israel.jpgLe jeudi 27 février 2014, j'ai été invité pour la 2ème fois à l’émission « Le Journal des TICS » sur la Radio Nationale Catholique de Côte d'Ivoire (RNC). Lors de mon entretien avec  Nokana Paleka, l'animateur de l'émission, j'ai exposé ma vision de la formation par l'expérimentation en utilisant les Logiciels Libres.

Après avoir rappelé les 4 libertés fondamentales qui définissent Le Logiciel Libre, j'ai présenté aux auditeurs la définition de la « formation par l’expérimentation » qui se perçoit en lettres d'or dans cette pensée de Confucius : « dis-moi et j'oublie, montre moi et je me souviens, implique moi et je comprends ».

Ainsi, si l’éducation et la formation ont pour objectif d'apprendre des notions et des compétences aux apprenants, cela doit nécessairement passer par l'implication de ceux qui apprennent. Le rôle de l'enseignant change désormais ! Il n'est plus celui qui détient tout le savoir, mais il a désormais un rôle de coach, de catalyseur et d'animateur d'une communauté libre que constitue la classe. Il doit conduire sa mission en impliquant entièrement les apprenants dans leur formation. C'est le début de l'ère de la formation horizontale qui s’éloigne de la formation purement théorique. L'enseignant doit inciter les apprenants à s'orienter vers les Logiciels Libres qui leur permettront de s'exercer par la pratique d'abord pendant les cours et ensuite chez eux à domicile avec de petits laboratoires tests qu'ils pourront installer par eux-mêmes avec des logiciels accessibles à tous.

Même la technique d’évaluation ne doit plus consister à demander aux apprenants de réciter les cours appris par cœur ou simplement répondre à des QCM. L'apprenant doit être désormais évalué par sa capacité de contribution à la créativité, à l'innovation et au développement stratégique des entreprises, des startups, des collectivités ou des territoires sur la base du cours qui lui a été dispensé par l'enseignant. Formons les étudiants sur des systèmes logiciels qui leur permettront de mieux s'exprimer par des séances pratiques chez eux à domicile ou même dans le coin de la rue. Parce que les apprenants ne sont toujours pas dotés de moyens financiers leur permettant des acquisitions de logiciels à des prix inaccessibles, nous devons les orienter vers des systèmes libres qui n’excluent personne du savoir car accessibles à tous.

J'ai entendu des étudiants se poser des questions car ils manquaient de séances pratiques sur des logiciels qui sont hors de prix.

J'ai discuté avec de jeunes africains qui suivent des cours avec la peur au ventre parce qu'il savent que leurs parents ne pourront jamais les aider à acquérir les logiciels sur lesquels ils sont formés.

J'ai vu la jeunesse africaine (l'avenir de l'Afrique) se demander si elle pourra avoir un poste dans une entreprise après cette formation si théorique.

Pourquoi formons nous notre jeunesse africaine sur des logiciels qu'elle sera obligée d'acheter à des prix inaccessibles lorsqu'elle finira sa formation et qu'elle voudra s'installer à son propre compte ?
Tant que nous agirons ainsi, nous formerons des demandeurs d'emplois plutôt que de former des créateurs d'emplois.

Si nous sommes tous d'accord que l’éducation et le transfert de compétences précèdent tout développement, formons notre jeunesse sur des systèmes qu'elle pourra modifier, adapter à nos réalités et redistribuer librement. C'est ce que j'appelle l'évaluation d'une jeunesse par sa contribution à la transformation sociale pour une Afrique prospère, indépendante, compétente et libre.

Parce que le développement numérique de l'Afrique sera mené par 2 acteurs , le Logiciel Libre et la jeunesse, chaque gouvernement africain devrait accorder la priorité à l'usage des logiciels libres dans l’éducation.


Florent YOUZAN