06845876-photo-logo-open-data.jpgUne notion qui reste encore méconnue des africains est l'« Open Data » ou encore « données ouvertes ». J'ai décidé d'ouvrir une page sur la notion de « données ouvertes » qui est pour moi le prochain axe du développement économique des capitales africaines. Je reviendrai sur cette notion et ses déclinaisons dans une longue série d'articles mais commençons par une présentation générale de la démarche « Open Data »

L’Open Data est en effet un processus qui consiste simplement et librement à rendre les données numériques accessibles et utilisables gratuitement par tous les citoyens. Ces données sont en général des informations publiques recueillies et disponibles sur des supports numériques.

Concrètement, pour les communes, les villes, les collectivités et les services publics, la notion de « données ouvertes » consiste à mettre à la disposition des populations une plate forme ouverte à différents types de données à savoir : les statistiques disponibles selon les domaines d'activités, la cartographie des différents secteurs d’activités , les données économiques et financières sur les différents territoires, les données démographiques, les informations sur l'emploi et la vie sociale, etc. Ainsi toutes les données utiles au développement et à l’émergence des territoires, doivent être accessibles et réutilisables par les citoyens désormais acteurs et contributeurs à l'épanouissement des collectivités.

De nombreux opposants à la démarche de l'Open Data s'interrogent sur la justesse de l'ouverture des données publiques. Ma réponse est plus que limpide : « Oui les données publiques doivent simplement et librement être accessibles et réutilisables. » La raison est toute simple : c'est parce que la mise à disposition des données publiques est une obligation légale. Mais il est important de préciser qu'un cadre juridique strict définit les informations qui peuvent être publiques et celles qui ne le peuvent pas.

Lorsqu'une information est accessible et réutilisable par les populations, cela permet d'entretenir et surtout d'enrichir de manière participative et citoyenne une source d'informations riches et pertinentes pour les innovateurs, les chercheurs , les entrepreneurs, les étudiants, les décideurs, les journalistes, les blogueurs et même les femmes au foyer.

Pour les jeunes africains que je considère comme le vecteur du développement de l’Afrique, l'ouverture des données publiques permettra le développement exponentiel d'opportunités économiques par la mise en place de services innovants et la création de logiciels sur la base des données publiées. Quelles applications me demanderez-vous ?

Je pense à des applications web et mobiles présentant :

  • les horaires des autobus

  • les données nationales

  • les dépenses publiques

  • Les travaux parlementaires

  • la géolocalisation des services publics

  • les services accessibles aux personnes à mobilité réduite

  • la géolocalisation des arrêts d'autobus

  • la géolocalisation des stations d'essence

  • les services disponibles sur les autoroutes

  • un système de simulation du processus de dédouanement (import/export)

  • un système d'information médicale accessible à tous

  • un système de simulation des taxes et impôts à payer selon les secteurs d'activités

  • les prix des différents actes et services publics

  • les démarches à suivre pour accéder aux services et actes publics

  • , Etc..

L'objectif recherché par l'ouverture des données publiques est de rendre accessibles et surtout compréhensibles, les actions publiques, les décisions, les comptes publics. Cela permettra de développer et de favoriser l'action publique par la participation citoyenne et aussi de moderniser les services publics en les rendant lisibles, accessibles, réactifs et mesurables !

C'est parce que l'open data est encore méconnu par les africains qu'en côte d'Ivoire, j'ai été surpris de voir qu'aucun des candidats aux élections municipales n'avait publié sur une plate forme web ou mobile, des livres blancs, des plannings d'actions mesurables, des profils stratégiques de développement sur la base desquels il pourrait être jugé par les populations. Aucune donnée n'a été rendue publique pendant les campagnes électorales par les maires et aucune information ne le sera pendant l'exercice de leurs fonctions.

Ce qui échappe malheureusement à notre attention constructive, c'est que les données publiques lorsqu'elles sont ouvertes, améliorent la transparence et libère de la valeur sociale et économique.

Si les dirigeants africains ou autres acteurs du développement veulent donner un coup d’accélérateur à l’émergence de nos nations, ils doivent faire de l'ouverture de données un axe stratégique de leur politique. Ne pas le faire, c'est renoncer aux outils innovants de développement et refuser d 'accorder aux données publiques leur vraie valeur. Car, l'information publique est un bien commun pour tous les africains et leur diffusion reste d’intérêt public et général !




Florent YOUZAN



[Notes] - Crédit photo: Clubic.com