Carto-malaria : ils cartographient les zones à risques pour éradiquer le paludisme au Faso
Publié le lundi 29 juin 2015, 10:34 - modifié le 29/06/15 - Actualités - Lien permanent
- Article
- |
- Commentaires (0)
- |
- Annexes ()
Nous sommes en 2015, et des faits meublés de chiffres, continuent d'alerter le monde et particulièrement l'Afrique. S'il y a une maladie sournoise qui endeuille silencieusement l'Afrique, c'est bien le paludisme. Près de la moitié de la population mondiale, soit 3,2 milliards de personnes sont exposées au risque de cette maladie. Et, les personnes vivants dans les pays pauvres sont les plus vulnérables. Toutes les minutes un enfant meurt du paludisme ! En 2013, 90% des décès dus au paludisme sont survenus en Afrique. Triste constat ! Comment lutter contre ce fléau ?
A Ouagadougou, la capitale du Burkina-Faso, des jeunes passionnés de numérique et de cartographie libre, issus du Ouagalab, un Fablab au cœur de Ouagadougou, ont décidé de lancer Carto-malaria, un projet ambitieux qui consiste à cartographier et numériser les coordonnées géographiques de toutes les zones à risques, dans lesquelles se développe l'agent vecteur du paludisme.
A la découverte de ce projet, l'on est saisi par sa dimension citoyenne mais aussi, numérique et avant-gardiste. Carto-malaria ambitionne de produire de manière collaborative, une carte thématique de données libres et citoyennes, réutilisables librement par les citoyens, les organismes et les institutions engagés dans la lutte contre le paludisme au Burkina-Faso. Chaque année 1,3 million de personnes, dont 90 % d'enfants de moins de 5 ans meurent du paludisme, ce constat, les jeunes du Ouagalab l'ont effectué comme tout le monde et ont décidé de se mettre en action. Leur initiative est d'aider à éradiquer le paludisme en numérisant toutes données utiles et réutilisables par les structures internationales engagées depuis plusieurs années auprès des populations burkinabés dans l’éradication du paludisme, l'une des principales causes de mortalité en Afrique.
Les zones à risques du paludisme qui seront géolocalisées et numérisées dans le cadre du projet Carto-malaria, sont les zones favorables au développement de l'anophèle femelle. Ce sont en général les dépôts d'ordures, les caniveaux, les flaques d'eau stagnantes. Carto-malaria permettra d'identifier toutes ces zones et faciliter la mise en place de campagnes de sensibilisation de proximité. Les services techniques des mairies et les agents de salubrité pourront se servir de ces données pour leurs actions terrains. Carto-malaria pourra aussi aider à identifier avec des données scientifiques et tangibles à l'appui, les zones de distributions des moustiquaires imprégnées sur la base de zones géolocalisées. Le projet prévoit aussi de cartographier les centres de santé, cliniques et pharmacies afin d’orienter les populations , en fonction de leur lieux d'habitations, vers les structures de prise en charge de proximité.
La géolocalisation des zones à risques, sera accompagnée du déploiement d'une application mobile SMS (short message service) qui diffusera des informations de sensibilisation via des SMS vocaux à l'endroit des populations et principalement de celles vivant dans les zones à risques initialement géo - référencées. Pour les initiateurs du projet Carto-malaria, diffuser des messages vocaux directement sur les téléphones des populations, leur expliquant comment améliorer l'évacuation des eaux usées, comment et pourquoi utiliser des moustiquaires et des insecticides sont des moyens de prévention du paludisme.
Carto-malaria est une initiative citoyenne à soutenir et à encourager car selon une étude de l'OMS, « le paludisme peut conduire les familles et les communautés dans une spirale d’appauvrissement, qui touche de manière disproportionnée les personnes pauvres et marginalisées, incapables financièrement de se procurer le traitement ou disposant d’un accès limité aux soins de santé ».
Florent YOUZAN