Une notion qui reste
encore méconnue des africains est l'« Open Data »
ou encore « données ouvertes ». J'ai décidé d'ouvrir une page sur la notion
de « données ouvertes » qui est pour moi le prochain axe
du développement économique des capitales africaines. Je reviendrai
sur cette notion et ses déclinaisons dans une longue série
d'articles mais commençons par une présentation générale de la
démarche « Open Data »
L’Open Data est en
effet un processus qui consiste simplement et librement à rendre les
données numériques accessibles et utilisables gratuitement par tous
les citoyens. Ces données sont en général des informations
publiques recueillies et disponibles sur des supports numériques.
Concrètement, pour les
communes, les villes, les collectivités et les services publics, la
notion de « données ouvertes » consiste à mettre à la
disposition des populations une plate forme ouverte à différents
types de données à savoir : les statistiques disponibles selon
les domaines d'activités, la cartographie des différents secteurs
d’activités , les données économiques et financières sur les
différents territoires, les données démographiques, les
informations sur l'emploi et la vie sociale, etc. Ainsi toutes les
données utiles au développement et à l’émergence des
territoires, doivent être accessibles et réutilisables par les
citoyens désormais acteurs et contributeurs à l'épanouissement des
collectivités.
De nombreux opposants à la démarche de l'Open Data s'interrogent sur la justesse de
l'ouverture des données publiques. Ma réponse est plus que
limpide : « Oui les données publiques doivent
simplement et librement être accessibles et réutilisables. »
La raison est toute simple : c'est parce que la mise à
disposition des données publiques est une obligation légale. Mais
il est important de préciser qu'un cadre juridique strict définit
les informations qui peuvent être publiques et celles qui ne
le peuvent pas.
Lorsqu'une information
est accessible et réutilisable par les populations, cela permet
d'entretenir et surtout d'enrichir de manière participative et
citoyenne une source d'informations riches et pertinentes pour les
innovateurs, les chercheurs , les entrepreneurs, les étudiants,
les décideurs, les journalistes, les blogueurs et même les femmes
au foyer.
Pour les jeunes africains
que je considère comme le vecteur du développement de l’Afrique,
l'ouverture des données publiques permettra le
développement exponentiel d'opportunités économiques par la mise
en place de services innovants et la création de logiciels sur la
base des données publiées. Quelles applications me
demanderez-vous ?
Je pense à des
applications web et mobiles présentant :
les horaires des
autobus
les données
nationales
les dépenses
publiques
Les travaux
parlementaires
la géolocalisation
des services publics
les services
accessibles aux personnes à mobilité réduite
la géolocalisation
des arrêts d'autobus
la géolocalisation
des stations d'essence
les services
disponibles sur les autoroutes
un système de
simulation du processus de dédouanement (import/export)
un système
d'information médicale accessible à tous
un système de
simulation des taxes et impôts à payer selon les secteurs
d'activités
les prix des
différents actes et services publics
les démarches à
suivre pour accéder aux services et actes publics
, Etc..
L'objectif recherché par
l'ouverture des données publiques est de rendre accessibles et
surtout compréhensibles, les actions publiques, les décisions, les
comptes publics. Cela permettra de développer et de favoriser
l'action publique par la participation citoyenne et aussi de
moderniser les services publics en les rendant lisibles, accessibles,
réactifs et mesurables !
C'est parce que l'open
data est encore méconnu par les africains qu'en côte d'Ivoire, j'ai
été surpris de voir qu'aucun des candidats aux élections
municipales n'avait publié sur une plate forme web ou mobile, des
livres blancs, des plannings d'actions mesurables, des profils
stratégiques de développement sur la base desquels il pourrait
être jugé par les populations. Aucune donnée n'a été rendue
publique pendant les campagnes électorales par les maires et aucune
information ne le sera pendant l'exercice de leurs fonctions.
Ce qui échappe
malheureusement à notre attention constructive, c'est que les
données publiques lorsqu'elles sont ouvertes, améliorent la
transparence et libère de la valeur sociale et économique.
Si les dirigeants
africains ou autres acteurs du développement veulent donner un coup
d’accélérateur à l’émergence de nos nations, ils doivent
faire de l'ouverture de données un axe stratégique de leur
politique. Ne pas le faire, c'est renoncer aux outils innovants de
développement et refuser d 'accorder aux données publiques
leur vraie valeur. Car, l'information publique est un bien commun
pour tous les africains et leur diffusion reste d’intérêt public
et général !
Florent YOUZAN
[Notes] - Crédit photo: Clubic.com