mercredi, avril 1 2015

Les dirigeants africains doivent prendre connaissance des réalités par le numérique

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La jeunesse africaine veut révéler son engagement pour le numérique aux dirigeants africains, qui ne mesurent pas le rôle joué par les jeunes dans la transformation sociale des territoires. Dans certains pays africains, la jeunesse n'est utile qu'en période électorale ! Triste réalité, pâle projection du futur africain, maigre moisson intellectuelle pour ces dirigeants en perte d'audience citoyenne et à la recherche d'une boussole électorale ... mais la jeunesse veille.

Certains jeunes africains ont décidé de prendre leur destin en main, c'est le cas de la jeunesse du Burkina-Faso. J'ai eu l'agréable plaisir de rencontrer, Malick Lingani lors du forum de l'innovation « Innovafrica Étape Ouagadougou » qui a eu lieu du 28 mars au 1er avril 2015. Un forum qui a réuni les jeunes innovateurs burkinabé avec une forte participation de la jeunesse sous-régionale venue du Mali, du Togo, du Bénin, du Niger et de la Côte d'Ivoire. Malick est développeur d'applications et il présentait lors de ce forum l'initiative « Open Data » de l'association Beog Neere. D'un ton calme, enrôlé d'une articulation appréciable et soutenu d'une assurance hors du commun, Malick nous parle des données ouvertes et Libres.

On s'attendait à des aspects techniques mais l'articulation de son discours au tour de la philosophie du logiciel libre laisse percevoir un paysage fortement dominé par l'enjeu des données libres et accessibles dans le développement des territoires africains. « Nous disposons d'outils permettant aux décideurs et dirigeants africains d’apprécier clairement comment et pourquoi intervenir dans le développement les zones rurales du Burkina », explique Malick Lingani. Plantant ainsi le décor de son engagement pour le développement intégré des territoires africains. La richesse de Malick est sa compétence technique et ses armes pour le renouveau de l'Afrique sont le numérique et l'Open Data. Qui l'aurait cru ?

Malick présente les nouvelles armes à la disposition de la jeunesse africaine, permettant de réussir le développement social africain. «Lorsque nous disposons des données, nous pouvons mieux intervenir et libérer la créativité qui apportera le développement en Afrique», développe Malick Lingani dont le discours installe l'assistance dans un silence de cathédrale.

Malick et ses amis de l'association Beog Neere ne veulent plus assister à l'écriture de l'histoire du Burkina-Faso, qui se définie avec des contours hésitants par manque de schéma libre et citoyen d’évaluation stratégique de l'indice de développement social. Ils ont donc mis en place une plate-forme et des outils libres de recueil de données dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'eau potable. Le déploiement d'une phase pilote leur a permis de piloter un projet de déclaration de naissance par SMS initié avec des partenaires et qui est en application dans une commune rurale du centre-nord du Burkina-Faso. Une autre phase pilote de recueil de données libres et accessibles sur le travail des enfants leur a permis d'affiner leurs outils de collecte et d'analyse des données via le mobile. Malick Lingani présente les données comme la nouvelle ressource naturelle pour l'Afrique : « Nous avons certes des ressources naturelles en Afrique tels que l'or et le pétrole mais, à l'heure des données nous ne devons pas être les derniers ».

La présentation mélodieuse de l'initiative « Open Data » de l'association Beog Neere finie par un rêve. Un rêve que Malick a tenu à partager avec toute la jeunesse africaine présente à Ouagadougou : « Rêvons d'une Afrique dans laquelle les dirigeants prennent connaissance des réalités par le biais des données ouvertes produites par les citoyens ».

Tant que l'Afrique ne sera pas capable de mesurer et évaluer son environnement, elle ne pourra pas s'offrir un lendemain meilleur.




Florent YOUZAN

jeudi, mars 26 2015

Inauguration de OuagaLab, une fabrique de l'innovation ascendante portée par la jeunesse africaine

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Le 21 juin 2014, la communauté,  le dénominateur commun de toute initiative durable, venait de rendre publique sa décision de financer la construction de OuagaLab, le 1er FabLab francophone d'Afrique de l'Ouest, à hauteur de 7 389. Après plusieurs mois de construction, les locaux de OuagaLab sont désormais disponibles et l'inauguration aura lieu le samedi 28 mars 2015 à Ouagadougou au Burkina-Faso. Cette inauguration sera suivie du forum Innovafrica Étape Ouaga, du 28 mars au 1er avril 2015.

Pendant donc 5 jours, la capitale des hommes intègres deviendra un pôle d'attraction des innovateurs africains autour de l'innovation sociale et de la réinvention des territoires africains par l'innovation endogène. Ils viendront du Mali, du Niger, du Bénin, du Togo, du Tchad et de la Côte d'Ivoire, pour faire ensemble ce qu'il savent mieux faire : démontrer ce que l'on peut faire avec peu de moyens grâce  aux logiciels libres. Mobilisés par la culture du Logiciel Libre qui gouverne la plupart de ces espaces d'innovation d'Afrique, ces jeunes innovateurs ont décidé de prendre leur destin en main et revendiquer une nouvelle dynamique de développement.

Plusieurs communautés sont attendues à cette fête de l'innovation : Ovillage (Côte d'Ivoire), Eyolab (Côte d'Ivoire), JerryClan CI (Côte d'Ivoire), OSM (Togo, Mali, Niger), Minodoo (Togo), WenakLab (Tchad), BloLab (Bénin), Femmes & TIC (Togo, Burkina-Faso), Mali Santé (Mali). Les 5 jours d’échanges, de partage et de transfert de compétences, s'articuleront autour des thématiques comme la cartographique numérique, le développement d'application mobile, l'agriculture 2.0, la santé, les modèles économiques du Logiciel Libre, le reconditionnement d'ordinateurs avec de la récupération, les systèmes GNU/Linux et la modélisation 3D.

Ci-dessous le programme du 28 mars au 1er avril 2015

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Samedi 28 mars 2015 :

16H00 : Inauguration des locaux de Ouagalab

  • Présentation de la communauté Ouagalab.
  • Présentation des différentes communautés.
  • Dîner Gala.
  • Prestation musicale de la communauté Ouagalab (BF)


Dimanche 29 Mars 2015

  • 09H00 à 12H00 : Atelier de cartographie numérique libre et Citoyenne sous OpenStreetMap
    (animé par les communautés : OSM Niger, OSM Burkina-Faso, OSM Bénin)
  • 14H00 à 18H00 : GNU/Linux Install Party
    (animé par les communautés : Alines, Fedora, Mozilla, Ouagalab, Ovillage, JerryClan CI, BloLab)


Lundi 30 Mars 2015

  • 09H00 à 10H30 : Atelier sur le développement d’application Mobile
    (animé par Florent YOUZAN, Ovillage Côte d'Ivoire)
  • 10H30 à 12H00 : Atelier sur les nouveaux usages de l’Agriculture
    (animé par les makers du OuagaLab)
  • 14H00 à 15H00 : Atelier Femmes et TIC
    (animé Diane OUEDRAOGO, Ouagalab Burkina-Faso)
  • 15H00 à 16H00 : Atelier Mali Santé et Création d’une Communauté Burkina Santé.
    (animé par Dr Tidiane BALL, DoniLab Mali)
  • 16H00 à 18H00 : Atelier Jerry Femmes & TIC.
    (animé par les communautés Ouagalab Burkina-Faso, Minodoo Togo, Wenaklab Tchad, Blolab Bénin et JerryClan Côte d'Ivoire)


Mardi 31 mars 2015

  • 09H00 -10H30 : Atelier Développement d’application mobile
    (animé par Florent YOUZAN d'Ovillage Côte d'Ivoire et Franck Arnold d'Emerginov Bénin)
  • 10H30-12H00 : Les modèles économiques du Logiciel Libre
    (animé par Florent YOUZAN, Ovillage Côte d'Ivoire)
  • 14H00 -15H00 :  Initiation à la modélisation 3D
    (animé par les makers du Ouagalab )
  • 15H00 - 17H00 : Atelier JerryDIT, Femmes et TIC.
    (animé par les commuanutés Minodoo Togo, Wenaklab Tchad, Blolab Bénin)
  • 17H00 - 18H00 : Lancement FasoMap


Mercredi 1er avril 2015

  • 09H00 – 11H00 : Atelier sur les Énergies Renouvelables
    (animé par les makers du Ouagalab )
  • 11H00 – 12H00 : Initiation à la modélisation 3D.
    (animé par les makers du Ouagalab )
  • 14H00 – 16H00 : Maping Party
    (animé par les communautés : OSM Niger, OSM Burkina-Faso, OSM Bénin)
  • 16H00 - 18H00 : Rapport d’étonnement. Échanges entre communautés.

lundi, mars 23 2015

La connaissance, la vraie, n'a d'importance que lorsqu'on la partage

mian_jerryclanci.jpg

La transition numérique continue d'imprimer une profonde mutation sur le quotidien des Africains et les outils comme le mobile, l'internet et les TIC en général donnent d'épouser un nouveau champ de réflexion pour l'éducation en Afrique. Lorsqu'elle s'adosse à la philosophie du partage, de l'entraide, de la solidarité et de la collaboration dans le transfert de savoir, l'éducation revêt une nouvelle coloration, celle de l'Éducation Ouverte encore appelée « Open Education ».


L'Open Education est l'ensemble des outils, techniques et pratiques éducatives dont le dénominateur commun est la philosophie du partage et de l'ouverture, afin d'améliorer l'accès à l'éducation. Le vecteur qui rend l'Open Education possible est le numérique et, cette chance se présente aujourd'hui à l'Afrique, qui est en train de subir visiblement une réelle transition numérique. En Afrique, l'éducation était autrement basée sur les besoins des communautés et cette éducation qui rencontre le numérique aujourd'hui doit se redéfinir et mieux affiner ses contours. Elle doit avoir une dimension axée sur les besoins des jeunes africains, tout en révélant leurs potentiels et leur génie créateur. Cette éducation ne doit plus se faire dans l'isolement mais, plutôt dans la collaboration et le partage. Amenons par l’éducation, notre jeunesse à révéler son potentiel et la réelle dimension de sa valeur intrinsèque, comme le soulignait Henry Bordeaux : « L'éducation n'est, en somme, que l'art de révéler à l'être humain le sens intime qui doit gouverner ses actes, préparer l'emploi de ses énergies et lui communiquer le goût et la force de vivre pleinement. »

Donnons la possibilité à la jeunesse africaine d'apprendre dans un esprit collaboratif et en faisant du partage de ressources et de connaissances, le socle du lendemain. Car, lorsque nous partageons des connaissances et que nous apprenons à la jeunesse africaine à s'éduquer dans la « coopetition » et non la compétition, elle développe des connaissances, des théories, des recherches et des informations sur lesquelles se bâtira l'Afrique de Demain.

L'Open Education lance les bases d'une nouvelle éducation en Afrique. Une éducation qui mobilise les énergies, consolide les intelligences et agrège les compétences, pour rebâtir un monde de Savoirs, par une démarche ouverte et participative. En se servant du numérique, les Africains pourront concevoir de grandes banques de ressources éducatives accessibles par tout le monde et cela librement. Le savoir sera désormais un bien commun accessible par tous et il n'y aura plus chez nous en Afrique une classe de la population qui aura exclusivement accès au savoir en pensant détenir le pourvoir. Gilles Lamer interpelle à ce sujet et invite à une évolution des mentalités : « La connaissance n'est pas le pouvoir, mais elle est liberté ».

Ce qui est important et que nous devons tous savoir, c'est que le peuple africain a soif de connaissance et doit apprendre pour exister car, comme le dit Rémi Belleau : « Qui manque de connaissance est sans cesse à la merci du changement ». Voici le besoin élémentaire à satisfaire. Améliorons donc, les approches éducatives en Afrique dans un esprit collaboratif, en réinstallant l'apprenant au cœur du dispositif. L'Afrique doit redéfinir le savoir comme une matière première et un bien commun. Ce savoir ne doit pas être partagé équitablement mais, de manière ouverte et libre en fonction des besoins de tous et des aspirations de chacun,  sans oublier que c'est l'une des rares matières premières inépuisables. Nous réinventerons ainsi la base de la créativité en Afrique et par les Africains, donnant un plein sens à cette citation de Sacha Boudjema : « La connaissance est la seule chose qui s'accroît lorsqu'on la partage. »


Florent YOUZAN

dimanche, mars 15 2015

« Ouvrons les savoirs d'aujourd'hui pour qu'ils deviennent les fondements de la créativité de demain »

Ce billet est l'ensemble des tweets que j'ai réalisé dans le cadre de la rubrique #RegardsLibres de mon blog. Le thème retenu pour cette 2ème série de tweets est : « L'Open Education ». J'ai donc présenté ma vision, mon rêve, ma démarche, mes perspectives et mon argumentaire pour l’Éducation Ouverte en Afrique. L’Éducation Ouverte englobe les ressources, les outils, les techniques et les pratiques qui utilisent un cadre de partage libre et ouvert pour améliorer l'accès à l’Éducation  et contribuer ainsi à l'efficacité dans le monde.

Mes tweets pourraient se résumer en cette phrase :   « Ouvrons les savoirs d'aujourd'hui pour qu'ils deviennent les fondements de la créativité de demain »



samedi, février 28 2015

Monter un serveur SMS en 5 minutes avec des technologies libres (1/2)

Les idées d'applications et d'innovations foisonnent de partout dans nos capitales africaines et nombreux sont les jeunes africains qui orientent l’implémentation de ces idées vers les applications mobiles et principalement vers les technologies SMS. Une chose est d'avoir une idée mais une autre est de pouvoir très rapidement mettre en place un prototype fonctionnel.

Plusieurs jeunes innovateurs ont des soucis pour implémenter leurs applications SMS parce qu'ils pensent qu'ils sont obligés de passer un accord avec un quelconque opérateur de téléphonie mobile afin d'utiliser ses infrastructures pour des tests pilotes. Ce qui n'est pas exactement vrai, car aujourd'hui, les logiciels libres sont une véritable alternative et permettent à n'importe quel jeune africain de prototyper son application SMS avec des technologies libres et sur une infrastructure délocalisée qu'il pourrait monter à son domicile.

J'ai donc décidé de présenter en 5 minutes chrono, comment monter un serveur SMS avec des logiciels libres. Le serveur SMS Libre et Open Source qui fera l'objet de ce 1er billet est « SMS Server Tools 3 ». Je présenterai à travers ce tutoriel comment installer et configurer « SMS Server Tools » et comment envoyer et recevoir des messages SMS.

Dans un 2ème billet, je présenterai comment stocker les messages SMS dans une base de données MySQL.

Le présent tutoriel a été entièrement réalisé sur un système d'exploitation Libre GNU/Linux et principalement la distribution Ubuntu Desktop 14.04 LTS .

Avant toute chose, je vous recommande une mise à jour de la liste des fichiers disponibles dans les dépôts APT présents dans le fichier de configuration /etc/apt/sources.list. Tapez donc la commande suivante :

$ sudo apt-get update

Je vous recommande ensuite de faire la mise à jour de tous les paquets installés sur le système vers les dernières versions. Tapez pour cela , la commande suivante :

$ sudo apt-get upgrade

Pour installer le serveur SMS Server Tools 3, tapez la commande ci-dessous :

$ sudo apt-get install smstools

Afin de nous permettre de détecter le téléphone portable qui nous servira de modem GSM et que nous connecterons à l'ordinateur via un câble USB en veillant à le mettre en mode connexion PC, je vous recommande d'installer l'application WvDial. Pour cela tapez la commande ci-dessous :

$ sudo apt-get install wvdial

WvDial est une application permettant de se connecter à Internet avec un modem RTC 56 K, un téléphone ou une clé 3G. Nous l'utiliserons dans ce tutoriel pour détecter le port sur lequel est connecté notre téléphone ou notre clé 3G. Pour détecter le port de connexion du téléphone, tapez la commande suivante : $ sudo wvdialconf

ecran1.png

La ligne « Found an USB Modem on /dev/ttyACM0 » , indique qu'un modem a été détecté et le port de communication est le port /dev/ttyACM0 . On a aussi la rapidité de modulation évaluée à 460800 Bd donnée par la ligne :

ttyACM0<Info>: Speed 460800; init "ATQ0 V1 E1 S0=0 &C1 &D2 +FCLASS=0"

L'installation est achevée , nous allons maintenant commencer la configuration du serveur SMS. Je vous recommande avant toute chose d'arrêter « SMS Server Tools » en tapant la commande :

$ sudo /etc/init.d/smstools stop

Vous pouvez aussi d'abord demander le statut du serveur avant de l'arrêter parce que s'il est déjà arrêté la commande précédente ne sert plus à grande chose . Pour avoir le statut du serveur SMS tapez :

$ sudo /etc/init.d/smstools status

Le fichier de configuration de « SMS Server Tools » est /etc/smsd.conf

Avant de commencer la configuration, je vous recommande de faire une copie de votre fichier de configuration par défaut en tapant la commande suivant :

$ sudo cp /etc/smsd.conf    /etc/smsd.conf.default

Ouvrez ensuite le fichier /etc/smsd.conf avec votre éditeur préféré. Me concernant, voici la commande que j'ai tapé : $ sudo geany /etc/smsd.conf

Remplacez le contenu de ce fichier par la configuration de base ci-dessous :

#
# /etc/smsd.conf
#
# Description: Main configuration file for the smsd
#

devices = GSM1
outgoing = /var/spool/sms/outgoing
checked = /var/spool/sms/checked
incoming = /var/spool/sms/incoming
logfile = /var/log/smstools/smsd.log
infofile = /var/run/smstools/smsd.working
pidfile = /var/run/smstools/smsd.pid
outgoing = /var/spool/sms/outgoing
checked = /var/spool/sms/checked
failed = /var/spool/sms/failed
incoming = /var/spool/sms/incoming
sent = /var/spool/sms/sent
stats = /var/log/smstools/smsd_stats

receive_before_send = no

autosplit = 3

[GSM1]

#init =
device = /dev/ttyACM0
incoming = yes
pin = 0000

Nous venons de finir la configuration de SMS server Tools, il est recommandé de lancer le service avec la commande :  $ sudo /etc/init.d/smstools start

Pour envoyer un sms, il suffit tout simplement d’écrire un fichier texte et le copier das le répertoire : var/spool/sms/outgoing

le contenu de ce fichier peut ressembler à ceci :

To: 22507XXXXXX
Flash: no
Alphabet: ISO

Bonjour, un jour le monde sera libre !

Veuillez au niveau du téléphone, à indiquer l'indicatif pays sans le signe (+) et sans (00)

Pour les messages reçus, veuillez regarder dans le répertoire /var/spool/sms/incoming. Chaque message SMS reçu s'y retrouver sous forme d'un fichier texte. Il suffit d'ouvrier chaque fichier pour avoir les détails sur le SMS reçu. Le contenu de chaque fichier pourrait ressembler au format ci-dessous :

From: 22507XXXXXX
From_TOA: 91 international, ISDN/telephone
From_SMSC: 22507070002
Sent: 15-02-28 11:58:35
Received: 15-02-28 11:59:37
Subject: GSM1
Modem: GSM1
IMSI: 61203XXXXXXXXXX
Report: no
Alphabet: ISO
Length: 14

Bonjour, il est plus que jamais urgent d'accorder la priorité aux logiciels libres en Afrique !

Tous vos messages envoyés se trouvent dans le répertoire /var/spool/sms/sent et vos messages dont l'envoi a échoué se trouvent dans le répertoire /var/spool/sms/failed

C'est fini, simplement, facilement et surtout librement en 5 minute chrono !

Florent YOUZAN

lundi, février 23 2015

Ovoiturage : des abidjanais découvrent l'impact du covoiturage sur leur travail

ovoiturage1.jpg

Isabelle, Virginie et Nicaise se sont connus sur Ovoiturage.net  et depuis, ils vivent des expériences enrichissantes

Ovoiturage est une plate-forme de covoiturage sur Abidjan conçue par des étudiants qui fréquentent depuis environ 6 mois le tiers-lieu Libre et Open Source Ovillage. Cette initiative lancée il y a quelques mois a déjà conquis des cœurs. Pour me faire ma petite idée, je suis allé à la rencontre de 3 « ovoitureurs », c'est à dire des personnes qui pratiquent le covoiturage via Ovoiturage. Elles se sont connues sur ovoiturage.net et depuis cette mise en relation, ces personnes vivent une nouvelle vie. Isabelle, Virginie et Nicaise vivent depuis quelques mois des expériences enrichissantes. En plus de réduire leurs frais de transport et de péage du nouveau pont HKB qui relie Marcory et Cocody, ces « ovoitureurs » découvrent l'impact du covoiturage sur leur travail en plus de valeurs humaines qu'ils se transmettent mutuellement. Après les avoir écoutés, j'ai compris comment la consommation collaborative rend responsable et solidaire.

Voici leurs témoignages !


Isabelle Christiane : « Je dors un peu plus et j'arrive à l'heure au bureau ... »

Le covoiturage est la plus belle expérience que je vis en ce moment.
Le covoiturage est bénéfique pour moi sur plusieurs plans dont les 3 principaux sont :

  • Se réveiller à 5h45, quitter la maison à 6h45 et arriver au bureau à 8h45… Tel était mon calvaire avant le covoiturage. Aujourd’hui, je me réveille à 6h30, je quitte la maison à 7h25 et à 8h20 je suis à mon bureau. Je dors un peu plus, et j’arrive à l’heure à mon bureau. C’est magnifique.

  • Économiquement, le covoiturage est profitable pour moi. Avec les transports communs je dépensais 950f pour me rendre au boulot et 3000f lorsqu’il fallait prendre un taxi. Aujourd’hui je ne dépense que 800f en plus de ne pas lutter pour avoir un véhicule.

  • J’ai pu rencontrer de nouvelles personnes, et donc élargir mon cercle de connaissances. Ce sont de personnes magnifiques et durant le trajet nous racontons nos quotidiens avec de la bonne ambiance.


Virginie ATSIN : « le Covoiturage produit un impact bénéfique sur mon travail … »

Cette rencontre a permis la naissance d'une amitié, le rapprochement de personnes qui ne se connaissaient que de visage. Cette rencontre à mon sens, a permis le rapprochement d'êtres d'horizons et de cultures différents qui, le temps d'un moment s'unissent, s'oublient pour créer un cercle d'amis. Elle me permet d'éviter le stress du train train quotidien de la dure réalité du transport urbain abidjanais en produisant un impact bénéfique sur mon travail.


Nicaise DIBY : « Le covoiturage m'a enrichi humainement ... »

Le covoiturage m’a enrichi humainement. J’ai eu la chance de rencontrer de superbes personnes. Je dis chance parce que j’avoue que j’aurais pu tomber sur des gens qui m’auraient fait regretter le covoiturage. Merci à la Team Ovoiturage pour cette initiative. Cela me permet de démarrer la journée dans la pêche, au regard des conversations. Et je n’allais pas oublier, je peux enfin arriver au bureau à l’heure. Car en tant que créatif, j’avais pris l’habitude contraire. J’ai aussi gagné le droit d’aller bouffer ce mardi gras.

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Isabelle, Virginie et Nicaise se sont offerts un petit déjeuner commun le Mardi Gras dernier

Florent YOUZAN

dimanche, février 22 2015

Après « Môh Ni Bah », neuf (09) autres projets de jeunes ivoiriens en danger

ici2014.png

« Môh Ni Bah » est une plate-forme de déclaration de naissance par SMS depuis les zones rurales en Côte d'Ivoire. Ce projet a été primé en février 2014, lors de la 4ème édition du Forum « Investir en Côte d'Ivoire 2014 », comme projet innovant, à fort potentiel de développement, avec un impact économique et Social avéré et surtout qui repose sur une réelle crédibilité économique (selon le TDR du concours) . Avec lui, neuf (09) autres projets ont été primés et, comme « Môh Ni Bah » , ces projets de jeunes entrepreneurs ivoiriens sont menacés d'étouffement !

Je vous présente le contexte !

Le gouvernement de Côte d'Ivoire a lancé du 29 janvier au 1er février 2014, la 4ème édition du Forum Investir en Côte d’Ivoire dénommée « ICI-2014 », pour redynamiser l’économie du pays. Le Forum dans la continuité du Plan National de Développement (PND) et des objectifs de promotion de l’investissement, avait pour secteurs cible l’agro-Business, les infrastructures, les énergies renouvelables et de manière transversale le développement des PME.

L'objectif du concours de Start-up qui a primé « Môh Ni Bah » et neuf (09) autres projets, était de permettre aux porteurs de projets de rencontrer des investisseurs potentiels durant le Forum ICI 2014 et de bénéficier d’un suivi post- forum.

Résultats du Concours Start-up ICI 2014 : voici les 10 lauréats

mohnibah2.png


Tous les projets primés, avaient la particularité d'avoir des porteurs ayant des compétences et/ou des capacités opérationnelles en lien avec le projet qu'ils ont développé. Un point d'honneur avait été mis sur la cohérence du projet par rapport au marché ivoirien. Les organisateurs du concours se sont engagés à offrir une visibilité continue et une promotion des différents projets primés via des séances de coaching, des introductions auprès de partenaires financiers et l'accès privilégié à un cercle de mentors.

Ma grande déception, c'est que l'un de ses projets dénommé « Môh Ni Bah » qui consiste à créer une plate-forme de déclaration de naissances via SMS ou toute autre application mobile afin de permettre aux populations en zones rurales de déclarer les naissances, vient d'être réalisé par l’État de Côte d’Ivoire en Collaboration avec Orange Côte d'Ivoire, sans aucune implication de Jean-Delmas Ehui, porteur du projet initial.

Comment l’État peut-il récompenser un projet au cours d'un Forum national et voir ce projet implémenter par Orange Côte d'Ivoire dans un silence assourdissant ?

Étant donné que l’État reconnaît que Jean-Delmas Ehui a des compétences et des capacités opérationnelles en lien avec le projet de déclaration de naissances via SMS, pourquoi c'est Orange Côte d'Ivoire qui l’implémente pour le compte de l’État ?

Est-il possible que le Centre de Promotion des Investissements en Côte d'Ivoire (CEPICI) soit mandaté par la Présidence de la république de Côte d’Ivoire pour accompagner la mise en œuvre d'un projet après un forum national et voir ce projet implémenté par Orange Côte d'Ivoire en écartant le porteur initial du projet ?

Si cette affaire reste sous silence, c'est que tous les autres projets primés lors du Forum « Investir en Côte d'Ivoire 2014 » sont en danger, purement et simplement.

Que fait donc l’État de Côte d'Ivoire ? Quelle sera l'attitude du CEPICI qui accompagne les projets des 10 jeunes entrepreneurs ivoiriens ? A quoi serviront désormais les concours de start-up, si aucune lumière n'est faite sur cette affaire « Môh Ni Bah » ?


L'histoire se répétera certainement …


Florent YOUZAN

A lire absoluement :

Affaire Môh Ni Bah, déclaration des naissances par SMS : qui a décidé d'étouffer l'innovation ascendante en Côte d'Ivoire ?

vendredi, février 20 2015

Affaire Môh Ni Bah, déclaration des naissances par SMS : qui a décidé d'étouffer l'innovation ascendante en Côte d'Ivoire ?

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Ce billet est un hommage que je voudrais rendre à un projet dénommé « Môh Ni Bah », une plate-forme de déclaration de naissance par SMS depuis les zones rurales de la Côte d'Ivoire, initiée par des jeunes ivoiriens. Le porteur de ce projet se nomme Jean-Delmas Ehui.

C'est en Juin 2012, alors de retour du village où il a vu, le cœur meurtri, deux (02) de ses neveux en âge d'aller à l'école et qui n'étaient pas scolarisés faute d'extrait de naissance, qu'il a pensé au projet Môh Ni Bah. La situation de ses enfants qui étaient certainement destinés à un bel avenir mais qui sont obligés de se trouver un chemin en dehors du système éducatif officiel échappait à notre attention constructive. Le mal comme une tumeur se forme et s'implante sans que cela n'interpelle !

Jean-Delmas et 3 autres de ses amis décident de mettre en place une équipe de projet afin de donner corps à cette idée qui vient de naître et dont l'articulation principale était de trouver un moyen simple et accessible de déclaration de naissance depuis les zones rurales. Dans une démarche collaborative, ils structurent très rapidement le projet qu'ils soumettent au Carrefour des Possibles Afrique 2012. Le projet est retenu parmi les 10 meilleurs projets innovants d'Afrique Subsaharienne et invité à la fête de l'innovation InnovAfrica à Dakar au Sénégal en novembre 2012.

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A Dakar, Jean-Delmas après avoir présenté le projet à la soirée de l'innovation devant un parterre de décideurs, d'innovateurs et d'entrepreneurs, participe à une autre conférence sur l'innovation organisée par Orange Sénégal. A cette rencontre, ils discutent avec des responsables d'Orange qui lui font savoir qu'ils travaillent sur un projet similaire à Môh Ni Bah, pour la déclaration des naissances au Sénégal. Ils avaient même proposé lors de la soirée de l'innovation du Carrefour des Possibles Afrique de faire une présentation croisée, avec des retours d'expériences du Sénégal et de la Côte d'Ivoire.

De retour en Côte d'Ivoire, Jean-Delmas, porteur du projet Môh Ni Bah de déclaration de naissance par SMS est contacté par un salarié du Technocentre d'Orange d'Abidjan, afin qu'il puisse mieux exposer son projet dans le cadre d'une éventuelle collaboration. Ils se sont même accordés plusieurs rencontres dans les locaux du Technocentre d'Orange. Et Jean-Delmas a été encouragé à soumettre le projet au Concours Orange Partner Days 2013. Môh Ni Bah a été sélectionné avec d'autres projets pour être présenté à la Direction du Technocentre d'Orange. Mais avant la présentation du projet Môh Ni Bah, le Directeur a tenu à préciser que son équipe travaillait sur le même projet de déclaration de naissance au Sénégal. Jean-Delmas EHUI s'est étonné de se voir donc convié à cette présentation alors qu'un projet pareil est en cours chez Orange Sénégal ? Il lui a été signifié qu'il y avait une possibilité de collaboration.

Des jours et des nuits s’écoulent, se succèdent et s'épuisent dans l'attente d'un premier draft de proposition de collaboration. Entre-temps, le projet Môh Ni Bah est affiné, peaufiné et se bonifie d'un prototype fonctionnel aux contours plus précis. Des contacts sont multipliés avec les autorités ivoiriennes afin de lancer une phase pilote. Devant le manque de réactivité des interlocuteurs, le projet Môh Ni Bah, initie une campagne de financement participatif sur Ulule une plate-forme française de crowdfunding.  La campagne de financement n'est malheureusement pas concluante. Un soir alors que j’épluchais des voies de financement d'une phase pilote, je perçois la pression à laquelle fait face Jean-Delmas Ehui : « Je crois avoir fait tout ce qui est humainement possible ».
« … attristé mais pas abattu », selon ses propres termes, Jean-Delmas continue de donner de la visibilité à Môh Ni Bah, qui est nominé lors du Prix de la meilleure Administration numérique dans la catégorie meilleure initiative jeune, organisé par le Ministère de la Fonction Publique et de la Planification Administrative. Môh Ni Bah a ensuite été invité à Nairobi, à Windhoek et à Dubaï lors des rencontres TIC et Développement. Le Projet Môh Ni Bah a même été présenté au siège de l'ONU;


diplome2.pngEn Novembre 2013, lors du Carrefour des Possibles Afrique 2013 qui s'est ténu à Abidjan, il a été demandé à Jean-Delmas Ehui de faire un retour d'expérience sur le succès en terme de visibilité du projet Môh Ni Bah. Dans la salle, ses contacts du Technocentre d'Orange étaient présents et l'un d'entre eux a souhaité avoir une séance de travail dans le cadre d'une éventuelle collaboration. Il a donc invité Ehui Jean-Delmas à une séance de travail au cours de laquelle il a été convenu de continuer la collaboration mais Jean-Delmas devait avoir à l'esprit que les procédures en interne au Technocentre prenaient beaucoup de temps.


C'est donc dans la patience que le Projet a reçu deux (02) autres prix:

Après la dernière distinction du projet Môh Ni Bah, il s'installe un silence au relief grotesque qui semble laisser percevoir un reflet de réalisation de promesses mais en réalité se révèle être une période d'étouffement du projet.

Ainsi, depuis le silence assourdissant, et de l’État de Côte d'Ivoire qui a distingué ce projet, à plusieurs reprises par le biais de ses institutions, et du Technocentre d'Orange qui a multiplié rencontres et démos avec le porteur de projet, l'on apprend que l’opérateur de Téléphonie Mobile Orange Côte d'Ivoire accompagne désormais l’État de Côte d'Ivoire dans la mise en place d'une solution de déclaration de naissance et de décès par SMS ( voici l’article qui en parle ). Et cette mise en place, se fait loin du projet Môh Ni Bah et sans contact avec Jean-Delmas Ehui et de toute son équipe.

Ainsi, sous nos yeux et de manière subtile, l'on tente d'étouffer cette belle et jeune initiative. Je suis profondément triste pour l'avenir technologique de la Côte d'Ivoire ! Je dénonce cette attitude et de l’État et d'Orange Côte d'Ivoire. Aujourd'hui c'est Môh Ni Bah et demain ce sera quel autre projet de jeunes ivoiriens ? A qui le tour ?

Que chacun se fasse une idée de l'avenir des projets numériques jeunes en Côte d'Ivoire ...



Florent YOUZAN


Distinctions reçues par le projet Môh Ni Bah :


Quelques articles de Presse

dimanche, février 15 2015

On ne réinventera pas l’Éducation en Afrique depuis l’extérieur

Regards Libres : L'éducation en Afrique. L’éducation en Afrique , mon avis, ma vision, mon rêve, ma démarche, mes perspectives en quelques tweets en 45 minutes Chrono #RegardsLibres .

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Innovation en Afrique : Aidons les gouvernements à faire ce qu'ils doivent faire …

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L'innovation est aussi sociale et pas que technologique comme plusieurs acteurs laissent percevoir. L'innovation touche tous les secteurs d'activités et de la vie, et ainsi, ne doit pas être portée que par une élite. L'adoption d'une approche systémique dans la mise en place d'un écosystème de l'innovation doit honnêtement être envisagée. L'innovation est trop importante pour qu'elle reste la chasse gardée des scientifiques et des techniciens.

Et le citoyen dans tout cela ?

L'innovation se conjugue au pluriel ! Nous devons comprendre que l'innovation sera aussi la transformation de chaque citoyen et par induction de notre société, en bâtissant les fondements de l'innovation sur la formation et l’Éducation d'une masse critique de jeunes africains à la notion de l’innovation.

Nous devons aider les gouvernements à faire ce qu'ils doivent faire et non ce qu'ils ont envie de faire. Cette vision est parfaitement partagée par Joaquin Chissano, ancien président du Mozambique : « nous devons encourager l'art de faire les choses différemment en Afrique ». L'innovation doit être certes encadrée et favorisée par les gouvernements mais elle reste une émanation du peuple. Nous devons demander et obtenir des dirigeants, le passage de la parole d'accompagnement à l'action. Et cette action doit se fortifier par des choix stratégiques qui proviennent de l’élaboration de politiques, sur la base de l’évidence, avec des indicateurs de mesures de performance tangibles et accessibles à tous. « Nous devons recommander aux états d'organiser des secteurs fortement tournés vers l'innovation », comme le conseille le président Joaquin Chissano. Nos dirigeants ont toujours mis en avant le manque de moyen d'accompagnement mais certains gouvernements ont réussi à faire bouger les lignes rien que par la volonté. C'est le cas du gouvernement du Rwanda comme l'explique le Président Paul Kagamé : « Lorsqu’il y a la volonté, on trouve toujours les voies et les solutions ».

L'innovation, en plus d'être aussi sociale, doit s'inscrire dans une vision à long terme tout en favorisant le dialogue et la collaboration horizontale. C'est ce que le Président Paul Kamagé du Rwanda enseigne à toute l’Afrique : « nous devons faire les choses autrement, prospecter auprès des populations pour recenser les innovations endogènes capables de conduire à la transformation de l'Afrique ».

Lorsqu'un gouvernement s'engage à favoriser l’éclosion d'un écosystème favorable à l'innovation, il doit savoir s'ouvrir et faciliter des consultations au quotidien. Il doit s'ouvrir aux propositions des communautés, des leaders et même du citoyen lambda. Ces acteurs qu'ils oublient dans leur plan stratégique, ont une forte richesse constructive à communiquer et à transmettre. Ils seront les vecteurs de l'innovation adaptée et adoptée, qui répond de manière concrète aux problèmes rencontrés. La diaspora, ce regard de l’extérieur qu'on ignore souvent, saura aussi imprimer un autre regard sur nos problèmes et besoins. Les gouvernements ne gagneront rien à être renfermés dans leurs réflexions sur l'innovation parce qu'aucun de nous n'a la science infuse. « L’innovation n'est possible si nous restons fermés ... », soutient le président Jorge Carlos Fonseca du Cap-Vert.




Florent YOUZAN

Covoiturage à Abidjan : www.ovoiturage.net (*)

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Le covoiturage est un mode de déplacement où plusieurs personnes utilisent une seule voiture pour faire le même trajet. Le covoiturage représente plusieurs avantages :

  • économique car on partage les frais de voiture, d'essence, et de péage

  • environnemental car on réduit le trafic et la pollution

  • solidaire car on s'aide mutuellement

  • social car il permet aussi de rencontrer d'autres personnes

Il existe à Abidjan une plate-forme web de covoiturage, « Ovoiturage » qui a été conçue pour pallier les problèmes d'embouteillages (car plus le taux de remplissage des voitures est élevé moins il y en a), de perte de temps et de frais de transport. Elle permet de trouver des personnes (possédant des voitures) qui postent leurs trajets. Le conducteur pourra avec les contributions des passagers payer le carburant et les frais de péage (pour le nouveau pont), mais il ne doit pas en faire un métier.

Comment ça marche?

L'inscription est gratuite et se fait en ligne en 2 étapes.

1ère étape : remplir le formulaire sur le site via le lien « s'inscrire »

2nde étape : valider son inscription en cliquant sur le lien que vous recevrez par mail. L'Inscription terminée, l'inscrit devient un « Ovoitureur ».

Il a la possibilité d'avoir :

  • La liste de tous les inscrits (conducteurs et passagers)

  • La liste de tous les trajets postés

  • Rechercher un trajet

  • Proposer un trajet s'il possède une voiture

  • La liste de ses trajets ajoutés (s'il en a proposé)

  • Avoir les contacts des conducteurs

  • Ajouter ses expériences concernant les trajets qu'il a effectués

  • La liste des expériences des Ovoitureurs

Le conducteur propose un trajet-

Lieu de départ,  Lieu d'arrivée,  Date du trajet

Nombre de places disponibles,  Prix de contribution du trajet pour les passagers

Le passager recherche un trajet-

Il choisit et contacte le conducteur (Contact cellulaire) pour définir le lieu de rencontre. A la fin du trajet, les passagers remettent leurs contributions (prix) au conducteur et notent le conducteur sur la plate-forme (1 à 5 étoiles). Cette appréciation permettra au conducteur d'avoir une crédibilité et une fiabilité sur la plate-forme.

Le concept vous tente ?

Rejoignez la plate-forme sur www.ovoiturage.net



(*) Cet article a été initialement publié dans le magazine LE B.A.- BA D'ABIDJAN

jeudi, février 12 2015

Réinventer l'Afrique dans l’Afrique, Pedro Pires : « la culture de la collaboration sera la clé du succès »

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Le Président Pedro Pires, ancien président du Cap-Vert


L'Afrique, pour ceux qui ne savent pas est un continent !

Un continent sur lequel vivent des femmes et des hommes fiers, qui conjuguent leurs efforts au quotidien pour faire de ce territoire, une terre d'opportunités et de réalisation de soi.

Penser ainsi est un idéal pour bon nombre d'intellectuels parmi lesquels, les plus audacieux ont décidé de trouver une solution au développement de l’Afrique à l'endroit et par les africains. Je me suis donc rapproché de plusieurs réflexions de leaders africains, que je vais vous retranscrire au fil de l'eau. Des réflexions que j'ai gardées dans le coin de mes prises de notes mais que le Président Pedro Pires fait fleurir en ces termes : « promouvoir l'innovation pour la transformation socio-économique de notre continent »

Le Président Pedro Pires, ancien Président du Cap-Vert s'est rapproché du débat sur la réinvention de l'Afrique par les africains pour une seule raison selon ses propres termes : « pour explorer ce que je crois être probablement le plus grand défi de notre temps : Comment transformons-nous l'Afrique ? » . Tout en invitant les africains à une prise de conscience des potentialités et opportunités, le président Pires s'est voulu concis sur la question de l'Innovation en Afrique : « l'innovation est un prérequis pour la croissance et la transformation. Aucune autre région n'a réussi la transformation de son économie et sa société sans s'engager dans un calendrier stratégique de promotion de l'innovation ».

Pour le Président Pedro Pires, la culture de la Collaboration sera la clé du succès de l'Afrique. Une collaboration qui doit se vivre et s'articuler à tous les niveaux : de la collaboration horizontale à la considération des initiatives entre le secteur privé et les États. Nous devons nous servir de notre passé comme miroir pour aller de l'avant. Ce passé africain que nous assumons fièrement et qui devra désormais guider nos initiatives futures pour une transformation de l'Afrique par la culture de l’innovation. Notre culture qui fait de nous le peuple que nous sommes, avec une claire identité au parfait contour, doit être ajoutée à notre différentiel créatif.


« Lorsque nous parlons de l'innovation, chers amis, nous parlons de l'avenir, quel avenir pour nous? A quel avenir aspirons-nous? Quelle attitude devons-nous adopter? Allons-nous agir ou tolérer ? »
, s'interroge le président Pedro Pires, qui recommande de marcher vers un agenda économique commun mais avec un agrégat de compétences et d’expériences afin de donner une réelle silhouette à l'innovation en Afrique. Une vision qui devrait transformer chaque africain en un acteur de développement. Nous devons arriver à externaliser notre économie et cela personne ne viendra le faire pour nous. Car comme le disait Amilcar Cabral : « On a beau avoir de l'eau à la source, elle ne cuira jamais notre riz à notre place ».


Nous devons rechercher des solutions innovantes aux défis complexes des territoires africains et cela personne ne le fera à notre place. Cela relève de notre devoir et sera l’héritage pour les générations futures. Pensons à une Afrique plus dynamique au reflet rajeuni par l'innovation, en faisant face aux défis de paix, d'intégration et d'unité, d'emplois, de démocratie, de liberté citoyenne et de développement. « Le but est de bâtir une coalition de personnes à travers le continent mais aussi ailleurs pour avancer sur un agenda commun », explique le Président Pires, avant de conclure : « nous devons être, de plus en plus, des agents de transformation pour nos sociétés, nos administrations publiques et nos écoles, pour faire de l'Afrique un continent prospère, juste, équitable et qui offre des opportunités ».



Florent YOUZAN

Notes: Crédit Photo - southcoasttoday.com

lundi, février 9 2015

Université Djilali-Liabès : Richard Stallman plaide pour le logiciel libre

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Le fondateur et président de la Free Software Fondation, Richard Stallman, a plaidé pour le logiciel libre et le respect des libertés numériques, construites sur le principe du partage.

Lors de sa communication donnée à l'auditorium du rectorat de l'université de Sidi Bel Abbès, le célèbre informaticien a expliqué l'importance du principe de la liberté dans le monde numérique qui doit aussi être protégé. Il défend le système d'exploitation GNU/Linux qui s'oppose au «logiciel privateur» beaucoup plus commercial et coûteux et qui prive les utilisateurs de cette liberté d'indépendance.

 L'inventeur du système d'exploitation libre a insisté sur le développement de systèmes d'information à usage public, qui peut garantir l'indépendance du pays, et dont l'intérêt est aussi bien scientifique que financier. A long terme, ce système se concrétise à travers l'amélioration de logiciels plus performants et d'une grande utilité.  

Le président-fondateur de la Free Software Fondation a été invité par la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSTD) à dispenser des formations lors de la 23e Ecole sur GNU/Linux et les logiciels libres. Il donnera aussi une série de conférences, dont une première à Djelfa puis au Palais de la culture à Alger. Après Sidi Bel Abbès, il se rendra à Sétif.  

Pour rappel, le célèbre informaticien et mathématicien qui travaille actuellement au département de recherche en intelligence artificielle du Massachussetts Institute of Technology (MIT)  est connu surtout pour être le développeur de nombreux logiciels libres, notamment GNU Emacs, le compilateur C de GNU et plusieurs autres logiciels.





Source
:
http://www.letempsdz.com/content/view/143401/1/

dimanche, février 1 2015

H.E. Mario Lucio : « sans culture, nous n'innovons pas mais nous ne faisons qu'inventer »

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L'innovation en Afrique fait aujourd'hui couler beaucoup d'encre et,  les définitions et les domaines d'actions de cette innovation se matérialisent lentement au fil des réflexions et des rencontres entre les intellectuels africains. J'ai particulièrement été interpellé par une réflexion du ministre de la Culture du Cap-Vert, Mario Lucio, qui dans un discours clair et limpide définit la place la culture dans l'innovation en Afrique.

Il s'est d'abord dressé contre tous ceux qui croient et soutiennent que l'innovation en Afrique reste un rêve dont la matérialisation aura du mal à faire apprécier ces contours. En invitant les africains à continuer à rêver d'un avenir radieux et d'une innovation globale et portée par la base, le ministre Mario Lucio présente le rêve comme le prochain défi de l’Afrique. « Tout ce qui est futuriste commence par l'utopie », a t-il précisé avant de définir la place de la culture dans la marche vers l'innovation en Afrique. Pour le ministre Mario Lucio, l'innovation est la culture dans l'invention et l'Afrique aura son mot à dire car l’impossible c'est ce qui n'a pas encore commencé.

Le quotidien des africains est déjà une marche vers l'innovation et H.E. Mario Lucio invitent les africains à favoriser l'accès à l'innovation afin de permettre une appropriation parfaite. L'innovation doit être considéré comme un axe stratégique de réponse aux problèmes de développement des populations africaines.

Toutes les fois que les discours s'articulent autour de l'innovation par appropriation, d'aucun pensent que cela restera un discours d'intellectuels alimenté d'un regard de penseurs. Mais pour le ministre  « l’appropriation doit être une garantie politique de l'innovation ». Nous ne devons pas nous contenter de copier l'innovation, ni seulement utiliser l'innovation venue d'ailleurs mais le peuple africain qui aspire à une innovation durable doit être pro-actif. La réponse dans cette approche de l'innovation par l'appropriation doit être l'expression d'une culture face à une autre. Et cela, tous les africains doivent le savoir car pour le ministre Mario Lucio l'innovation doit être défini comme un acte de culture.

« Sans culture, nous n'innovons pas mais nous ne faisons qu'inventer », a conclu le ministre de la Culture du Cap-Vert.



Florent YOUZAN

Crédit Photo : muzika.sapo.cv

mercredi, janvier 28 2015

Internet & Démocratie : Les sociétés éclairées accordent des moyens de jugement aux citoyens

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La ville de Ferkessédougou a accueilli la 3ème et dernière étape de la phase pilote du projet Citizen Café financé par OSIWA (Open Society initiative for West Africa). Cette étape qui s'est déroulée le samedi 24 janvier 2015 de 08H30 à 17H00 au centre polyvalent Soro Kibafory Guillaume, a réuni plus d'une trentaine d'acteurs de la société civile.

Le projet Citizen Café est un événement qui rassemble les citoyens autour des questions liées à la démocratie en Côte d'Ivoire. Ces rencontres sont étoffées d'ateliers de formation et de sensibilisation, et des discussions ouvertes et participatives autour des notions suivantes : civisme et citoyenneté, droit, démocratie, élections, Paix, internet et réseaux sociaux. Cette initiative de l'Association des blogeurs de Côte d'Ivoire (ABCI), a pour objectif d'amener les ivoiriens à s'impliquer à la vie publique et à l’expérience démocratique de leur pays.

J'ai donc eu la chance de participer à la rencontre de Ferkessédougou, après avoir effectué 09 heures de route et englouti environ 650km. J'étais particulièrement animé d'un profond plaisir de m'entretenir avec des citoyens forts d'un regard particulier et aguerrir par une expérience démocratique particulière. En fait, l'ABCI m'avait confié la lourde tâche d'animer un temps d’échanges avec les acteurs de la société civile de Ferkessédougou sur le thème « Internet et démocratie ». Je ne pouvais donc par me soustraire à cet appel intellectuel et ce devoir citoyen.

Que retenir donc de mon intervention de Ferkessédougou ?

Ma communication a donc commencé par un décor fortement inspiré du film projeté juste avant mon intervention et qui selon moi pourrait se résumer par cette belle vision que j'emprunte à Albert Jacquard : « il est nécessaire que la morale d'un peuple soit décidée par le peuple lui-même ; d'où le besoin d'une nouvelle forme de démocratie : la démocratie de l’éthique » .

La démocratie est la souveraineté du peuple. Ce mot, combinaison de Dêmos (peuple) et Kràtos (pouvoir ou souveraineté) est comme le définit Abrahan Lincoln : « Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Cette démocratie ne pourrait mieux s'exprimer qu'avec une notion claire et soutenue de la citoyenneté qui selon Wikipédia est le fait pour un individu d'être reconnu officiellement comme citoyen, c'est à dire membre d'une ville ayant le statut de cité ou plus généralement l’État. Aucun dirigeant africain n'a la science infuse et ne pourra réussir le développement tout seul. Mais, il a naturellement besoin de chaque citoyen qui même convaincu qu'il ne changera pas le monde, doit faire sa part en tant qu'acteur au développement. Et ce développement passe nécessaire par une démocratie participative dont le socle est l'intelligence de chacun et la force de tous. Car, Si nous ne travaillons pas à fédérer nos savoirs et agréger nos expériences démocratiques, nous allons tous disparaître.

Nous devons favoriser des reformes profondes et même tisser une réglementation pour créer un environnement favorable au développement de la démocratie. Si le développement est le règlement des problèmes de manière durable, nous devons offrir à chaque citoyen les outils qu'il faut pour l'inciter à participer à la vie de sa société. Et l'un de ses outils est Internet !

L'internet se définit comme un réseau des réseaux qui par l’intermédiaire d'un langage universel fait communiquer tous les objets utilisant le numérique. Il se révèle comme un instrument d'amélioration des fonctionnements démocratiques et un vecteur d'invention de nouvelles formes de participation et de mobilisation politiques. Les interactions rendues possibles entre les politiques et les citoyens via internet permettent d'impliquer les citoyens dans le développement de nos territoires et éviter que d'autres personnes viennent d'ailleurs pour résoudre nos problèmes. Nous devons alimenter un nouveau courant de pensée et donner la parole aux populations sinon nos territoires vont disparaître tant culturellement que socialement. Car, lorsque d'autres personnes résolvent les problèmes des africains, ce ne sont pas les africains qui se développent mais plutôt ces personnes là. Toutes les sociétés éclairées accordent des moyens de jugement aux citoyens. Ils ne se contentent pas de diffuser des informations aux populations mais leur donnent des outils d'interaction et d’appréciation et internet se révèle aujourd'hui comme l'outil par excellence.

L'utilisation d'internet par plusieurs associations et mouvements citoyens leur a permis de découvrir d'autres initiatives qu'ils ont réussi à fédérer. Internet leur a permis d'exister et de se faire entendre à un coût dérisoire et surtout avec une rapidité et une efficacité exceptionnelles. Redynamisons nos démocraties africaines en favorisant la participation de tous les citoyens à des échanges avec les élus et autres partis politiques car nous n'arriverons jamais à construire quelque chose de solide et durable si nous nous contentons de diffuser des informations vers nos populations.


A quand l'interaction ? A quand la co-construction ? A quand l'intelligence collective dans nos projets de société ?

Plusieurs interrogations qui restent sans réponses car nos politiques veulent construire nos territoires comme des territoires d'ailleurs et pour ça, ils ne concertent pas leurs populations. Mais demander à l'Afrique de ressembler à un autre continent est insensé car les cultures et les besoins ne sont pas les mêmes. Le développement d’un pays c’est d’abord le développement des individus. Et la révélation des besoins d'un territoire est du ressort de la population qui détient un pourvoir exceptionnel. En tant qu'acteur de terrain, le citoyen a un pouvoir que les politiciens n'ont pas : celui de la remontée des informations tangibles et des besoins mesurés.

Il paraît donc urgent de donner au citoyen la possibilité de dire ce qu'il veut dire afin qu'il se sente concerné par le développement de sa cité. Internet est le nouvel espace du débat public et citoyen. Il favorise la réflexion collective en permettant l'émergence libre d'idées de développement adaptées et adoptées. C'est d'ailleurs le reflet de l'intelligence collective au service de la prise des décisions par les élus. L'internet est une chance pour les pays à démocratie naissante ou fragile, car il leur permettra de faire un bond considérable pour atteindre plus vite des objectifs de développement (santé, éducation, …) et favoriser des formes de gouvernement plus démocratiques.

La rencontre avec les populations et acteurs au développement de la ville de Ferkessédougou dans le cadre du projet Citizen Café était pour moi un symbole. Le symbole d'un rêve d'une société plus ouverte, meublée de meilleures énergies qui réinstallent le citoyen au cœur de la démocratie.

D'aucun dirait que je rêve ! Bien-sûr que oui je rêve de cette Côte d'Ivoire là, car ce rêve est plus qu'un défi.

Florent YOUZAN

vendredi, janvier 16 2015

Le Libre, une chance pour l'Afrique !

Ovillage est un tiers-Lieu libre et open source basé à Abidjan en Côte d'Ivoire. Cet espace transversal à cheval entre le bureau et la maison a décidé de faire du Libre sa culture en se basant sur une communauté libre, indépendante et compétente.

La Radio Télévision Suisse (RTS) est partie à la découverte d'Ovillage, cette initiative ivoirienne qui illustre bien ce que l'on peut faire avec peu de moyens grâce  aux logiciels libres.

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Ovillage est un espace d'intelligence collective et d'innovation sociale lié au numérique au sein duquel, dans un esprit de partage de savoirs, des jeunes apprennent à utiliser les logiciels libres. Par ce biais , ils réussissent à créer des applications pour GSM , le téléphone étant très utilisé en Afrique. Pour un coût zéro, une innovation a vu le jour : Flash Sondage, une application interactive par SMS qui propose un service de sondage performant.

« On a la possibilité de toucher une grande partie de la population et recueillir des données en temps réel. Flash Sondage permet de réduire le délai de sondage et les coûts de réalisation des différents sondages » explique Emmanuel Bama, co-fondateur de Flash Sondage.

Dans ce lieu d'un nouveau type, chacun peut concevoir de l'innovation, avec des logiciels libres. Grâce au Libre, programmer, coder est désormais à la portée de tous !

Il suffit de télécharger certaines applications librement, et de se les approprier. Les logiciels Libres sont une réponse à la double fracture numérique que vit la Côte d'Ivoire, comme l'explique Florent YOUZAN co-fondateur d'Ovillage : « entre la capitale ivoirienne et les capitales européennes, il y a d'abord une première fracture numérique et entre la capitale et les villes de l’intérieur de la Côte d'Ivoire, il y a une deuxième fracture numérique ; Et nous pensons que le logiciel libre nous permettra de pouvoir accéder au numérique et permettre à chaque africain d'avoir accès au numérique ».

Ovillage se déplace souvent dans les villes de l’intérieur de la Côte d'Ivoire dans le cadre de son projet de territoires numériques dont l'objectif est d'accompagner la numérisation des territoires par des projets pilotés par les citoyens. Cette fois, c'est la ville de Bouaké située 360km d'Abidjan qui accueille Ovillage. Au programme, rencontres avec les étudiants de cette ville à la découverte d'OpenStreetMap, une plate-forme libre et collaborative de cartographie. Une sorte de Googlemap à la différence que celle-ci est libre. Après une petite formation de découverte de la plate-forme et de prise en main des outils de cartographie, chaque étudiant est capable de cartographier sa propre ville. Objectif : géolocaliser des centres d’intérêt de son choix. Muni d'un smartphone, il suffit de placer des points via une application. Sans celui-ci, feuille et crayon suffisent. Les repères seront retranscrits par la suite sur un ordinateur.

OpenStreetMap, un outil libre qui suscite la création d'applications. Yep SOUGARI, étudiant à Bouaké explique : «  Si j'arrive à cartographier toutes les pharmacies de la ville et que je connais la liste des pharmacies de garde, je peux les spécifier sur la carte, et contribuer ainsi à orienter la population ». Ces jeunes tournés vers le numérique ne manquent pas d'idées. Aujourd'hui, le libre est une revanche sur les technologies propriétaires, qui ont toujours été un frein pour l'Afrique.

« Aujourd'hui, avec le logiciel libre, l'utilisateur prend le pouvoir sur l'informatique, et peut à un moment donné générer lui même ses applications, les adapter afin de répondre à des problèmes spécifiques. Et chaque problème que ces jeunes auront détecté sur la ville de Bouaké peut devenir une idée d'entreprise », soutient Florent YOUZAN.

Le logiciel Libre est un moyen concret d'insertion socio-professionnelle, une possibilité de création d'emplois et participera à l'avenir à l’édification d'une véritable économie autour du numérique.



[extrait du reportage réalisé par Nicolas Baillergeau pour la Télévision Suisse ]

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