Movilab : transformer les actions en savoirs...et inversement

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Wikimedia Hackathon 2013, Amsterdam - Flickr - Sebastiaan ter Burg

Chaque jour, quelque part sur la terre, dans des territoires, des milliers d'initiatives sont portées par des citoyens dans l'objectif d’évoluer vers des modes de vie durable. Ces actions initiées localement, selon des besoins et des réalités propres aux territoires qui les accueillent, demandent pour la plupart du temps beaucoup d'investissements tant en énergie, compétences et savoirs qu'en argent. Malgré le caractère remarquable et innovant de ces initiatives, elles restent difficilement transmissibles hors de leur contexte et de leur territoire d'origine car non documentées de manière transparente.

Le besoin de se construire une méthodologie de documentation de toutes ces actions inspirantes en recette libre et accessible s'appuyant sur l'écosystème et le processus des Tiers Lieux pour être mise en œuvre localement est réel. D’où l’élaboration de la méthodologie Movilab.

A la faveur des Rencontres Mondiales des Logiciels Libres à Montpellier en Juillet 2014, Yoann Duriaux, Antoine Burret et Alban Tiberghien ont présenté les enjeux de la méthodologie Movilab.



Ci-dessous l'essentiel de leur intervention ...



Aujourd'hui, nous sommes face à plusieurs phénomènes dont ceux des gens un peu crapauds fous et ces gens ont été à l'origine des premiers tiers-lieux dont la Cantine à Paris, la Ruche, etc. Cela nous ramène aussi aux pionniers qui ont crée les laboratoires de Fabrication Numériques (FabLab), les hackerSpaces, les makerSpaces et tous les mouvements de ces espaces transversaux.

Au bout d'un certain moment, une chose nous interpelle tous. Les acteurs de ces endroits transversaux, se retrouvent en communauté, dans des îlots fermés. Es-tu maker ? Es-tu startupeur ? Es-tu hacker ? Autant de questions qui se rapprochent du profil et de l'identité des personnes qui fréquentent ces espaces.  Mais ce qui est indéniable, c'est que toutes ces personnes et tous ces espaces sont un petit bout du changement et de la mutation de notre société. Une société plus libre, plus solidaire, plus collaborative, plus open source avec des recettes et des tranches de vie accessibles à tous.


Après plus de 10 ans de parcours et partant de la fameuse fracture numérique, nous sommes arrivés à cette notion de « Tiers-Lieu ». Il est aujourd'hui important de se doter d'un outil plus puissant que les associations et les Scop car de la même manière que dans le domaine de l'informatique, le GNU/Linux fut inventé il y a 30 ans, à l'ère de la ville dite « numérique », un système d'exploitation doit aussi être crée et cela n'a rien à voir avec du code informatique.

Il est temps de travailler sur les logiques de contribution et l'incarnation de ces logiques contributives sur les territoires. On se rend compte que ces logiques sont ancestrales, et sont même déjà incarnées et le modèle français est un bel exemple. Le modèle français est basée sur la notion de biens communs. Le monde libéral est aussi basé sur la notion de biens et d’égalité entre intérêt individuel et intérêt général. Mais à un moment donné, il y a eu un bug !

Richard Stallman n'a rien inventé ! il a à un moment donné, relocalisé une pensée, celle de la société de contrôle et comment combattre dans une société de contrôle.


Avec ce bug, on constate que dans nos territoires, cela crée de plus en plus de misère et de tension sociale. La dynamique existante dans le cadre des logiciels et de la haute technologie est pérenne, elle est forte et repose sur une formule mathématique puissante.

Pour ce qui est des tiers-lieux, nous sommes dans une dimension plus forte. Pour qu'elle s'incarne , nous avons besoin de culture et la culture passe par les Hommes. Il faut arriver à faire le lien entre la technique et le social, pour créer un système socio-technique. Et le monde dans lequel nous sommes est lui même un système socio-technique et en fait le défi est d'arriver à recréer ce système socio-technique.


Avec la logique « 3 P » (Public – Private – People), nous avons les armes pour faire le « Public » et le « Private ». Les techniciens ont les armes pour le faire. Le Tiers-Lieu est représenté par le « People » et ce people est super important. Ce qui est raisonnable et plus objectif est donc d'essayer de travailler ensemble dans les tiers-lieux afin de reconstruire les territoires avec ces logiques contributives qui peuvent être constitutives dans une société.

La philosophie du Logiciel Libre s'extrapole largement dans notre modèle de société. En prenant beaucoup plus de hauteur, et avec du recul, on se rend compte très facilement que toute cette culture du Libre, des échanges, du partage et de la transparence se transporte dans n'importe quelle initiative et nous l'appliquons à 200 % dans la méthodologie MoviLab et de manière plus générale dans la POC Foundation.



Florent YOUZAN


Texte inspiré de la présentation de Yoann Duriaux, Antoine Burret et Alban Tiberghien lors des RMLL 2014

Florent Youzan

Auteur·rice : Florent Youzan

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