afrique peut réussir le défi de la formation par l'expérimentation avec les logiciels Libres. »

israel.jpgLe jeudi 27 février 2014, j'ai été invité pour la 2ème fois à l’émission « Le Journal des TICS » sur la Radio Nationale Catholique de Côte d'Ivoire (RNC). Lors de mon entretien avec  Nokana Paleka, l'animateur de l'émission, j'ai exposé ma vision de la formation par l'expérimentation en utilisant les Logiciels Libres.

Après avoir rappelé les 4 libertés fondamentales qui définissent Le Logiciel Libre, j'ai présenté aux auditeurs la définition de la « formation par l’expérimentation » qui se perçoit en lettres d'or dans cette pensée de Confucius : « dis-moi et j'oublie, montre moi et je me souviens, implique moi et je comprends ».

Ainsi, si l’éducation et la formation ont pour objectif d'apprendre des notions et des compétences aux apprenants, cela doit nécessairement passer par l'implication de ceux qui apprennent. Le rôle de l'enseignant change désormais ! Il n'est plus celui qui détient tout le savoir, mais il a désormais un rôle de coach, de catalyseur et d'animateur d'une communauté libre que constitue la classe. Il doit conduire sa mission en impliquant entièrement les apprenants dans leur formation. C'est le début de l'ère de la formation horizontale qui s’éloigne de la formation purement théorique. L'enseignant doit inciter les apprenants à s'orienter vers les Logiciels Libres qui leur permettront de s'exercer par la pratique d'abord pendant les cours et ensuite chez eux à domicile avec de petits laboratoires tests qu'ils pourront installer par eux-mêmes avec des logiciels accessibles à tous.

Même la technique d’évaluation ne doit plus consister à demander aux apprenants de réciter les cours appris par cœur ou simplement répondre à des QCM. L'apprenant doit être désormais évalué par sa capacité de contribution à la créativité, à l'innovation et au développement stratégique des entreprises, des startups, des collectivités ou des territoires sur la base du cours qui lui a été dispensé par l'enseignant. Formons les étudiants sur des systèmes logiciels qui leur permettront de mieux s'exprimer par des séances pratiques chez eux à domicile ou même dans le coin de la rue. Parce que les apprenants ne sont toujours pas dotés de moyens financiers leur permettant des acquisitions de logiciels à des prix inaccessibles, nous devons les orienter vers des systèmes libres qui n’excluent personne du savoir car accessibles à tous.

J'ai entendu des étudiants se poser des questions car ils manquaient de séances pratiques sur des logiciels qui sont hors de prix.

J'ai discuté avec de jeunes africains qui suivent des cours avec la peur au ventre parce qu'il savent que leurs parents ne pourront jamais les aider à acquérir les logiciels sur lesquels ils sont formés.

J'ai vu la jeunesse africaine (l'avenir de l'Afrique) se demander si elle pourra avoir un poste dans une entreprise après cette formation si théorique.

Pourquoi formons nous notre jeunesse africaine sur des logiciels qu'elle sera obligée d'acheter à des prix inaccessibles lorsqu'elle finira sa formation et qu'elle voudra s'installer à son propre compte ?
Tant que nous agirons ainsi, nous formerons des demandeurs d'emplois plutôt que de former des créateurs d'emplois.

Si nous sommes tous d'accord que l’éducation et le transfert de compétences précèdent tout développement, formons notre jeunesse sur des systèmes qu'elle pourra modifier, adapter à nos réalités et redistribuer librement. C'est ce que j'appelle l'évaluation d'une jeunesse par sa contribution à la transformation sociale pour une Afrique prospère, indépendante, compétente et libre.

Parce que le développement numérique de l'Afrique sera mené par 2 acteurs , le Logiciel Libre et la jeunesse, chaque gouvernement africain devrait accorder la priorité à l'usage des logiciels libres dans l’éducation.


Florent YOUZAN




dimanche, février 23 2014

Le logiciel libre est l'instrument qu'offre notre ère à l'Afrique pour son développement numérique

logiciel_libre.jpgLe Jeudi 13 février 2014, j’étais l'invité de Nokana Paleka animateur de l’émission « Le Journal des TIC » sur la Radio Nationale Catholique de Côte d'Ivoire. Le morceau choisi était « Les logiciels Libres ». Cette émission dont l'objectif est de démystifier ce qui était autrement un mystère dans le domaine des Technologies de l'Information et de la Communication, offrait ainsi une tribune aux Logiciels Libres. Dans l'entretien que j'ai eu avec Nokana Paleka, je suis revenu sur la définition du logiciel libre en énonçant les 4 libertés fondamentales et en donnant des exemples de logiciels libres. Un point d'honneur a été mis sur la différence fondamentale qui existe entre un logiciel privateur et un logiciel libre, tout expliquant clairement que « gratuit » est différent de « libre ». Cela veut dire tout simplement qu'un logiciel gratuit n'est pas un logiciel Libre. J'ai surtout attiré l'attention des auditeurs sur le fait que l'Afrique gagnerait à faire la promotion des logiciels libres sinon nous subirons l'informatique toute notre vie. Les logiciels Libres permettent désormais à chaque jeune africain d’accéder aux savoirs librement et de s'offrir son petit laboratoire d'apprentissage et d’expérimentation chez lui à domicile .

Le logiciel libre est l'instrument qu'offre désormais notre ère à l'Afrique pour accéder à son développement numérique. Le développement de l'Afrique passera par le numérique, et la sève de ce développement sera constituée de la jeunesse et des logiciels libres.


Écoutez l’émission en intégralité


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vendredi, janvier 31 2014

Cinq (5) recommandations aux jeunes entrepreneurs africains

leplanteur.jpgLors d'une conférence en novembre 2011, j'ai exposé cinq(5) secrets qui pour moi représentent des piliers de l'entrepreneuriat. J'ai jugé opportun de revenir de manière transversale, sur l'ensemble de ces recommandations . Entreprendre en Afrique est très souvent un parcours de combattant et pour y parvenir, les jeunes entrepreneurs doivent se prémunir d'un arsenal à la hauteur de cette noble ambition. J'ai essayé de dégager cinq (5) attitudes qui feront du jeune africain, un homme averti dans sa démarche de création d'entreprise.

« Décider de faire les choses ... »
Entreprendre c'est décider de faire quelque chose. Pour moi, c'est décider de prendre en main son avenir et tutoyer la passion de faire les choses par soi-même ! Tous les entrepreneurs ont un dénominateur commun : décider de faire une chose ! Ces citoyens d'un nouveau type décident tout simplement de faire les choses autrement. Et cela est un secret qu'ils partagent tous. Le secret de décider de faire les choses pour mettre en marche le processus de créativité. Tant que vous ne décidez pas, tant que vous ne formulez pas l'idée d'entreprise, vous serez toujours à l'étape zéro. Vous n'allez jamais décoller car ne sachant où partir ! Vous n'allez jamais faire avancer les choses  car ne sachant dans quel sens les orienter ! Donc, il faut décider de faire avancer les choses, il faut décider d'agir, il faut tout simplement décider de décoller. Et en faisant cela, vous verrez se mettre en route le processus de création et c'est cela le plus important.


« Apprendre pour être capable de bâtir ... »
Apprendre pour être capable de créer est aussi un secret !
C'est pourquoi j’explique toujours, qu'il est important de circonscrire ses objectifs à la lumière de ses compétences. Si vous constatez que vous n'avez pas les compétences qu'il vous faut, vous devez automatiquement chercher à vous former ou vous entourer de compétences dans une philosophie d’intelligence collective. Il faut se former pour être capable de bâtir, parce que personne n'a la science infuse.


« Copier et utiliser les bons exemples de réussite ... »
Utilisez tout ce qui est bien comme exemple et tout ce qui est bien comme modèle. Regardez autour de vous, vous avez sûrement des modèles et des exemples de réussite ! Prenez par exemple les entreprises qui existent déjà dans votre domaine, étudiez leurs activités, remodelez les et adaptez les. Ajoutez votre touche particulière tout en y imprimant votre coloration créative. Prenez ces entreprises comme une pâte à modeler, retouchez les différents services que vous avez appris à connaître et à comprendre. Donnez vous une meilleure coloration de ces modèles de succès que vous avez observés. Dans votre entourage, il y a sûrement des gens qui ont réussi dans l'entrepreneuriat. Essayez de comprendre le fonctionnement de leurs modèles, questionnez vous sur la démarche du lancement et de l’établissement de leur entreprise et au besoin obtenez un rendez-vous avec eux. Posez leur des questions, et je reste convaincu qu'ils se feront le plaisir de vous répondre. Quelles sont les difficultés rencontrées ? Quels sont les succès ? Ces questions vous aideront énormément !


« Passer à l'action et agir pour faire changer les choses »
Vous voulez vous lancer dans l'entrepreneuriat, vous voulez développer votre activité, que faites vous de manière concrète ? Est-ce que vous arrivez à passer à l'action ? Vous voulez développer un service, est-ce que vous arrivez à démarrer? Ne vous contentez vous pas de produire plusieurs présentations sur des feuilles de papier et des Slides ? N'attendez vous pas de tout planifier entièrement avant de décoller ? Sachez que vous n'êtes pas des charlatans pour espérer tout savoir avant de vous mettre en mouvement. Il est temps d'agir maintenant !

Vous devez agir maintenant, sinon vous ne pourrez jamais atteindre vos objectifs ; le but recherché lorsqu'on agit , c'est de faire bouger les choses ; Vous devez agir lorsque vous détectez le bon moment, lorsque vous avez en vue votre objectif, lorsque vous avez circonscrit vos besoins à la lumière de vos compétences. Lorsque vous avez à l'esprit le moment, agissez , passez à l'action. Tant que vous resterez dans l'inactivité, vous n'arrivez jamais à bâtir un clair lendemain, vous n'arriverez jamais à évaluer la puissance de votre intelligence et la force de votre esprit !


« Croyez en vous … et non aux miracles »
Le dernier secret est tout simple et il est au cœur de toute votre réussite : Croyez en vous. Arrêtez de croire aux miracles dans le monde de l'entrepreneuriat ; les miracles existent peut-être ailleurs mais jamais dans l'entrepreneuriat. Vous n'allez jamais vous réveiller un matin avec une entreprise et des locaux. Vous n'allez jamais vous réveiller un matin avec 10 clients à votre porte, sans aucune action au préalable. Tout se bâti par vous même ! Croyez en vous, vous êtes le moteur de votre réussite, l'architecte de votre entreprise et la sève de son développement futur. Mettez seulement votre intelligence à l’épreuve, vous verrez, tout le reste vous sera accessible. Croire en soi en tant que bâtisseur et catalyseur de son entreprise est une richesse .




Florent YOUZAN

[Extrait d'une conférence prononcée en Novembre 2011- Abidjan, Côte d'Ivoire]

jeudi, janvier 9 2014

Un logiciel gratuit n'est pas un logiciel Libre

ob_f2a69e1ad208ee4ab5c3ac523e21895e_logiciel-libre.jpgLes notions de logiciel gratuit et de logiciel Libre sont très souvent confondues au reflet d'une grosse confusion qu'il serait souhaitable d’éclaircir. Je me permet donc dans ce billet d'attirer l'attention sur l’énorme différence qui existe fondamentalement entre le logiciel Libre et le logiciel gratuit. J'entends souvent dire qu'un logiciel gratuit est un logiciel libre, ceci est un abus que tout libriste averti ne saurait laisser passer sous silence.

Un logiciel gratuit est tout simplement un logiciel dont l'utilisation ne necessite pas une contrepartie financière et ce n'est que ça ! C'est un logiciel non commercial. Vouloir ajouter d'autres termes à cette definition c'est présenter de manière notoire que le terme de gratuit échappe à notre maîtrise. Les anglophones parle de freeware pour identifier le logiciel gratuit et cela doit être compris et accepté ainsi.

Le logiciel Libre quant à lui, s'inscrit dans une autre dynamique, avec une définition basée sur quatre (04) règles fondamentales. Un logiciel est dit Libre, quand il peut être utilisé par n'importe qui et pour n'importe quel usage. Un logiciel est dit Libre, quand tout utilisateur peut étudier le fonctionnement en accédant au code source. Un logiciel est dit Libre quand les utilisateurs peuvent en faire des copies et les redistribuer sans aucune restriction. Et enfin, un logiciel est dit Libre, quand l'utilisateur peut le modifier en ajoutant d'autres fonctionnalités pour qu'il fasse exactement ce qu'il veut et ensuite copier et redistribuer la version modifiée.

Vous comprenez aisement que gratuit n'est pas Libre ! Un logiciel gratuit peut être un logiciel privateur donc propriétaire qui bien qu'accessible sans contrepartie financière, continue de confisquer les droits des utilisateurs et des communautés d'utilisateurs. Un logiciel gratuit est donc une pâle copie du logiciel Libre car, il ne donnera jamais aux utilisateurs le pouvoir de le faire évoluer selon leurs besoins et même, de corriger les bugs et effectuer des améliorations. Un tel logiciel , n'inquiète nullement le logiciel Libre qui reste dans une demarche humaniste en donnant la possibilité à tous et à chacun d'avoir accès au savoir et de ne point subir une informatique pensée par les autres. Un logiciel dont la licence d'utilisation gratuite est reservée à une partie de la communauté (ONG ou Université ou Ecole ou Coopérative) ne peut jamais être Libre. Il divise les utilisateurs et confisque leur liberté, car ce logiciel ne pourra pas être utilisé par une autre corporation. Un logiciel gratuit dont l'utilisation est soumise à une identité particulière ne peut pas se presenter comme un logiciel Libre car il fait de l'utilisateur un consommateur impuissant à vie. C'est là, la claire différence entre « Freeware » et « Free Software ».

Gratuit ne veut pas dire Libre !


Florent YOUZAN

samedi, janvier 4 2014

L'Open Data améliorera la transparence et libérera de la valeur sociale et économique en Afrique !

06845876-photo-logo-open-data.jpgUne notion qui reste encore méconnue des africains est l'« Open Data » ou encore « données ouvertes ». J'ai décidé d'ouvrir une page sur la notion de « données ouvertes » qui est pour moi le prochain axe du développement économique des capitales africaines. Je reviendrai sur cette notion et ses déclinaisons dans une longue série d'articles mais commençons par une présentation générale de la démarche « Open Data »

L’Open Data est en effet un processus qui consiste simplement et librement à rendre les données numériques accessibles et utilisables gratuitement par tous les citoyens. Ces données sont en général des informations publiques recueillies et disponibles sur des supports numériques.

Concrètement, pour les communes, les villes, les collectivités et les services publics, la notion de « données ouvertes » consiste à mettre à la disposition des populations une plate forme ouverte à différents types de données à savoir : les statistiques disponibles selon les domaines d'activités, la cartographie des différents secteurs d’activités , les données économiques et financières sur les différents territoires, les données démographiques, les informations sur l'emploi et la vie sociale, etc. Ainsi toutes les données utiles au développement et à l’émergence des territoires, doivent être accessibles et réutilisables par les citoyens désormais acteurs et contributeurs à l'épanouissement des collectivités.

De nombreux opposants à la démarche de l'Open Data s'interrogent sur la justesse de l'ouverture des données publiques. Ma réponse est plus que limpide : « Oui les données publiques doivent simplement et librement être accessibles et réutilisables. » La raison est toute simple : c'est parce que la mise à disposition des données publiques est une obligation légale. Mais il est important de préciser qu'un cadre juridique strict définit les informations qui peuvent être publiques et celles qui ne le peuvent pas.

Lorsqu'une information est accessible et réutilisable par les populations, cela permet d'entretenir et surtout d'enrichir de manière participative et citoyenne une source d'informations riches et pertinentes pour les innovateurs, les chercheurs , les entrepreneurs, les étudiants, les décideurs, les journalistes, les blogueurs et même les femmes au foyer.

Pour les jeunes africains que je considère comme le vecteur du développement de l’Afrique, l'ouverture des données publiques permettra le développement exponentiel d'opportunités économiques par la mise en place de services innovants et la création de logiciels sur la base des données publiées. Quelles applications me demanderez-vous ?

Je pense à des applications web et mobiles présentant :

  • les horaires des autobus

  • les données nationales

  • les dépenses publiques

  • Les travaux parlementaires

  • la géolocalisation des services publics

  • les services accessibles aux personnes à mobilité réduite

  • la géolocalisation des arrêts d'autobus

  • la géolocalisation des stations d'essence

  • les services disponibles sur les autoroutes

  • un système de simulation du processus de dédouanement (import/export)

  • un système d'information médicale accessible à tous

  • un système de simulation des taxes et impôts à payer selon les secteurs d'activités

  • les prix des différents actes et services publics

  • les démarches à suivre pour accéder aux services et actes publics

  • , Etc..

L'objectif recherché par l'ouverture des données publiques est de rendre accessibles et surtout compréhensibles, les actions publiques, les décisions, les comptes publics. Cela permettra de développer et de favoriser l'action publique par la participation citoyenne et aussi de moderniser les services publics en les rendant lisibles, accessibles, réactifs et mesurables !

C'est parce que l'open data est encore méconnu par les africains qu'en côte d'Ivoire, j'ai été surpris de voir qu'aucun des candidats aux élections municipales n'avait publié sur une plate forme web ou mobile, des livres blancs, des plannings d'actions mesurables, des profils stratégiques de développement sur la base desquels il pourrait être jugé par les populations. Aucune donnée n'a été rendue publique pendant les campagnes électorales par les maires et aucune information ne le sera pendant l'exercice de leurs fonctions.

Ce qui échappe malheureusement à notre attention constructive, c'est que les données publiques lorsqu'elles sont ouvertes, améliorent la transparence et libère de la valeur sociale et économique.

Si les dirigeants africains ou autres acteurs du développement veulent donner un coup d’accélérateur à l’émergence de nos nations, ils doivent faire de l'ouverture de données un axe stratégique de leur politique. Ne pas le faire, c'est renoncer aux outils innovants de développement et refuser d 'accorder aux données publiques leur vraie valeur. Car, l'information publique est un bien commun pour tous les africains et leur diffusion reste d’intérêt public et général !




Florent YOUZAN



[Notes] - Crédit photo: Clubic.com

Le logiciel libre donne désormais accès au savoir à tous les africains

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Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire a abrité en novembre 2013, le forum InnovAfrica, le forum de l'innovation technologique africaine. Pendant ce forum qui réunissait plusieurs innovateurs et au cours duquel plusieurs technologies ont été présentées, j'ai été interviewé par CLASSE FM , la première web radio d'information en Côte d'Ivoire. Il était question de donner mon point de vue sur l'impact de l'usage et de la promotion des logiciels libres en Afrique.

Je vous laisse écouter tranquillement l'interview :

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vendredi, novembre 15 2013

Jerry, un bidon qui repousse des limites en Afrique !

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Le Jerry est le nom que porte affectueusement un bidon dans lequel est reconditionné du vieux matériel informatique de récupération et sur lequel est installé un système d'exploitation libre GNU/Linux. Il se conçoit à 0Fcfa et consomme moins d’énergie. J'ai développé avec cet ordinateur révolutionnaire une telle relation que nombreux sont ceux qui s'interrogent sur les vrais fondements de mon histoire personnelle avec ce serveur en bidon. J'ai donc décidé de revenir sur ce que j'ai découvert au reflet de la philosophie du JerryClan, cette communauté de bénévoles qui contribuent au projet Jerry Do It Together.

J'ai toujours revendiqué l'urgence d'intégrer les Logiciels Libres dans le quotidien des africains et d'ailleurs leur utilisation en tant qu'axe stratégique de développement numérique de nos territoires. Dans ma lutte pour la réduction de la double fracture numérique que vit l'Afrique, Jerry Do It Together est devenu un vecteur de communication et surtout de transmission de la philosophie du Logiciel Libre. Pendant qu'il me permettait de rassembler plusieurs intelligences autour des projets, il me donnait l'occasion de vivre les réalités des populations des villes de la Côte d'Ivoire dont la connectivité à Internet reste encore réduite. La possession d'équipements informatiques et l'ouverture à internet restent leurs derniers soucis, parce que le coût d'acquisition des ordinateurs est élevé pour la plupart.


Des jeunes manquent d’ateliers pratiques parce que les équipements informatiques et les logiciels spécialisés sont inaccessibles. Mais Jerry DIT nous a montré qu'il existait des alternatives tant au niveau hardware par la récupération du vieux matériel informatique et le reconditionnement de vieux ordinateurs, qu'au niveau software par une utilisation responsable et avant-gardiste des Logiciels Libres.


Les jeunes africains trouvent désormais dans les rues de leurs quartiers le nécessaire pour organiser des ateliers pratiques en mutualisant leurs expériences. Certains ont même monter des laboratoires Libres chez eux à domicile. J'ai personnellement expérimenté la formation horizontale qui débouche sur l'innovation sociale résolvant des problèmes propres aux africains. N'importe quel endroit du quartier pourrait à tout moment devenir un espace spécialisé d'apprentissage et d'innovation technologique avec un serveur Jerry et des logiciels libres. C'est ainsi que je l'ai vraiment connu et c'est pourquoi nous sommes inséparables, ce bidon et moi.


Nous avons commencé les transferts de compétences sur le serveur Jerry par des ateliers pratiques (Workshop) et des jeunes qui avaient participé à ces ateliers ont décidé de mettre en place un concept nouveau qui est le « Jerry Marathon », une séance de coproduction massive de Jerry par de petites groupes dans une démarche collaborative. Des étudiants formant d'autres étudiants à la maîtrise du reconditionnement d'ordinateurs Jerry et à la résolution de problèmes des populations, cela est désormais possible en Afrique et je l'ai découvert avec le Bidon Jerry Do It Together.

Ma contribution au projet Jerry m'a permis de comprendre qu'il est possible de ne plus subir l'informatique que nous imposent les industries mais de l'adapter à notre problématique africaine. C'est ainsi qu'avec peu de moyen, nous avons pu développer des solutions qui permettent aujourd'hui de :

- Suivre les grossesses et les femmes enceintes par SMS afin de réduire la mortalité maternelle

- Suivre l'évolution du poids des bébés afin d'alerter en cas de malnutrition pour lutter contre la mortalité infantile qui demeure une préoccupation en Afrique.

- Suivre les prises de médicaments et les traitements des personnes atteintes de la tuberculose et aussi les rapprocher de leur médecin traitant par une plate forme d'alertes par SMS.

- mettre en place des dispositifs d'information participative et de journalisme citoyen par SMS.


J'ai connu le développement durable, l’économie verte mais Jerry Do It Together m'a permis de tutoyer l'innovation par l’économie circulaire qui consiste à utiliser les ressources d'une matière optimale  en limitant fortement la surconsommation et le gaspillage. Cette économie qui dynamise le Projet Jerry DIT au sein des cités africaines réduit les besoins et réintègre les déchets dans une boucle de réutilisation et de recyclage. Avec le projet Jerry Do It Together, on répare ou on reconditionne un objet plutôt que de le jeter !

Nos capitales africaines évoluent dans un environnement complexe alimenté par un besoin constant d'adaptation par une meilleure appropriation des technologies et essayer de nouvelles orientations loin des faiblesses du modèle industriel, (surconsommation de ressources et génération de déchets, outils déconnectés des besoins des utilisateurs qui deviennent de simples “consommateurs” à vie) serait aussi un axe de développement de l'Afrique.

Florent YOUZAN

samedi, octobre 26 2013

Chaque problème d'un africain est une idée d'entreprise (4/4)

taxi.jpgCet article est le dernier de ma série de 4 billets, qui expliquent comment les africains pourraient détourner leurs problèmes en idées d'entreprise. Aujourd’hui je traite du covoiturage à l'ivoirienne, une autre manière de mettre en avant la consommation collaborative dans le transport, afin d'apporter un élément de réponse aux problèmes de transport que vivent les abidjanais !

Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, est confrontée à d'énormes difficultés de transport à cause du manque de moyens de transport en commun à moindre coût et des embouteillages aux heures de pointe. Certains abidjanais s'organisent comme ils le peuvent pour s'offrir des conditions de transport acceptables en mutualisant les dépenses. Ils trouvent le moyen de se mettre à 3 ou 4 de manière informelle et spontanée, pour prendre un taxi et partager les frais de transport.

Cette pratique informelle qui fonctionnent tant bien que mal est déjà un élément de solution. Il suffit maintenant de bien l'organiser en mettant à la disposition des abidjanais un site web, une application mobile (android, windows phone, ios, blackberry, ...), un réseau social et une plate forme SMS, à partir desquels, n’importe quel citoyen pourrait indiquer son trajet et l’heure probable de son départ. Le système le mettra en relation avec tous ceux qui se retrouvent dans la même zone que lui et qui aurait la même destination à l'heure indiquée. Ils pourraient ainsi être mis en contact lorsque le nombre de passagers sera atteint.

Ce système d'utilisation conjointe et organisée d'un véhicule et de partage de trajet , avec un conducteur non professionnel et plusieurs passagers s'appelle le covoiturage. En Côte d'Ivoire, ce principe pourrait avoir une déclinaison avec les taxis qui à la différence sont dotés d'un chauffeur professionnel. Ils pourrait ainsi renforcer les véhicules de particuliers dans le système naturel du covoiturage !

Les taxis pourraient intégrer le système d’alertes et en fonction de la situation géographique du taxi qui s’est préalablement abonné sur la plateforme, le chauffeur est alerté par SMS pour un trajet avec les contacts de l’initiateur du covoiturage. Ainsi, les taxis pourront désormais rouler utiles et aussi les usagers pourront bénéficier d’un système plus organisé, avec des automatismes.

Le même système fonctionnerait très bien avec des voitures de particuliers. Un abidjanais qui a l’habitude de faire son trajet tout seul, pourrait désormais le faire avec d’autres citoyens qui pratiquent le même trajet que lui. Il pourrait ainsi solliciter un appel à partager son véhicule sur la plateforme à partir de l’application mobile, du site web ou de l'application SMS, en indiquant le lieu de ralliement, le trajet, la destination et l’heure de départ. D’autres utilisateurs du système, qui recherchent des possibilités de covoiturage sur le même trajet seront aussitôt alertés. Ils pourront partager les frais du carburant selon une démarche collaborative. Mais, il est important de préciser que l’objectif du covoiturage n’est pas de faire un quelconque bénéfice, mais simplement de mutualiser les coûts du transport (soit le prix du taxi ou le coût du carburant).

Cette plateforme de covoiturage pourrait être renforcée par la mise en place d'un réseau social des voisins de quartier, dont le rôle sera de mettre en relation des habitants d'un même quartier qui auraient beaucoup de choses à partager dont par exemple leurs voitures. Ainsi, tous les habitants d'un quartier qui se retrouvent sur ce réseau social peuvent exprimer leurs besoins ou présenter ce qu'ils souhaiteraient partager avec les autres. Par exemple, un voisin peut mettre son profil à jour en indiquant qu'il pourrait mettre son véhicule en covoiturage pour ceux qui en auraient besoin.

Je pense aussi à des groupes de 4 voisins, qui pourraient se créer via le réseau social. Je m'explique rapidement !  Des voisins ayant tous des voitures peuvent décider de créer un groupe à partir du réseau social des voisins de quartier. Ils pourront établir un programme tournant d'utilisation du véhicule de chacun d'entre-eux. Chaque matin, ils recevront des alertes SMS indiquant l'heure de départ et la voiture à utiliser. Ce système permettra de faire des économies sur le transport, sur le carburant et de permettre à chaque voiture de rester au repos au moins 3 jours dans la semaine. Cette utilisation de véhicule à 4, permettra surement de décongeler les routes asphyxiées par des bouchons sans noms.

Le problème du transport à Abidjan est aussi dû aux nombreux embouteillages qui fleurissent malheureusement dans chaque commune. Dans une étude que j’avais effectué, il a environ 2 ans dans le cadre du télétravail, il a été révélé que chaque abidjanais perdait en moyenne 2 heures par jour dans les embouteilles sur le trajet domicile-bureau et bureau-domicile. C'est à dire 20 jours que les abidjanais perdent chaque année assis dans les embouteillages à ne rien faire. 20 jours précieux de notre temps de vie !

Une solution serait de développer le transport lagunaire qui selon moi n'est pas suffisamment exploité. En général, la traversée de la lagune ne dure que 5 minutes. Des zones peuvent être dégagées et transformées en parking payant où tous ceux qui veulent emprunter les bateaux bus, ou tout autre moyen de transport lagunaire pourraient stationner leur véhicule et ainsi se rendre tranquillement au boulot. Les réservations de places sur le parking payant peuvent se faire à partir d'une application mobile ou SMS ou simplement depuis un site web avec des moyens de paiement mobile, ou de SMS surtaxés, pour éviter les files d'attente. Tous ceux qui décideront de s'abonner au transport lagunaire pourront bénéficier d'un programme détaillé et des alertes SMS en temps réel sur les heures d'embarquements.

Pour finir, il serait intéressant que nous parlons de la rentabilité d'un tel système. Des pistes non négligeables sont le téléchargement payant des applications mobiles utilisées pour ce projet de covoiturage et les abonnements des utilisateurs et des taxis. Les SMS générés seront des SMS+ (SMS surtaxés) avec possibilité d’abonnement mensuel. Le réseau social pourra générer des revenus avec de la publicité et les liens sponsorisés. Je pense même à un excellent système de geo-marketing à mettre en place pour faire de la publicité de proximité et ciblée. En fait le réseau social des voisins de quartier saura localiser chaque membre et pourrait lui proposer des publicités de boutiques de quartier, de restaurants, de wifi-café, des super-marché du quartier ou de petites affaires en fonction de la rue.

Je finis ainsi ma série de 4 billets sur le détournement des problèmes des africains en idées d'entreprise. Vous avez certainement parcouru ces billets en même temps que moi mais il se pourrait que nous ne soyons pas arrivés à la même conclusion. La mienne est très simple : Chaque problème d'un africain est une idée d'entreprise. Comme le dit un proverbe chinois, « le meilleur moment pour planter un arbre c’était il y a 20 ans. Et le deuxième meilleur moment c'est aujourd'hui ». C'est une invitation à l'action, maintenant et selon notre inspiration. Quand l’inspiration vient, il faut se mettre en mouvement car l'inspiration à une date de péremption !

Pour résumer ces 4 billets, je citerai Stephen Covey : « La façon dont nous voyons le problème est le problème » !

Florent YOUZAN

Reférences
Crédit Photo : www.lebabi.net

mercredi, octobre 23 2013

Le « World Summit Youth Award » récompense le projet Jerry Do It Together !

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Le « World Summit Youth Award »(WSYA) est une rencontre mondiale qui réunit des jeunes développeurs, porteurs de projets d'innovation et entrepreneurs numériques. Ces jeunes qui utilisent la technologie Internet et numérique pour mettre en avant par leurs actions au quotidien, les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Cette rencontre célèbre ainsi ces jeunes entrepreneurs sociaux qui font la différence par l'innovation qu'ils entretiennent en faveur des OMD.

Le WSYA a choisi depuis plusieurs années de promouvoir la création de contenu numérique tout en démontrant de manière remarquable l'implication des jeunes issus de tous les pays des Nations Unies, qui par leur imagination créative sont de véritables vecteurs de production du e-Content. C'est aujourd'hui une plateforme mondiale rassemblant tous les états membres de l'ONU, afin d'encourager les actions et les efforts qui permettent de marcher vers les OMD.

Le Projet Jerry Do It Together a été désigné vainqueur dans la catégorie « Create Your Culture » et recevra son prix lors du congrès 2013 qui se déroule du 23 au 26 octobre à Colombo au Sri Lanka. Le Jerry est un ordinateur conçu avec du matériel de récupération locale, reconditionné dans un bidon en plastique appelé jerrycan. Cet ordinateur est conçu pour et par les utilisateurs finaux et sa mise en route est sensée résoudre des problèmes locaux, propres aux utilisateurs finaux. Une manière de ne plus subir l'informatique ! Le Jerry peut être intégré à toute sorte de projets puisqu'il est en général utilisé pour redonner une seconde vie aux vieux matériels informatiques.

En pleine phase avec la philosophie de l'économie circulaire, le projet Jerry DIT est une solution très accessible pour une informatisation responsable et maîtrisé, qui s'adapte au culture du territoire qui l'accueille. Le projet compile des manuels de construction Libres, des techniques de conception Open Source et est soutenu par le Jerry Clan, une grande communauté mondiale d'utilisateurs et de contributeurs qui retransmettent la philosophie du Jerry Do It Together. En construisant les Jerry ensemble dans le but de résoudre des problèmes locaux, les contributeurs appelés affectueusement JerryMakers ont pour objectif d'ouvrir et de démocratiser la connaissance dans le domaine des technologies numériques par les logiciels libres. Jusqu'à ce jour, ce sont plus de 450 personnes qui participants activement à l'expansion du Jerry Do It Together en Europe et en Afrique.

Le prix WSYA qui sera remis dans les prochaines heures au Jerry Clan, est une reconnaissance par la communauté internationale , de l'impact du Jerry le serveur informatique en bidon au service des territoires et de l'innovation sociale.

Lors du BEST 2013 (Bouaké E-School Time) , l'Université d'été des technologiques de l'information et de la communication en Côte d'Ivoire, je soutenais dans ma présentation « qu'un ordinateur monté à Bouaké devrait résoudre les problèmes de Bouaké, parce que le Jerry se nourrit de la culture du territoire qui le reçoit ».Aujourd'hui, le projet Jerry est récompensé dans la catégorie « Create Your Culture ». Le message du Jerry Clan a été entendu et le Jerry Do It Together est plus que jamais en phase avec les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) . Le Hacking continue ...

Florent YOUZAN

samedi, octobre 5 2013

Le Logiciel Libre, aux couleurs ivoires  !


logiciels_libres_couleurs_ivoires.jpgLa côte d'Ivoire à l'instar des autres pays du monde a célébré le samedi 21 septembre 2013, sous l'impulsion de l'Association Ivoirienne pour Linux et les Logiciels Libres (AI3L), la journée mondiale du Logiciel Libre. Placée sous le signe de la révélation de la dimension sociale et de l'utilité publique du Logiciel Libre, la Software Freedom Day (SFD) en côte d'Ivoire a enregistré plus de 200 participants, à l'Université Nangui Abrogoua d'Abidjan .

C’était une belle occasion pour l'AI3L conduite par son Président M. Sidik TOURE  de revenir sur la reconnaissance mondiale du Logiciel Libre. Pour rappel ,en Janvier 2004, l'UNESCO élvait le logiciel libre au rang de patrimoine mondial de l'humanité et conférait à GNU, le système d'exploitation développé par Richard Stallman, la valeur symbolique de « Trésor du monde ».

La célébration de la journée mondiale du Logiciel Libre en Côte d'Ivoire, a débuté par une conférence en plénière sur le thème : « Contribution du Logiciel Libre à la production de contenus en Afrique », animé par M. Charles KOUAME. Avec un style décontracté et interactif, propre à la philosophie du Logiciel Libre, Charles KOUAME a entretenu l'assistance sur le schéma de contribution du Logiciel Libre à la mise en place d'une architecture de production. Il a établi clairement étape après étape, la mécanique de mise à disposition de contenus africains et cela depuis l'infrastructure physique au choix stratégique des Logiciels Libres et des systèmes ouverts. C'est donc dans une approche simpliste que le conférencier a partagé avec les participants à la SFD 2013 en Côte d'ivoire, les secrets de la procédure de production de contenu et cela avec un coût très accessible rendu possible grâce  aux Logiciels Libres.

La deuxième partie de cette journée a été enrichie par deux ateliers pratiques. Le premier atelier présentait la cartographie libre avec Openstreetmap . Cet atelier a été animé par Visio-conférence par Nicolas Chavent de Humantain Openstreetmap (HOSM). Il a articulé son intervention autour des points suivants :

  • La Présentation d'OpenStreetMap et HOT avec notamment les activités en Afrique de l'Ouest

  • La démonstration des outils d'édition

  • L'utilisation du Tasking Manager

  • La revue des outils de contrôle de qualité

  • La revue de quelques ressources permettant la réutilisation des données d'OpenStreetMap

Le deuxième atelier qui se déroulait en même temps que la cartographie libre avait pour thème : Le développement d'applications mobiles. C'était encore une fois l'occasion de démontrer la force de pénétration du téléphone mobile en Afrique et comment les africains pourraient tirer le meilleur des applications mobiles étoffées de contenus africains.

Ce sont donc ces deux ateliers qui ont mis fin à la journée de célébration du logiciel Libre en Côte d'Ivoire avec en projet d'accorder une meilleure visibilité à la Cartographie Libre en Côte d'Ivoire avec un point d'honneur sur la réutilisation des ressources issues d' OpenStreetMap.

Florent YOUZAN

mercredi, octobre 2 2013

SOS Ivoire, la trousse de secours mobile remporte le 1er prix du Moov'App Challenge.


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En marge de l'Africa Telecom People 2013 (ATP 2013) qui s'est tenu à Abidjan en Côte d'Ivoire et dont le thème principal était : Quelles applications innovantes pour l'Afrique après la 3G, la compagnie de téléphonie mobile Moov Côte d'Ivoire a organisé un concours d'applications mobiles dénommé Moov'App Challenge. Le vainqueur de ce concours est Regis BAMBA, jeune ivoirien de 27 ans et développeur de l'application mobile SOS Ivoire disponible sur Google Play.

Cette application qui remporte le premier prix de la première édition de Moov'App Challenge, est l'application idéale à posséder en cas d'urgence. Elle permet d’appeler en un seul geste les numéros d'urgences en Côte d'Ivoire et de localiser les gestes de premier secours.

Régis BAMBA pour faire simple, présente son application comme la Trousse de Secours Numérique Mobile des ivoiriens en particulier et des africains en général. Il veut par cette application, donner un élément de réponse au thème de l'ATP 2013. SOS Ivoire est ainsi une application innovante pour l'Afrique qui s'appuie sur les ressources de la 3G même si le concepteur a bien vouloir donner la possibilité de l'utiliser hors connexion. En terme de fonctionnalités, SOS Ivoire, meilleure application mobile du Moov'App Challenge contient plusieurs annuaires (urgences médicales, urgences sécurité, Cliniques, commissariats, Hôpitaux, CHU, Gendarmerie, Police), un excellent dictionnaire des gestes de premiers secours (Accidents de la route, AVC, brûlures, coup de chaleur, crise d'asthme, crise d’Épilepsie, crise de nerfs, douleurs de la colonnes vertébrales, déshydratation, Électrocution, entorses, …), un module de dons de sang et une agréable interface de géolocalisation des cliniques, pharmacies et Hôpitaux Comunautaires.

Au soir de ce forum, un journaliste de la Radio Al Bayane a voulu avoir mon impression sur le forum ATP. Pensez-vous que l'ATP 2013 a été un succès , m'a t-il demandé. Je lui ai tout simplement répondu : Oui, parce que l’Afrique avance. Pour beaucoup, l'Afrique avance lentement, mais pour moi, l'Afrique se construit une identité numérique en résolvant chaque problème des africains par des solutions mobiles. Et l'application SOS Ivoire est un bel exemple. Régis BAMBA a aussi interpellé l'Afrique en invitant chaque africain à se tourner vers Les Logiciels Libres car il a décidé de publier les codes sources de son application.

Quelqu'un me demandait, quel serait le thème de la prochaine édition de l'ATP ? La fin d'un forum est le commencement de plusieurs actions et la prochaine édition de l'ATP commencera par un bilan : le bilan des applications et infrastructures innovantes que les jeunes africains auront développé pour aider l’Afrique à réduire sa double fracture numérique.

Florent YOUZAN

lundi, septembre 30 2013

Open Djeliba, une plate forme libre d'information participative par SMS

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En juin 2013, lors du Bouaké e-School Time (BEST 2013), j'ai présenté une plate-forme de journalisme citoyen par SMS qui en réalité se décline comme une plate-forme Libre d'information participative et collaborative. Cette solution permet à n'importe quel citoyen de faire des remontées d'informations par SMS vers un serveur Jerry DIT conçu avec du matériel de récupération, reconditionné dans un bidon de 20 litres (Jerrycan), sur lequel est installé une distribution Emmabuntus 2 qui se distingue par une consommation énergétique réduite, et sur lequel est branché un vieux téléphone portable qui fait office de Modem GSM.

L'information envoyée par le citoyen, après avoir été validée par un modérateur est ensuite diffusée aux abonnés régulièrement inscrits sur la plate-forme.

Après le bon fonctionnement de cette plate-forme lors de sa première sortie dans le cadre de l'Université d'été sur le Journalisme (&) Citoyens organisée par l'Agence de Communication digitale E-Voir, le Jerryclan, promoteur de cette application a décidé de la mettre à la disposition de toutes celles et tous ceux qui souhaiteraient l’intégrer dans leur système de Communication. Pour offrir une identité à cette application, les membres du JerryClan Côte d'Ivoire ont décidé de l'appeler Open Djeliba . En langue malinké, Djéliba signifie griot ! Donc Open Djeliba est désormais l'application LIBRE, qui permet de diffuser des informations par SMS vers une communauté cible.

Open Djeliba, comme l'a si bien décliné le JerryClan Côte d'Ivoire, veut être la base d'une grande famille d'applications libres de diffusion de ressources africaines par SMS. Ainsi , Open Djeliba s'apprête à accompagner dans les prochains jours le projet CivRoute, une plate forme participative d'informations routières. L'apport d'Open Djeliba sera de permettre à n'importe quel citoyen de signaler des embouteilles, des accidents de la circulation, des chaussées dégradées, des feux tricolores non fonctionnels, par SMS afin que tous ceux qui sont inscrits sur la plate-forme CivRoute, reçoivent les informations par SMS en temps réel. Une deuxième réutilisation du projet Open Djeliba est le projet Jerry MLearning en cours d'élaboration et dont l'objectif est de mettre en place un disposition de production de contenus et d'échanges de ressources entre les élèves et les enseignants à partir d'une application mobile. La 3ème déclinaison du projet Open Djeliba est la mise à la disposition de toute la communauté internet ivoirienne, d'un système d'information participative et d'alertes instantanées par SMS : informations, alertes, rappels de calendrier des événements, convocation de réunions, demandes de ressources, etc.

Déjà de belles reprises du projet Open Djeliba se pointent à l'horizon , et c'est cela le fondement du Logiciel Libre : être utile à la communauté ; C'est à juste titre que l'Unesco en janvier 2004, a élevé le Logiciel Libre au rang de patrimoine mondial de l'humanité et a conféré par la même occasion à GNU la valeur symbolique de « Trésor du monde ».

Si vous luttez pour la promotion du logiciel Libre en Afrique, sachez tout simplement que votre combat est noble et reconnu d'utilité publique.

Tout savoir sur le Projet Open Djeliba



Florent YOUZAN

Crédit Photo : Swiatoslaw Wojtkowiak


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Nadège Dandou, classée 3ème avec son application SOS Citoyens au SFD2013 à Casablanca

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Je reçois aujourd'hui Nadège DANDOU, une jeune ivoirienne qui a récemment remporté le 3ème prix de la meilleure application Android lors de la célébration de la Software Freedom Day 2013 (SFD 2013), le samedi 21 septembre 2013 à Casablanca au Maroc. Avec son application SOS Citoyens, Nadège vient renforcer le nombre des jeunes ivoiriennes qui se distinguent par leur excellence. Je l'ai plusieurs fois tutoyé lors d'événements autour des logiciels Libres et aussi pendant les Jerry Marathons. Lorsqu'elle était de passage à Abidjan pour ses vacances, elle a participé à un workshop Jerry sur le reconditionnement d'ordinateurs dans des bidons de 20 litres avec du matériel de recupération nourris de Logiciels Libres. Son opiniâtreté a toujours retenu mon attention, et il me plaît de vous la présenter rapidement à travers cette interview.

Bonjour Nadège
Bonjour Florent

Peux tu te présenter rapidement à mes lecteurs
Je suis Dandou Nadège, diplômée d'un Master 2 (FEDE) en Réseaux et Systèmes informatiques. Je suis en ce moment chef de projet au sein d'une structure au Maroc où je vis depuis plusieurs années.

Tu a été classée 3ème lors du concours de la meilleure application Android dans le cadre de la célébration de la SFD 2013 au Maroc. Peux-tu nous expliquer le contexte ?
Cette année la Software Freedom Day 2013 (SFD 2013) à Casablanca a été l'occasion de la remise des prix des meilleures applications pour tablettes sous Android. Le concours comprenait 3 catégories de participants : Les entreprises , les freelances et les étudiants, qui devaient soumettre leurs réalisations dans l'une des catégories suivantes : Éducation, Entreprises et Divers. C'est ainsi que j'ai postulé avec mon application SOS Citoyens, une application mobile Android, qui permet aux citoyens de signaler les problèmes de voiries (routes dégradées , lampadaires défectueux, etc..), en prenant en photo l'incident, en ajoutant éventuellement un petit descriptif avec des coordonnées GPS permettant de géolocaliser l'incident. L'utilisateur peut s'identifier à partir de son compte Facebook, Twitter ou Google+.

Pourquoi avoir pensé à une telle application ?
Le but est de permettre par une action sociale et citoyenne, de produire des données géolocalisées afin d'informer les populations sur les dangers que présentent certaines dégradations de biens ou encore tirer la sonnette d'alarme et interpeller les décideurs.

Ton application est -elle Libre ?
Oui elle est libre, les codes sources ont été rendus publics lors du concours. Maintenant il est question de mettre un peu d'ordre dans le code et y insérer quelques commentaires pour la déposer sur des forges.

Comment as-tu commencé cette belle aventure avec le Libre ?
J'ai entendu parler du Logiciel Libre alors que j'étais encore en 1ère année de BTS (Brevet de Technicien Supérieur) avec l'Association Ivoirienne pour Linux et Les Logiciels Libres (AI3L), en Côte d'Ivoire qui a fini avec mon approche par venir installer un Club pour Linux et les Logiciels Libres (C3L) dans mon école. Depuis lors j'ai continué dans mon parcours à associer le Logiciel libre à tout ce que je fais.

Quel appel pourrais-
tu lancer à la jeunesse africaine?
Je dirais à la jeunesse africaine que nous trouvons la meilleure collaboration dans le Logiciel Libre car le véritable vainqueur de ce prix que j'ai obtenu c'est le Logiciel Libre. Grâce à sa philosophie de collaboration j'ai pu obtenir des coups de mains de partout et cela est un exemple concret pour un pas en avant.


Interview réalisée par Florent YOUZAN



vendredi, septembre 20 2013

La Côte d'Ivoire aux couleurs du Libre, le samedi 21 septembre 2013

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La Côte d'Ivoire, à l'instar de plus de 100 pays dans le monde, célèbre ce samedi 21 septembre 2013 , la « Software Freedom Day 2013», la journée mondiale du Logiciel Libre. Instaurée depuis environ 10 ans (depuis 2004), cette manifestation mondiale, revêt des déclinaisons et orientations, propres à chaque pays et est portée par des acteurs locaux de promotion de la philosophie du Libre. L'objectif visé , est de faire connaître le Logiciel Libre et la philosophie du Libre, au public qui a toujours considéré le logiciel libre comme une notion exclusivement réservée aux experts ou à une classe d ' initiés. C'est une journée au cours de laquelle, la dimension sociale du logiciel sera célébrée par des acteurs locaux pour répondre à des problématiques du quotidien et tisser la toile de l’économie de demain.

En Côte d'Ivoire, cette célébration se dessine avec des traits fortement orientés sur la production de contenus africains, facilitée par l'usage des logiciels libres. Organisée par l'Association Ivoirienne pour Linux et les Logiciels Libres (AI3L), la journée de reconnaissance de la dimension humaine du logiciel libre en Côte d'ivoire, s'articulera en 2 grandes phases. Une conférence en plénière portant sur le thème « Contribution du Logiciel Libre à la production de contenu en Afrique » débutera la journée qui sera étoffée en début d'après-midi par 2 ateliers pratiques ;

Célébrer le Logiciel Libre par des ateliers pratiques est aussi une dimension de promotion du Libre que l'AI3L veut inculquer aux jeunes ; et demeurer ainsi en phase avec l'un de ses objectifs fondamentaux qui est de former des jeunes techniciens rompus aux usages innovants des logiciels libres.

Ainsi le premier atelier portera sur la Cartographie libre et collaborative avec Openstreetmap et le deuxième présentera les grands axes du développement d'application mobile .

Programme de la journée

  • 08H – 08H30 : Accueil et Installation

  • 08H30 – 09H25 : Allocutions

  • 09H30 – 12H00 : Conférence en plénière : « Contribution des logiciels libres à la production de contenus en Afrique »

  • 14H00 – 16H00 :
    -Atelier N°1 : « Cartographie Libre et Collaborative avec Openstreetmap »
    - Atelier N°2 ; « Développement d'application mobile »

  • 17H00 : Fin de la journée

Voici quelques liens utiles




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