dimanche, février 1 2015

H.E. Mario Lucio : « sans culture, nous n'innovons pas mais nous ne faisons qu'inventer »

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L'innovation en Afrique fait aujourd'hui couler beaucoup d'encre et,  les définitions et les domaines d'actions de cette innovation se matérialisent lentement au fil des réflexions et des rencontres entre les intellectuels africains. J'ai particulièrement été interpellé par une réflexion du ministre de la Culture du Cap-Vert, Mario Lucio, qui dans un discours clair et limpide définit la place la culture dans l'innovation en Afrique.

Il s'est d'abord dressé contre tous ceux qui croient et soutiennent que l'innovation en Afrique reste un rêve dont la matérialisation aura du mal à faire apprécier ces contours. En invitant les africains à continuer à rêver d'un avenir radieux et d'une innovation globale et portée par la base, le ministre Mario Lucio présente le rêve comme le prochain défi de l’Afrique. « Tout ce qui est futuriste commence par l'utopie », a t-il précisé avant de définir la place de la culture dans la marche vers l'innovation en Afrique. Pour le ministre Mario Lucio, l'innovation est la culture dans l'invention et l'Afrique aura son mot à dire car l’impossible c'est ce qui n'a pas encore commencé.

Le quotidien des africains est déjà une marche vers l'innovation et H.E. Mario Lucio invitent les africains à favoriser l'accès à l'innovation afin de permettre une appropriation parfaite. L'innovation doit être considéré comme un axe stratégique de réponse aux problèmes de développement des populations africaines.

Toutes les fois que les discours s'articulent autour de l'innovation par appropriation, d'aucun pensent que cela restera un discours d'intellectuels alimenté d'un regard de penseurs. Mais pour le ministre  « l’appropriation doit être une garantie politique de l'innovation ». Nous ne devons pas nous contenter de copier l'innovation, ni seulement utiliser l'innovation venue d'ailleurs mais le peuple africain qui aspire à une innovation durable doit être pro-actif. La réponse dans cette approche de l'innovation par l'appropriation doit être l'expression d'une culture face à une autre. Et cela, tous les africains doivent le savoir car pour le ministre Mario Lucio l'innovation doit être défini comme un acte de culture.

« Sans culture, nous n'innovons pas mais nous ne faisons qu'inventer », a conclu le ministre de la Culture du Cap-Vert.



Florent YOUZAN

Crédit Photo : muzika.sapo.cv

mercredi, janvier 28 2015

Internet & Démocratie : Les sociétés éclairées accordent des moyens de jugement aux citoyens

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La ville de Ferkessédougou a accueilli la 3ème et dernière étape de la phase pilote du projet Citizen Café financé par OSIWA (Open Society initiative for West Africa). Cette étape qui s'est déroulée le samedi 24 janvier 2015 de 08H30 à 17H00 au centre polyvalent Soro Kibafory Guillaume, a réuni plus d'une trentaine d'acteurs de la société civile.

Le projet Citizen Café est un événement qui rassemble les citoyens autour des questions liées à la démocratie en Côte d'Ivoire. Ces rencontres sont étoffées d'ateliers de formation et de sensibilisation, et des discussions ouvertes et participatives autour des notions suivantes : civisme et citoyenneté, droit, démocratie, élections, Paix, internet et réseaux sociaux. Cette initiative de l'Association des blogeurs de Côte d'Ivoire (ABCI), a pour objectif d'amener les ivoiriens à s'impliquer à la vie publique et à l’expérience démocratique de leur pays.

J'ai donc eu la chance de participer à la rencontre de Ferkessédougou, après avoir effectué 09 heures de route et englouti environ 650km. J'étais particulièrement animé d'un profond plaisir de m'entretenir avec des citoyens forts d'un regard particulier et aguerrir par une expérience démocratique particulière. En fait, l'ABCI m'avait confié la lourde tâche d'animer un temps d’échanges avec les acteurs de la société civile de Ferkessédougou sur le thème « Internet et démocratie ». Je ne pouvais donc par me soustraire à cet appel intellectuel et ce devoir citoyen.

Que retenir donc de mon intervention de Ferkessédougou ?

Ma communication a donc commencé par un décor fortement inspiré du film projeté juste avant mon intervention et qui selon moi pourrait se résumer par cette belle vision que j'emprunte à Albert Jacquard : « il est nécessaire que la morale d'un peuple soit décidée par le peuple lui-même ; d'où le besoin d'une nouvelle forme de démocratie : la démocratie de l’éthique » .

La démocratie est la souveraineté du peuple. Ce mot, combinaison de Dêmos (peuple) et Kràtos (pouvoir ou souveraineté) est comme le définit Abrahan Lincoln : « Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Cette démocratie ne pourrait mieux s'exprimer qu'avec une notion claire et soutenue de la citoyenneté qui selon Wikipédia est le fait pour un individu d'être reconnu officiellement comme citoyen, c'est à dire membre d'une ville ayant le statut de cité ou plus généralement l’État. Aucun dirigeant africain n'a la science infuse et ne pourra réussir le développement tout seul. Mais, il a naturellement besoin de chaque citoyen qui même convaincu qu'il ne changera pas le monde, doit faire sa part en tant qu'acteur au développement. Et ce développement passe nécessaire par une démocratie participative dont le socle est l'intelligence de chacun et la force de tous. Car, Si nous ne travaillons pas à fédérer nos savoirs et agréger nos expériences démocratiques, nous allons tous disparaître.

Nous devons favoriser des reformes profondes et même tisser une réglementation pour créer un environnement favorable au développement de la démocratie. Si le développement est le règlement des problèmes de manière durable, nous devons offrir à chaque citoyen les outils qu'il faut pour l'inciter à participer à la vie de sa société. Et l'un de ses outils est Internet !

L'internet se définit comme un réseau des réseaux qui par l’intermédiaire d'un langage universel fait communiquer tous les objets utilisant le numérique. Il se révèle comme un instrument d'amélioration des fonctionnements démocratiques et un vecteur d'invention de nouvelles formes de participation et de mobilisation politiques. Les interactions rendues possibles entre les politiques et les citoyens via internet permettent d'impliquer les citoyens dans le développement de nos territoires et éviter que d'autres personnes viennent d'ailleurs pour résoudre nos problèmes. Nous devons alimenter un nouveau courant de pensée et donner la parole aux populations sinon nos territoires vont disparaître tant culturellement que socialement. Car, lorsque d'autres personnes résolvent les problèmes des africains, ce ne sont pas les africains qui se développent mais plutôt ces personnes là. Toutes les sociétés éclairées accordent des moyens de jugement aux citoyens. Ils ne se contentent pas de diffuser des informations aux populations mais leur donnent des outils d'interaction et d’appréciation et internet se révèle aujourd'hui comme l'outil par excellence.

L'utilisation d'internet par plusieurs associations et mouvements citoyens leur a permis de découvrir d'autres initiatives qu'ils ont réussi à fédérer. Internet leur a permis d'exister et de se faire entendre à un coût dérisoire et surtout avec une rapidité et une efficacité exceptionnelles. Redynamisons nos démocraties africaines en favorisant la participation de tous les citoyens à des échanges avec les élus et autres partis politiques car nous n'arriverons jamais à construire quelque chose de solide et durable si nous nous contentons de diffuser des informations vers nos populations.


A quand l'interaction ? A quand la co-construction ? A quand l'intelligence collective dans nos projets de société ?

Plusieurs interrogations qui restent sans réponses car nos politiques veulent construire nos territoires comme des territoires d'ailleurs et pour ça, ils ne concertent pas leurs populations. Mais demander à l'Afrique de ressembler à un autre continent est insensé car les cultures et les besoins ne sont pas les mêmes. Le développement d’un pays c’est d’abord le développement des individus. Et la révélation des besoins d'un territoire est du ressort de la population qui détient un pourvoir exceptionnel. En tant qu'acteur de terrain, le citoyen a un pouvoir que les politiciens n'ont pas : celui de la remontée des informations tangibles et des besoins mesurés.

Il paraît donc urgent de donner au citoyen la possibilité de dire ce qu'il veut dire afin qu'il se sente concerné par le développement de sa cité. Internet est le nouvel espace du débat public et citoyen. Il favorise la réflexion collective en permettant l'émergence libre d'idées de développement adaptées et adoptées. C'est d'ailleurs le reflet de l'intelligence collective au service de la prise des décisions par les élus. L'internet est une chance pour les pays à démocratie naissante ou fragile, car il leur permettra de faire un bond considérable pour atteindre plus vite des objectifs de développement (santé, éducation, …) et favoriser des formes de gouvernement plus démocratiques.

La rencontre avec les populations et acteurs au développement de la ville de Ferkessédougou dans le cadre du projet Citizen Café était pour moi un symbole. Le symbole d'un rêve d'une société plus ouverte, meublée de meilleures énergies qui réinstallent le citoyen au cœur de la démocratie.

D'aucun dirait que je rêve ! Bien-sûr que oui je rêve de cette Côte d'Ivoire là, car ce rêve est plus qu'un défi.

Florent YOUZAN

vendredi, janvier 16 2015

Le Libre, une chance pour l'Afrique !

Ovillage est un tiers-Lieu libre et open source basé à Abidjan en Côte d'Ivoire. Cet espace transversal à cheval entre le bureau et la maison a décidé de faire du Libre sa culture en se basant sur une communauté libre, indépendante et compétente.

La Radio Télévision Suisse (RTS) est partie à la découverte d'Ovillage, cette initiative ivoirienne qui illustre bien ce que l'on peut faire avec peu de moyens grâce  aux logiciels libres.

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Ovillage est un espace d'intelligence collective et d'innovation sociale lié au numérique au sein duquel, dans un esprit de partage de savoirs, des jeunes apprennent à utiliser les logiciels libres. Par ce biais , ils réussissent à créer des applications pour GSM , le téléphone étant très utilisé en Afrique. Pour un coût zéro, une innovation a vu le jour : Flash Sondage, une application interactive par SMS qui propose un service de sondage performant.

« On a la possibilité de toucher une grande partie de la population et recueillir des données en temps réel. Flash Sondage permet de réduire le délai de sondage et les coûts de réalisation des différents sondages » explique Emmanuel Bama, co-fondateur de Flash Sondage.

Dans ce lieu d'un nouveau type, chacun peut concevoir de l'innovation, avec des logiciels libres. Grâce au Libre, programmer, coder est désormais à la portée de tous !

Il suffit de télécharger certaines applications librement, et de se les approprier. Les logiciels Libres sont une réponse à la double fracture numérique que vit la Côte d'Ivoire, comme l'explique Florent YOUZAN co-fondateur d'Ovillage : « entre la capitale ivoirienne et les capitales européennes, il y a d'abord une première fracture numérique et entre la capitale et les villes de l’intérieur de la Côte d'Ivoire, il y a une deuxième fracture numérique ; Et nous pensons que le logiciel libre nous permettra de pouvoir accéder au numérique et permettre à chaque africain d'avoir accès au numérique ».

Ovillage se déplace souvent dans les villes de l’intérieur de la Côte d'Ivoire dans le cadre de son projet de territoires numériques dont l'objectif est d'accompagner la numérisation des territoires par des projets pilotés par les citoyens. Cette fois, c'est la ville de Bouaké située 360km d'Abidjan qui accueille Ovillage. Au programme, rencontres avec les étudiants de cette ville à la découverte d'OpenStreetMap, une plate-forme libre et collaborative de cartographie. Une sorte de Googlemap à la différence que celle-ci est libre. Après une petite formation de découverte de la plate-forme et de prise en main des outils de cartographie, chaque étudiant est capable de cartographier sa propre ville. Objectif : géolocaliser des centres d’intérêt de son choix. Muni d'un smartphone, il suffit de placer des points via une application. Sans celui-ci, feuille et crayon suffisent. Les repères seront retranscrits par la suite sur un ordinateur.

OpenStreetMap, un outil libre qui suscite la création d'applications. Yep SOUGARI, étudiant à Bouaké explique : «  Si j'arrive à cartographier toutes les pharmacies de la ville et que je connais la liste des pharmacies de garde, je peux les spécifier sur la carte, et contribuer ainsi à orienter la population ». Ces jeunes tournés vers le numérique ne manquent pas d'idées. Aujourd'hui, le libre est une revanche sur les technologies propriétaires, qui ont toujours été un frein pour l'Afrique.

« Aujourd'hui, avec le logiciel libre, l'utilisateur prend le pouvoir sur l'informatique, et peut à un moment donné générer lui même ses applications, les adapter afin de répondre à des problèmes spécifiques. Et chaque problème que ces jeunes auront détecté sur la ville de Bouaké peut devenir une idée d'entreprise », soutient Florent YOUZAN.

Le logiciel Libre est un moyen concret d'insertion socio-professionnelle, une possibilité de création d'emplois et participera à l'avenir à l’édification d'une véritable économie autour du numérique.



[extrait du reportage réalisé par Nicolas Baillergeau pour la Télévision Suisse ]

jeudi, janvier 15 2015

De l'éducation passive à l'emploi sans visage !

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Un bâtisseur du renouveau africain disait : « L’éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde ». Cette claire vision alimente chaque minute de mes longues journées et pour ceux qui m'ont tutoyé, ils savent que je ne crois plus en l’Éducation descendante, qui est devenue pour moi un transfert de récits et non un transfert de savoirs.

Et cela pour plusieurs raisons que je présenterai dans mes prochains billets ! Je pense que l’éducation doit connaître une profonde mutation et devenir ouverte et transversale tout en réinstallant l'apprenant au cœur du dispositif. Celui pour qui nous (re)pensons les gros schémas directeurs de l'éducation est d'abord un être étranger pour nous et un acteur absent dans le dispositif qui est sensé l'accueillir. Pourquoi attribuons nous à l'apprenant, le vulgaire rôle de figurant alors qu'il est l'acteur essentiel et primordial de son éducation.

Je suis toujours surpris lorsque je vois qu'on continue de former globalement des citoyens mais paradoxalement avec des évaluations sanctionnées par des résultats individuels. Ce n'est plus de cette éducation que nous nous réclamons !

Rabindranath Tagore disait : « ne limitez pas un enfant à vos propres connaissances, parce que qu'il naît à une époque différente de la vôtre » et c'est ce qui arrive quand on veut éduquer quelqu'un qu'on ne connaît pas et pour qui on a aucune compassion. La compassion, pour ceux qui l'ignorent encore, fait partie des piliers de l'éducation et du transfert de savoir.

J'ai tout de même pris la peine malgré ma vision de l’éducation inversée, d’écouter des intellectuels africains, des penseurs et chercheurs dans le domaine de l’éducation. J'ai gardé leurs recommandations dans le secret des pages de mon calepin, malheureusement jaunies à l’épreuve du temps. Mais 12 mois plutard , j'ai décidé de donner du son à mon clavier et retranscrire ce qui reste de mes analyses.

Nous avons parlé d'innovation, nous avons parlé d’éducation et nous avons donné une coloration africaine à la place de l’éducation dans l’émancipation des intelligences , la modélisation de la stature de l'africain nouveau et de l’émergence de véritables nations africaines. Quand je parle d’éducation ou que j’écoute les grandes conférences sur l’éducation, je reste à attendre une formule expressive ressemblant à celle-ci : « faire les choses à l'endroit et par nous-même ». Ce n'est pas de l’extérieur que nous formulerons les stratégies du succès de l’éducation en Afrique, mais c'est sous les grands arbres de la fière Afrique que nous esquisserons les contours de l’éducation basée sur l’éthique, la compassion et le savoir.

Les adeptes des raccourcis, mentionnent souvent que nous formons nos enfants pour leur trouver de l'emploi. Je n'ai jamais été d'accord avec ces pseudo-planificateurs de l'avenir de notre continent. Marie-Angelique Savane le dit clairement chaque fois qu'elle a l’occasion de s'adresser aux intellectuels africains : « rien n'est possible sans une armée de citoyens éduqués ayant en conscience de transformer notre société » ; Chacun de ses discours a toujours sonné comme une mélodie pour moi. J'apprécie énormément qu'elle recommande aux africains de conjuguer Éducation et Innovation. Car , comme l'explique bien Salman Khan: « notre façon d'enseigner et d'apprendre doit changer ». Pour que l'Afrique soit prospère et paisible, nous devons allier éducation et innovation car l'innovation se trouve dans les choses simples et c'est elle que nous devons enseigner à nos enfants.

Pourquoi relions nous l'avenir de l’Afrique au système éducatif traditionnel ? Nous avons fortement accentué l’éducation avec un système qui présente aujourd'hui des limites et amène tout le monde à se réfugier dans un emploi sans réelle possibilité de contribuer par ses compétences et son savoir à une société de biens communs. Le système traditionnel s'appuie sur une éducation passive alors que notre ère nous exige d'adopter une démarche active qui réinstalle l'apprenant au cœur du dispositif. C'est lui que nous devons chercher à connaître, à comprendre et c'est à lui que nous devons offrir les codes sources de cette éducation active afin qu'il la comprenne, l'adapte et l'adopte pour la révélation de ses aptitudes.

C'est justement de cela qu'il s'agit !

Si nous voulons une éducation selon une démarche active, nous éduquons donc à l'innovation. Et si nous devons enseigner l'innovation, il faut alors lui donner un contenu !

L'innovation dans l'éducation se perçoit selon 3 axes :

  • Devons-nous préparer nos jeunes à absorber l'innovation venue de l’extérieur sans possibilité de contribution et d'adaptation ? L'Afrique doit-elle être un consommateur à vie ?

  • Nous devons induire une transformation sociale profonde pour que notre jeunesse soit capable d'innover tout en ayant la capacité d'adapter les technologies aux réalités locales. Je parle ici de technologie et non de technique car la technologie est l'addition de la technique et du logos. je reviendrai sur cet aspect dans un prochain billet.

  • Planifier l'adoption de l'innovation dans le système éducatif. Quel regard devons-nous porter sur le système éducatif. Nous devons innover, oui, mais pour quels métiers ?

Le métier de demain n'a pour l'instant pas de visage pour plusieurs dirigeants africains et c'est pourquoi tous, veulent trouver de l'emploi à toute la jeunesse et cela fait 50 ans que l'Afrique recherche de l'emploi pour toute sa jeunesse. Et si nous essayions d’enseigner la notion du travail plutôt que de l'emploi aux jeunes africains ?

Il n'y aura jamais suffisamment d'emplois pour tous, mais il aura toujours du travail pour chacun !


Florent YOUZAN

Notes -  Crédit photo : Blog .fcpq.qc.ca

Achetez désormais en ligne en utilisant votre compte MTN Mobile Money !

Alors que le paiement en ligne via les cartes bancaires de paiement en ligne continue d'être un frein à l'accès aux sites marchands internationaux depuis la Côte d'Ivoire, MTN Côte d'Ivoire vient d'offrir la possibilité à ses abonnés d’effectuer des achats en ligne en utilisant leur compte MTN Mobile Money.

Après le lancement des services de paiement de factures CIE-SODECI via MTN Mobile Money, MTN enrichit son univers de services financiers mobiles avec cet excellent partenariat avec SKRILL, une entreprise de E-commerce basée en Angleterre qui propose des moyens de paiement modernes alternatifs sur des sites marchands.

Avez vous déjà connu le rejet de votre carte de paiement électronique sur plusieurs sites marchands dû à votre localisation géographique?

Avez vous déjà nourri le désir d'effectuer des achats sur des sites marchands et réaliser que vous manquez de mode paiement adapté ?

Et si vous, n'attendiez qu'un système de paiement en ligne adapté à la Côte d'Ivoire et adopté par les ivoiriens, pour vous lancez dans les achats en ligne ?

Le partenariat MTN-Skrill est une réponse concrète adaptée au frein qu'a connu l’éclosion du e-commerce en Afrique. Votre Compte MTN Mobile Mobile Money est désormais la solution via Skrill. Cliquez, sélectionnez, validez vos commandes et effectuez le paiement librement avec votre compte MTN Mobile Money !

De façon concrète, le client MTN Mobile Money se rend sur l'un des sites internet marchands partenaire qui accepte les paiements via Skrill. Par exemple MTN dispose d'un portail accessible à l'adresse https://mtn.skrill.com qui regroupe l'ensemble des sites marchands disponibles. Cette plate-forme sensée simplifier l'expérience client servira de point d'entrée unique pour les abonnées MTN.

J'ai effectué le test, en me rendant sur un site marchand de musique via le portail MTN-SKRILL (https://mtn.skrill.com)

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J'ai donc effectué mon choix de musique que j'ai ajouté simplement dans mon panier virtuel.

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Une visualisation de mon panier en fin d'achat m'a permis de voir que j'avais la possibilité de choisir Skrill Mobile Money comme mode de paiement.

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Un clic rapide et rassuré me conduit sur une fenêtre avec la possibilité de choisir MTN Mobile Money, d'ajouter mon numéro d'abonné MTN Mobile Money et mon adresse email.

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J'ai 5 minutes pour valider le paiement via mon téléphone mobile en tapant *133*1# pour finaliser l’opération MTGSkrill.sp

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Dès que mon paiement a été validé via le téléphone, ma page web de paiement est actionnée et redirigée vers une autre page de confirmation de paiement qui m'offre automatique la possibilité de télécharger les musiques achetées en un seul clic !

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C'est simple, intuitif, innovant et révolutionnaire !

Mon Compte MTN Mobile Money m'ouvre désormais les portes du E-Commerce et des sites marchands internationaux, sans oublier que ce service existe déjà avec des sites web locaux comme par exemple Jumia.


Florent YOUZAN

lundi, janvier 12 2015

Côte-d’Ivoire : l’Africa IT & Telecom Forum (AITTF) se tiendra les 26 et 27 mars 2015

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Après avoir organisé avec succès l’Africa’s Web Festival (AWF) et l’ Africa Telecom People (ATP) en décembre 2014, la Côte-d’Ivoire sera une fois de plus à l’honneur dans les TIC avec l’organisation de l’Africa IT & Telecom Forum (AITTF) les 26 et 27 mars prochains.

téléchargement (5)Sous le thème « l’avenir de l’Afrique est numérique », l’AITTF organisé par l’Agence Nationale pour les Services Universels de Télécommunications et des TIC (ANSUT) en partenariat avec le ministère des postes et des TIC traitera de l’importance de l’appropriation des TIC et de la transformation numérique comme vecteur d’ouverture, de modernisation et de compétitivité des sociétés africaines tout en s’intéressant aux infrastructures réseaux et aux innovations technologiques dans le marché des Corporate et administrations publique africaines.

Cette cinquième édition du AITTF aura lieu à Abidjan et devrait voir la participations de plusieurs centaines de personnalités importantes du domaine en Afrique.

Après après une décennie de violence politique, la Côte-d’Ivoire retrouve peu à peu son image d’antan et devient ainsi un marché incontournable en Afrique de l’Ouest grâce à son secteur des TIC dont le potentiel est quasi inégalé en Afrique francophone.

Pour plus d’informations, suivez le lien – i-conferences.org/africa-it-telecom-forum


(Source : Afrique ITnews.com/, 6 janvier 2015)

vendredi, janvier 2 2015

SCHOOLBOOK : Suivi scolaire par SMS et via internet

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J'ai décidé de vous présenter à travers un certain nombre de billets, des projets de jeunes ivoiriens. Des projets qui selon moi méritent d’être soutenus et accompagnés. Je vous invite à (re)faire une lecture de ces projets, car nous sommes à un carrefour qui nous interroge et exige de nous, d'être les artisans d'une Afrique numérique. Une Afriquela culture du choix de l'innovation doit fleurir en chacun de nous. Je dirai tout simplement : accompagnons l'innovation ... pour mieux apprécier son impact !

Le projet que je vous présente dans ce billet est SchoolBook, un environnement de travail complet pour la gestion de la vie scolaire. Schoolbook a été révélé par la 2ème édition d'Abidjan Startup Week-end au cours de laquelle cette application a remporté le 1er prix. A la recherche d'un outil perfectionné qui répond aux exigences techniques et à la demande fonctionnelle des spécialistes de l'enseignement, SchoolBook a migré toute son architecture et son code source vers des technologies libres et Open Source. Aujourd'hui , Schoolbook peut se prévaloir d'une carrure technique, à laquelle se greffe depuis quelques mois un séduisant discours marketing au relief soutenu.

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SchoolBook veut s’imposer comme un standard dans l'enseignement primaire et secondaire en Afrique. Pour le personnel de direction, c'est d'abord un outil de pilotage et une formidable plate-forme de communication avec les familles. Pour les directeurs d’études, c'est l'assurance d'être tenu informé en temps réel de ce qui se passe dans l'établissement. Pour les secrétariats, c'est un gain de temps pour toutes les tâches administratives. Pour les enseignants, c'est un point de vue plus large sur leurs élèves. Pour les élèves, c'est la garantie de plus d'objectivité pour toutes les décisions les concernant car schoolbook est un véritable système d'information où la voix d'un seul ne peut couvrir l'avis des autres. Pour les parents d’élèves, c’est le moyen d’être informé où qu’ils sont, à n’importe quel moment sur toute la vie scolaire Schoolbook Service SMS .

Quelques fonctionnalités de SchoolBook

  • Publication des résultats et notes :

    Chaque parent d’élève ayant souscrit à ce service reçoit automatiquement par SMS les notes obtenues par ses enfants après chaque évaluation et examen deschoolbook2.png séquence, ainsi que leur rang et la moyenne générale de la classe.

  • Avis de discipline :

    Les parents sont informés automatiquement par SMS de toute convocation à caractère disciplinaire concernant leurs enfants.

  • Avis d'information :

    Les parents sont informés automatiquement par SMS des jours fériés, des réunions d’APE, et de divers autres événements pouvant relever de leur intérêt.

  • Signalisation des impayés de pension :

    Le parent d’élève est relancé automatiquement par SMS à l’approche d’une échéance de règlement de pension académique, ou quelques jours après. Le délai et le moment de prévention sont définis par l’établissement.

Porteur de Projet : COULIBALY Pekango

Téléphone : +225 09 47 48 00

Adresse email : pekango.coulibaly@symbiose-group.org

Site Web : www.schoolbook.ci

Pays : Côte d'Ivoire

Ville : Abidjan

mardi, décembre 23 2014

« Les logiciels libres, quelles opportunités pour l'Afrique », la ville de Kara au Togo code des lignes de reponses

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La ville de Kara, située dans le nord du Togo à plus de 410 km de la capitale Lomé, a accueilli du 19 au 21 décembre 2014, la 1ère édition de l’Open Source Tour (OST), au Centre Régional d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle (CRETFP).

Plus de 50 jeunes de la ville de Kara se sont donc donnés rendez-vous dans les locaux du CRETFP, transformés pour la circonstance en un vétitable espace de partage, d’échange et de transmission de savoirs dans une démarche ouverte et libre.

Organisé sous forme d’un BootCamp, un atelier ouvert de prototypage, de fabrication numérique et de bidouillage, l’Open Source Tour de Kara s’est articulé autour de la philosophie du Logiciel Libre et des espaces de travail collaboratif fortement définis par les valeurs d’entraide, de partage, de collaboration, de co-création et de biens communs.

Des étudiants aux fonctionnaires en passant par les enseignants, les commerçants et les jeunes en quête d’emploi, ils étaient nombreux les citoyens de la ville de Kara qui n’ont pas voulu se faire raconter cette rencontre informelle aux articulations de plate-forme citoyenne de transformation sociale. D’aucun se poserait la question de savoir, quels besoins tous ces participants à l’OST Kara pensaient combler en venant à cette école ouverte et horizontale axée sur la formation par les pairs? les organisateurs n’avaient qu’un seul objectif : réussir par une rencontre et une démarche participative à transformer chaque citoyen de la ville de Kara en acteur de changement et créateur de valeurs pour une réelle transformation sociale.

Et le morceau choisi était les logiciels libres !

Quelles opportunités présentent ces logiciels d’un nouveau type aux africains et particulièrement aux habitants de Kara. Pour joindre l’acte à la parole et donner plus d’écho aux actes, l’OST Kara a donné libre court à l’intelligence des participants après des ateliers de découverte et d’expérimentation. Venus découvrir pour certains ou pour satisfaire leur curiosité pour d’autres, les participants se voient dans le rôle d’organisateurs des rencontres thématiques et mieux d’acteurs de transmission des savoirs.

Certains ont reçu des formations sur la collecte de données géographiques et l'édition de la base de données d'OpenStreetMap (un projet de cartographie collaborative et open source). Ils ont appris à cartographier leurs rues avec juste des walking papers et redonner une silhouette numérique à cette ville qui reste encore fragilisée par la fracture numérique.

Le reconditionnement d’ordinateurs (Jerry Computer) dans des bidons de 20 litres avec du matériel informatique recyclé a particulièrement retenu l’attention des participants. De la déconstruction à la fixation des équipements informatiques dans le bidon, en passant par les tests des équipements, la pré-couture, la couture des bidons et l’installation d’un système d’exploitation Libre Gnu/Linux, les participants ont expérimenté étape par étape toute la procédure de conception de Jerry Computer qu'ils ont nommé Jerry Solim pour dire Jerry d'Amour.

Le concept Open Source Tour (OST) est une initiative d ela jene communuaté Minodoo du Togo. Cette communauté souhaite bousculer les pratiques et les habitudes traditionnelles prônées dans les lieux de travail dit collaboratif.

La jeune communauté de #Makers a décidé de faire bouger les lignes en libérant de l'énergie et de la créativité avec comme dénominateur commun l’intelligence collective. Ils explorent depuis quelques années des alternatives bien pensées pour une Afrique numérique, libre, compétente et émergente. L’impact social est d’autant plus perspective que la '' Technologie Porte-à-porte '' sur laquelle les jeunes makers du Minodoo basent leurs actions se révèle être une approche et un concept uniques qui apporte la technologie dans chaque ménage. La technologie innovante n’a d’importance que lorsqu’elle est appréhendée par la population qui se l’approprie.


Des réflexions sur les nouveaux modes de travail permettant de travailler, d’entreprendre et de vivre autrement , sur la consommation collaborative et l'économie Sociale et Solidaire avec une réelle prise en compte des perceptions et des cultures africaines donnent une agréable coloration à ces rencontres qui permettent à la jeunesse africaine de transformer ses expériences et savoirs et ses savoirs en richesse.

L’étape de Kara de l’OST a enregistré la participation de l'Association Pour les Logiciels Libres (APLL-Togo), un groupe de jeunes qui se battent depuis plusieurs années pour faire rentrer dans les habitudes de la population de Kara, l'utilisation des logiciels Libres.

L’APLL est porteur d’un projet de création d’espace de travail collaboratif et de laboratoire de fabrication numérique dénommé “Labu-Lab”.



Source
: Cellule de communication de la Communauté Minodoo

OpenDjeliba : du bidouillage à la distinction au FIJEV 2014

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Cet article a initialement été publié sur le Blog du JerryClan et il retrace le parcours de Serge MIAN avec son bidon JerrySlim de son petit laboratoire de logiciels libres au domicile de ses parents  à la conquête du Forum International Francophone de la Jeunesse et de l'Emploi Vert (FIJEV).

- Récit de Serge MIAN, porteur du projet OpenDjeliba -

Je commencerais ce billet par les propos d’un membre du JerryClan Côte d’Ivoire qui dit que "chaque problème des africains est une idée d’entreprise". Cette phrase n’est point tombé dans les oreilles de sourds: la machine à projets du JerryClan s’est mise en route et a produit des solutions qui répondent aux besoins des africains en s’appuyant sur les outils informatiques libres.

Nous sommes particulièrement fière d’OpenDJeliba, la plate-forme de production de contenus libre par SMS qui a été primé meilleur projet TIC et développement lors de la 2ème édition du Forum International Jeunesse et Emploi Vert (FIJEV) qui se déroulait du 10 au 13 Juin à Niamey.

Qu'est ce qu'OpenDjeliba

Promouvoir les emplois verts, et encourager l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes francophones, ce sont entre autres les objectifs que se sont fixés les organisateurs au Niger, du Forum International Francophone Jeunesse et emplois verts, 2e édition.

Cette rencontre a vu la participation de jeunes porteurs de projet provenant de 33 pays de l’espace francophone, dont la Côte d’Ivoire. Les organisateurs (l’État nigérien et la francophonie) ont traité 1500 candidatures pour en retenir 50 internationales et 150 nigériennes.

Les membres du JerryClan CI Florent, Jean-Pierre, Cyriak et moi sommes arrivés à l’ aéroport international Felix Houphouet Boigny d’Abidjan sous les regards médusés des policiers, gendarmes et voyageurs. Tous les regards étaient braqués sur mon étrange bagage, le JerrySlim. Le JerrySlim est un serveur nomade construit dans un bidon, basé sur le modèle de Jerry et c’est sur ce bidon pas comme les autres que tourne le logiciel SMS OpenDJeliba.

Les premières questions qui me furent adressées venaient des dames de l’enregistrement :

  • Bonjour monsieur qu’est ce que c’est ?
  • C’est un ordinateur !
  • Ah bon !  Pouvons-nous voir l’intérieur ?
  • Bien sur.

Je leur ouvris le bidon, toutes et tous écarquillèrent les yeux et débuta alors un interrogatoire auquel je me prêtais volontiers. J’expliquais qu’il s’agissait de mon ordinateur et qu’il n y avait pas de raison qu’il aille en soute. Après cette scène, JerrySlim et moi avons reçu notre lot de félicitations et d’encouragements : « faites honneur au pays et ramenez nous la 1ère place ! »

Je réalisais à ce moment là que l’aventure FIJEV avait déjà commencée.

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Jour 1 : Cérémonie d’ouverture du FIGEV


Le FIJEV 2014 a débuté dans la matinée du 10 juin. Environ 600 jeunes, des experts d’organisations internationales (Bureau International du Travail, Programme des Nations Unies pour le Développement) et les partenaires privés tels que le Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale ont pris part a cette cérémonie d’ouverture haute en couleur. A travers leur discours, les officiels ont réitéré que les jeunes ont bel et bien leur place dans la société, que leur dynamisme et leur énergie sont indispensables pour l’émergence et qu’il faut encourager la créativité.
L’après midi été dédiée au bilan de la 1ère édition du forum et plusieurs ateliers été proposés , j’ai suivi celui de la cartographie libre, OpenstreetMap avec beaucoup d’attention. De retour à l’hôtel, je m’attelais à configurer le Jerry Slim avec les nouvelles cartes SIM qui m’avaient été gracieusement offertes par mon camarade nigérien Toudjani Ali Djibo, lui aussi porteur de projet. Bel esprit d’entraide !


Jour 2 : La foire aux emplois verts, que d’expériences emmagasinées !

La foire aux emplois verts est un pilier central pour le Forum. C’est le moment où les participants démontrent leur expertise sur la thématique dans laquelle ils ont été sélectionné. Les porteurs de projet ont été jugé sur leur professionnalisme et sur la valeur de leur projet, mais aussi sur leur capacité à transmettre le message au public. Il fallait donc être prêt avec un prototype accompagné d’une démonstration bien calibrée. Le matin du mercredi 11 juin, tous les participants étaient réunis dans la grande salle du palais des sports. Nous étions tous là, affiches, drapeau, marqueurs, feutres, colle, punaise à la mains. Nous devions décorer nos stands pour qu’ils parlent de nos projets.
Je n’ai pas eu à passer beaucoup de temps sur cet exercice car j’avais déjà tous les éléments en main : le JerrySlim, mon ordinateur avec une présentation animée d’OpenDjeliba réalisée par mon binôme Potey, quelques autocollants et le tour est joué ! J’étais prêt à m’entretenir avec les membres du jury, les officiels et les visiteurs. Ce fut un ballet incessant d’investisseurs, de personnalités, de curieux qui a duré 3 heures. Je montrais les différentes facettes de la plate-forme OpenDjeliba et recueillais les avis et critiques. J’expliquais aussi le projet Jerry DIT, les actions des JerryClan et leurs impacts sur les communautés. Ce fut un exercice périlleux mais le jeu en valait la chandelle car JerrySlim et moi avons été interviewés par la radio nigérienne et l’équipe de reportage de la Francophonie.


Jour 3 : Ateliers de formation et auditions

L’après-midi, les 51 porteurs de projet étaient auditionnés les uns après les autres jusqu’à 17h. Les membres du Jury n’ont négligé aucun aspect des projets, de la technique au business model.
Après les auditions, j’ai retrouvé les autres participant qui s’affairaient a l’élaboration de la déclaration des jeunes. C’est un document qui imprime la vision commune des jeunes, expose leurs préoccupations et propose des recommandations sur l’emploi des juniors et le développement durable.


Jour 4 : Cérémonie de clôture du forum, riche en couleurs et en émotions

Je n’aime pas spécialement les cérémonie de clôture, mais quand on commence quelque chose, il faut bien clôre pour passer à autre chose. Parmi les 11 projets primés, OpenDjeliba embarqué sur JerrySlim reçu le prix TIC & Développement. Ce fut aussi l’occasion pour nous, jeunes participants, de remettre notre déclaration aux représentants du Niger et de la francophonie.


Je tiens à féliciter toute l’équipe OpenDjeliba, JerryClan Côte d’Ivoire et Emmabuntus pour le travail abattu, le chemin est long mais la route est dégagée. Je crois fermement aux potentiels et aux talents de la jeunesse africaine et je nourris l’espoir d’une Afrique émergente grâce aux logiciels libres et à l’entrepreneuriat des jeunes.


Africa Telecom People 2014 : MTN Côte d’Ivoire désignée meilleur opérateur de l’Afrique de l’Ouest

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Jeudi 18 décembre 2014, MTN Côte d’Ivoire a été désignée meilleur opérateur de l’Afrique de l’Ouest lors du forum Africa Telecom People (ATP) réunissant chaque année, depuis 10 ans, plusieurs centaines de professionnels du secteur des technologies de l’information et de la communication d’Afrique et d’Europe.

Le prix a été remis au CEO de MTN Côte d’Ivoire, Monsieur Wim VANHELLEPUTTE, par le Ministre de la Poste et des technologies de l’Information et de la Communication de la République de Côte d’Ivoire, Monsieur Bruno Koné, et de celles du Ministre des Postes et des technologies de l’information de la République de Congo, Monsieur Thierry Moungalla, en présence du Secrétaire Général de l’Union Africaine des Télécommunications (UAT), Monsieur Abdoulkarim Soumaila.

« Pour la deuxième année consécutive, un audit indépendant de l’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC en Côte d’Ivoire a désigné MTN comme le meilleur réseau de Côte d’Ivoire. Ces résultats officiels et le prix ATP de « meilleur opérateur de l’Afrique de l’Ouest » sont pour nous, la reconnaissance du travail accompli par les 750 collaborateurs de MTN pour rendre la vie de nos clients plus radieuse. C’est donc naturellement à mes collaborateurs et à nos huit millions de clients que je voudrais dédier ce prix », a déclaré le CEO de MTN Côte d’Ivoire.

Présente en Côte d’Ivoire en Côte d’Ivoire depuis 2005, MTN Côte d’Ivoire a été désignée meilleur opérateur mobile de l’Afrique de l’Ouest lors de l’édition 2007 du forum Africa Telecom People, meilleur opérateur « FAI » de l’Afrique de l’Ouest lors de l’édition 2008 et meilleur opérateur « Voix » de l’Afrique de l’Ouest lors des éditions 2010 et 2012. Les deux derniers audits indépendants de l’ARTCI (2012 et 2013) ont classé MTN comme meilleur opérateur de Côte d’Ivoire.

vendredi, décembre 5 2014

Tu considéreras l'insertion professionnelle comme un processus ... (1/10)

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L'insertion professionnelle est aujourd'hui un enjeu stratégique pour toute la jeunesse africaine qui se bat comme elle peut pour se faire une place au soleil. Conscients de cette triste réalité du taux de chômage très élevé, les jeunes africains se forment mais surtout en se posant de nombreuses questions. Pourront -ils avoir du boulot lorsqu'ils finiront leur formation ? Comment peuvent-ils se distinguer devant les recruteurs ? Existe t-il une alternative dans entrepreneuriat ? Que faire pour sortir la jeunesse de cette léthargie ?

Voici un ensemble d’équations, que de nombreuses théories essaient de résoudre. Me concernant, j'ai voulu aborder la question sous un autre angle, celle de l'apport des Logiciels Libres dans le processus d'insertion professionnelle.

J'ai vu des étudiants apprendre avec la peur au ventre parce qu'ils savaient qu'au soir de leur formation, ils n'auraient pas les moyens de s'offrir les systèmes informatiques sur lesquels ils ont été formés. J'ai vu des parents d'élèves s’interroger si la formation reçue par leurs enfants est en phase avec l'avenir fortement dominé par l'entrepreneuriat ? Quelle serait la place des technologies ouvertes dans la formation de l’élite de demain ? Est-il possible aujourd'hui pour une jeunesse dont le lendemain est fragilisé par le chômage de reprendre le pouvoir sur l’incompétence, l'ignorance et le chômage ?

Et comme disait Albert Einstein : « Nous ne résoudrons pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés » , j'ai donc voulu apporter ma contribution sous forme de dix (10) recommandations à la jeunesse africaine pour réussir son insertion professionnelle à partir des Logiciels Libres. je vous expose la 1ère recommandation qui pour moi est le fondement de tout succès !


Tu considéreras l'insertion socio-professionnelle comme un processus ...

Selon Wikipédia , L'insertion professionnelle est un processus qui permet à une personne d'intégrer un système socio-économique, par une appropriation des normes et des règles du système. Cela induit un inévitable rapport entre la personne et son environnement social. Réussir une insertion socio-professionnelle c'est obtenir une place ou des positions sociales différenciées et reconnues. Il doit donc être considéré comme un processus ouvert, participatif et collaboratif que le jeune doit débuter depuis ces premiers jours de formation académique en faisant interagir toutes les intelligences qu'il rencontre.Il doit toujours rechercher le contact, la collaboration tout en puissant le fondamental des échanges avec les autres. Le meilleur ne se trouve jamais en nous mais en celui qui est en face de nous car il détient une richesse que nous n'avons pas. Le « faire ensemble » est le secret de ce processus qui commence par un pas vers plus de coopération, et un pas vers plus de production de biens communs. Le président Nelson Mandela l'a dit :  « Aucun de nous en agissant seul , ne peut atteindre le succès ». Le début du processus d'insertion professionnelle consiste à faire avec les autres ce que nous ne savons pas faire seul.




Florent YOUZAN

mercredi, décembre 3 2014

PNUD Burundi | Chaque innovation doit être une réponse concrète aux problèmes africains

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Cet article a été initialement publiée sur le site internet du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Burundi : Chaque innovation doit être une réponse concrète aux problèmes africain



Florent Youzan co-organise depuis 2012 le forum Innov Africa, soutenu cette année par le PNUD

« J’ai participé pour la première fois au Forum InnovAfrica en 2011 à la faveur d’un projet que j’étais invité à présenter, AFRIWORKERS. Cet  annuaire en ligne des télétravailleurs africains promeut le travail à domicile et mutualise les expériences. L’idée est d’encourager les jeunes à rester chez eux pour travailler, pour mettre sur pieds des équipes et collaborer ensemble à des projets à distance. Créer son propre emploi est une aubaine pour les jeunes en Afrique. Les chômeurs doivent comprendre que le numérique permet de travailler à partir de chez soi et donc de se prendre en charge soi-même !

« J’ai tout de suite perçu InnovAfrica comme une plate-forme qui permet aux jeunes de construire des ponts plus solides que les murs. Chaque édition du forum nous permet de repartir chez nous avec de nouvelles briques d’innovation qui peuvent être répliquées pour répondre aux problèmes locaux. Ce forum est aussi une opportunité pour les intelligences africaines de se rencontrer, de donner vie à leurs projets et de créer un excellent réseau de collaborations Sud-Sud. C’est une chance que la jeunesse africaine s’offre à elle-même et à tous ceux qui se posent la question de comment réinventer l’économie de l’Afrique. Les innovateurs de différents secteurs peuvent ensemble solutionner les problèmes africains. Chaque problème est une opportunité d’innovation, et que chaque problème est une idée d’entreprise !

« Lors de ma première participation en 2011, j’ai découvert le concept JERRYCAN. J’ai tout de suite compris que ce projet était un vecteur de transmission de l’ADN de l’innovation ! Un ami informaticien s’est proposé d’étudier le projet et d’organiser des formations à Abidjan. Il a lancé le premier atelier de fabrication de Jerry en Afrique où 50 jeunes ont appris à construire des ordinateurs en bidon. Nous avons continué par la suite à promouvoir la fabrication de Jerry partout en Côte d’Ivoire et en Afrique.

« Ce concept est très intéressant car il est axé sur la réutilisation. Il amène la jeunesse à recycler, à penser à l’économie circulaire et à démystifier l’informatique. Les ordinateurs classiques arrivent chez leurs utilisateurs dans une boîte noire et seul le spécialiste sait ce qu’il y a à l’intérieur ! Avec le Jerry, on ouvre, on démonte, on comprend. Les bidons sont gratuits et sont de toutes dimensions. On en trouve toujours un qui convient pour contenir les pièces informatiques de recyclage sélectionnées. Dans les ateliers Jerrycan les participants apprennent à assembler des composantes informatiques mais ils apprennent aussi à ajouter de la valeur en personnalisant le Jerry qu’ils montent. L’avantage éducatif est important car il transmet des valeurs de partage et fédère plusieurs intelligences.

« En Côte d’Ivoire les étudiants qui ont déjà été formés à ce reconditionnement informatique instruisent d’autres jeunes. Ils créent de manière informelle un troisième lieu d’apprentissage dans les quartiers.

« Chaque Jerry peut avoir une fonction précise déterminée par les besoins de la localité et les attentes des constructeurs. Par exemple en Côte d’Ivoire nous avons conçu un Jerry « serveur de diffusion » qui permet de suivre les grossesses des femmes grâce à l’envoi de SMS.

« Ce projet transmet des valeurs qui militent pour le développement humain et communautaire. Les jeunes reprennent confiance en eux-mêmes en apprenant la soudure, ils se mettent à disposition de la communauté et par ce biais permettent à la communauté elle-même de reprendre confiance...

« Ce projet ne forme pas de simples techniciens mais des techniciens formateurs, transmetteurs d’une philosophie plus importante que le bidon ».


Cet article a été initialement diffusée sur le site internet du PNUD Burundi

mardi, décembre 2 2014

Africa R.D.V. | Interview Florent Youzan : « L’avenir de l’Afrique, c’est ici »

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Cet article a été initialement publié sur le site internet AFRICA RDV :  Interview Florent Youzan : « L’avenir de l’Afrique, c’est ici »


« Liberté » et « Innovation » sont les deux mots qui peuvent définir cet innovateur ivoirien. Florent Youzan fait partie de la catégorie de rares jeunes africains qui abandonnent un poste en entreprise pour oser innover. Co-fondateur du tiers-lieu « Ovillage », un espace technologique et collaboratif à Abidjan et contributeur sur plusieurs projets liés au numérique à travers l’Afrique, Florent Youzan est un concepteur des ponts de l’intelligence collective. Africa Rendez-vous lui a tendu le micro dans le cadre de la 6ème édition d’InnovAfrica, une rencontre de l’innovation  africaine, tenue à Lomé.

Florent Youzan, que représente pour vous le rendez-vous d’InnovAfrica ?

Je vous remercie pour l’importance que vous accordez déjà à ce forum. Le rendez-vous d’InnovAfrica pour moi, c’est la réinvention de l’éducation et la mise en avant d’une prise de conscience du fait que l’Afrique est obligée d’innover pour pouvoir avancer. Cette innovation a deux grands acteurs notamment les jeunes et les femmes. C’est pourquoi je me réjouis d’être au Togo avec toute cette jeunesse togolaise et celle venue des 15 autres pays africains pour venir communier, échanger et collaborer.

Pour moi, InnovAfrica, c’est la réinvention de l’éducation par une prise en compte de l’innovation comme étant un axe stratégique du développement.

Depuis le 24 novembre, vous côtoyez plusieurs jeunes innovateurs, avez-vous été émerveillés ?

Oui! Le projet sur la robotique. La robotique, c’est vraiment l’avenir de la technologie. C’est aussi l’avenir de l’automatisation, de l’industrie,  de tout ce qui pourrait permettre à l’homme de s’épanouir tout en réduisant l’énergie qu’il dégage pour travailler. J’ai vu des jeunes africains prototyper des robots et manipuler des microcontrôleurs. Et pour moi, c’est déjà un pas très important parce qu’ils se sont réappropriés la technologie et ils vont la conjuguer pour l’Afrique. Ils vont faire en sorte que cette technologie réponde exactement à des besoins spécifiques de l’Afrique. J’ai également vu des jeunes faire de la cartographie. Ils réécrivent l’histoire de l’Afrique, retracent les rues de l’Afrique à partir du numérique. L’Afrique peut constituer sa base de données de systèmes géographiques à partir des logiciels libres. Mais ce qui est important, c’est que cette base de données soit développée par de jeunes africains de manière collaborative.

J’ai aussi été séduit par Diomède Niyonzima qui est porteur d’un projet très intéressant pour l’Afrique, « Lueur d’espoir ». Comment des africains peuvent soutenir l’Afrique à réussir son développement. Et il part de constats très simples. Les acteurs du développement, ce sont les citoyens et lui il ne fait pas la part des choses entre ceux qui sont assermentés pour faire du développement et ceux qui sont là pour recevoir du développement.

Si l’Afrique était Wikipédia, chaque africain qui est contributeur sur ce Wikipédia serait président de l’Afrique.

Et c’est comme ça que nous devons comprendre cette démarche. Et on arrive à le démontrer facilement par le numérique. Pour moi ce sont les messages forts de ce forum.

Vous êtes co-fondateur de « Ovillage ». Voudriez-vous nous en parler ?

Ovillage, c’est un espace d’intelligence collective et d’innovation sociale. C’est un tiers-lieu. Ce n’est ni un bureau, ni la maison. C’est un lieu à cheval entre le bureau et la maison, donc c’est vraiment un endroit transversal où plusieurs intelligences se retrouvent pour échanger, pour collaborer. Dans ce genre d’espace, on arrive à faire comprendre aux gens que le développement doit être mené par les citoyens eux-mêmes. Et faire en sorte que l’échange, le partage, la collaboration et l’entraide soient les valeurs clés du prochain développement de l’Afrique.

Les logiciels libres par l’Afrique. Pourquoi cette démarche ?

Une chose qu’il faut comprendre est que le logiciel libre est porteur d’espoir pour l’Afrique. J’ai vu des jeunes africains étudier avec la peur au ventre, en se demandant s’ils pourront avoir une insertion professionnelle. J’ai vu des parents amener leurs enfants à l’école en se posant la question, s’ils auront les moyens d’acheter toute l’infrastructure informatique qu’il faut pour l’éducation de leurs enfants.

Le logiciel libre c’est une voie qui s’offre à l’Afrique. C’est une voie qui s’offre à chaque jeune africain de pouvoir  réinventer son éducation.

La philosophie du logiciel libre est très simple. Nous axons l’éducation sur le partage. J’ai toujours demandé que l’éducation en Afrique soit réinventée, parce qu’on ne peut pas former les gens dans la division, et leur demander 15 ans plus tard de travailler en collaboration dans les entreprises.

Le logiciel libre est un axe stratégique d’insertion professionnelle. Ça fait 50 ans que l’Afrique lutte contre le chômage. Mais tant qu’on continuera de lutter contre le chômage, il aura toujours des chômeurs en Afrique.

Il faut qu’on arrête de former des demandeurs d’emplois, pour laisser la place à une formation orientée vers les créateurs d’emplois

Le logiciel donne la possibilité à n’importe quel jeune africain de prototyper une idée d’entreprise et de se lancer dans l’entrepreneuriat. C’est comme ça qu’on va donner une force à la jeunesse africaine sur un podium où elle aura la voix pour parler au monde entier.

Un appel aux jeunes qui pensent à un autre Eldorado?

Il faut que la jeunesse africaine comprenne que nos différents pays doivent arrêter de construire des murs et construire plutôt des ponts, parce que les ponts sont plus solides que les murs. En construisant des ponts entre nos différentes capitales, nous allons créer un brassage d’intelligences et nous allons amener la jeunesse africaine à échanger, à partager et à innover. Je parle d’un pont virtuel.

L’avenir de l’Afrique, ce n’est pas ailleurs. L’avenir de l’Afrique c’est ici

Le moment est venu de mobiliser nos forces, d’agréger nos intelligences pour pouvoir créer la matrice du développement de l’Afrique. Chaque jeune africain est acteur du développement, quand il aura compris qu’en lui, il y a du potentiel qu’il doit pouvoir mettre à la disposition de l’Afrique. Je me réjouis d’une chose, il fût un moment où tout le monde disait que l’Afrique n’avait que des problèmes. Mais moi je connais un continent qui est en train de subir une transition numérique. Et chaque jeune se rend compte qu’en réalité, chaque problème d’un africain est une opportunité pour innover. C’est pourquoi je demande à la jeunesse africaine, de peut-être voyager pour découvrir plein de choses, mais d’avoir les pieds en Afrique. Car c’est en Afrique, que nous allons créer l’innovation pour la population africaine. Chacun de nos problèmes est une richesse pour nous. Il faut juste savoir où se trouve la richesse.

Interview réalisé par Mawulikplimi Affognon

Crédit Photo : Ambassade des USA en Côte d'Ivoire

Cet article a été initialement publié sur le site internet AFRICA RDV :  Interview Florent Youzan : « L’avenir de l’Afrique, c’est ici »

GolfNews | Florent Youzan, un disque dur d’innovation

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Cet article a été initialement publié sur le site internet de Golfe News : Florent Youzan, un disque dur d’innovation


Florent Youzan, un passionné d’innovation participe depuis lundi 24 novembre 2014 à la 6e édition de l’InnovAfrica à Lomé.

L’un des fondateurs du tiers lieu « Ovillage »    de la Cote d’Ivoire, après le tour des Béninois,  a partagé ses expériences avec les participants du forum InnovAfrica ce mercredi 26 novembre, dans la session dénommée ‘’rencontre des tiers lieux’’.

Ivoirien d’origine, un touche à tout, un mordu d’innovation, il pense que les programmes africains sont conçus pour former les demandeurs d’emploi et non les créateurs d’emploi ou de richesse.

Informaticien dans une structure en Côte d’Ivoire, Florent Youzan, voulant suivre son étoile a décidé d’affronter  ses rêves  en faisant le choix de l’innovation.

« Je me suis débarrassé de mon employeur, ce n’est pas lui qui m’a limogé pour créer une plateforme de promotion du télétravail du coworking et de la mutualisation de compétences », a-t-il déclaré avec assurance.

Initiateur d’ Afriworkers, Florent est l’un des Africains qui pense que les chômeurs cachent en eux des atouts inexploités.  Car, comme on le dit souvent chacun de nous est une expérience.

  De fil en aiguille, le tiers lieu de Florent Youzan a fait du chemin et est visité par des sommités ivoiriennes.  

De réussite en réussite, Florent a sillonné la Cote d’Ivoire pour rencontrer les jeunes étudiants, élèves chômeurs pour leur apprendre à réveiller leurs potentialités.

Le fils des éléphants de la Cote d’Ivoire est fier aujourd’hui de son choix, parce qu’il fait le tour des pays africains et autres pour partager ses expériences.

Avec un sourire accueillant, Florent ne finit pas avec ses idées innovatrices et personne ne sait ce qu’il peut créer encore demain pour faire du bien à son pays.

Si l’Afrique est à la traîne et marche au pas des pays dits développés, c’est parce que le système éducatif n’est pas actualisé. Entrepreneuriat doit aujourd’hui bousculer certaines facultés qui ne fabriquent que des chômeurs dans certaines  universités africaines.

Cet article a été initialement publié sur le site internet de Golfe News : Florent Youzan, un disque dur d’innovation

lundi, décembre 1 2014

Cyrielle Yendze : «  Je reste persuadée que les Logiciels Libres ont un grand  rôle à jouer dans les mécanismes de développement en Afrique »

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Cyrielle Yendze est une jeune gabonaise, ingénieur en aménagement du territoire, environnement et développement durable. Je l'ai rencontrée pour la 1ère fois lors de la 4ème édition du Forum Innovafrica 2012 à Dakar au Sénégal. Depuis, elle ne cesse de me surprendre par son énergie et son engagement pour le développement de l'Afrique, enrôlés d'un fort caractère de leadership au féminin. Elle a de la personnalité, femme battante et reflet d'une jeunesse africaine devenue actrice de son propre développement. Elle a décidé de faire de la philosophie du Logiciel Libre, un axe stratégique de développement de son pays le Gabon.

Je vous invite à découvrir qui est vraiment Cyrielle !



Bonjour Cyrielle,
Bonjour Florent !!!

Peux tu te présenter à mes visiteurs ?
Je suis Cyrielle Yendze du JerryClan Gabon et initiatrice du Projet Openstreetmap Gabon

Comment s'est fait ton premier contact avec les logiciels libres ?
J'ai été séduite pas les logiciels libres lors de l'édition d'InnovAfrica Dakar (il y a 3 ans )  où j'ai pu rencontrer de jeunes porteurs de projets très engagés dans le développement de plusieurs applications au service de leurs communautés . Depuis je me suis lancée dans l'aventure du Libre !

Quels usages fais-tu des logiciels libres ?
Avec les jeunes porteurs de projets Gabonais, nous voulons mettre les logiciels libres au centre de l'éducation et de la santé; pour que chaque jeune Gabonais (qu'il soit de Mounanade Ndendé ou d'Okondja...) soit éduqué au même titre qu'un jeune européen; qu'il ne  soit plus profane aux  TICs, mais se sente impliqué dans le processus de développement de notre pays. Je reste donc persuadée que les Logiciels Libres ont un grand  rôle à jouer dans les mécanismes de développement en Afrique .
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Quels sont tes futurs projets avec les Logiciels libres ?

Je vais vous parler d'un projet que nous allons mettre en œuvre dans un futur très proche et qui va certainement en susciter plein d'autres : C'est OpenstreetmapGabon ; un projet de cartographie libre et participative de la capitale Gabonaise (dans un 1er temps). Dans le cadre de cette étude, nous allons cartographier toutes les zones à risques et non aedificandi (inondables, enclavées, bassin versants, glissement de terrains…). Ce projet est participatif dans la mesure où tout le monde à la possibilité de Mapper son pays; sa ville ou son quartier quelque soit l'endroit où il se trouve ! il y a encore quelque heures; un étudiant gabonais au Togo contribuait au projet en cartographiant une zone dangereuse de son propre quartier " Adsi-Mintsos " ; zone que je ne connaissais  pas forcément mais que j'ai découvert avec lui. La carte finale devrait avoir un impact sur la prise de décision dans le domaine du logement et l'habitat pour faciliter les politiques  d'Aménagement et Développement du Territoire au Gabon.

Aurais tu un message à lancer à la jeunesse africaine ?
Le message que j'ai à lancer est très simple, pour que l'Afrique soit libre il incombe à chaque africain  d'être libérer en soi (  penser librement, agir librement et contribuer librement au développement de sa cité...) . C'est pourquoi, je pense que le développement personnel est à la base de toute autre forme de développement.  Aujourd'hui, l'heure n'est plus à la critique ni aux représailles; il est temps que nous soyons  tous conscients que notre Afrique, personne ne viendra  la changer à notre place. Que chacun pense à apporter une pierre à cet édifice pour que les générations avenirs héritent de nous, cette philosophie du Logiciel Libre !


Propos recueillis par Florent YOUZAN

jeudi, novembre 27 2014

Innovafrica 2014 : Mme Khardiata Lo N'Diaye du PNUD s'adresse à la jeunesse africaine

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Mme Khardiata Lo N'Diaye, Représentante Résidente du PNUD Togo et Coordinatrice  des Opérations des Nations Unis au Togo


La 6ème édition du forum Innovafrica, le forum de l'innovation africaine, qui s'est tenu en novembre 2014 à Lomé au Togo, a été sous l'empreinte d'un message fort, que Mme Khardiata Lo N'Diaye, Représentante Résidente du PNUD au Togo et Coordinatrice des Opérations des Nations Unies au Togo, a adressé à la jeunesse africaine. J'ai été personnellement touché par ce message plein d'émotions. J'ai donc décidé de le retranscrire et le porter aux frontières numériques du monde.

Mme Khardiata Lo N'Diaye qui participait à la soirée de lancement d'Innovafrica 2014, a accordé toute sa confiance à la jeunesse africaine et lui a demandé d'assumer pleinement son rôle dans le processus de développement de l'Afrique. Voici une personnalité qui n'a point perdu espoir en sa jeunesse et qui a décidé de l'accompagner au quotidien. Ne dit-on pas que « ce qui te manque, cherche le dans ce que tu as » ? Allons donc à l’école d'une mère africaine !


[Discours prononcé par Mme Khardiata Lo N'Diaye]

Mme Khardiata Lo  N'Diaye s'adresse à la jeunesse africaine : « c'est vous qui portez le meilleur de cette capacité d'innovation de l'Afrique »

Cela va être difficile pour moi de dire quelques mots aujourd'hui tellement je suis émue de me retrouver parmi vous. Je voudrais d'abord commencer par remercier le Directeur de l'ESIG (École Supérieure d'Information et de Gestion) , saluer également tous les collègues qui sont là et remercier tous ceux qui ont effectué le déplacement à Lomé et surtout adresser un très chaleureux « woezon » à tous ces jeunes venus de 15 pays de la sous-région de l'Afrique de l'Ouest et aussi de l’Afrique centrale. Ici, la bienvenue c'est « woezon » donc nous vous disons « woezon » !

Au nom de mes collègues du Togo qui vous ont reçus, et très bien reçus, et également au nom de tout le Bureau du PNUD Togo, nous avons été très heureux de vous savoir ici et je voudrais encore remercier le PDG de l'ESIG (École Supérieure d'Information et de Gestion) pour son hospitalité et toutes les facilités offertes pour rendre possible cet événement.

Cette rencontre n'est pas une rencontre de discours, donc je n'ai pas de discours à faire. C'est d'abord un moment de communion et c'est une communauté qui se rencontre autour d'une activité qui vous tient tous à cœur : l'innovation, cet élément très dynamique et très vivifiant. Je voudrais dire un mot sur l'importance que le PNUD accorde à l'innovation.

Aujourd'hui, lorsque vous allez sur le site internet du PNUD, vous verrez que l'innovation est au cœur d'une stratégie que le PNUD soutient et promeut à tous les niveaux. Je vais citer le Directeur Régional du PNUD qui a dit que « l'innovation est la nouvelle monnaie du développement » et le développement est une recherche perpétuelle. En croyant avoir trouver une solution, elle nous échappe et un nouveau défi se présente . Nous sommes tous les uns et les autres confrontés à cette nécessité de toujours mettre à jour nos connaissances. Et l'innovation est ce fuel qui nous permet d'aller toujours plus loin, de dépasser les solutions conventionnelles, de dépasser les solutions dans lesquelles on est confortable, pour toujours chercher plus loin ce qu'on peut faire. Et Je crois que c'est là que nous tous, nous comptons sur vous les jeunes, puisque c'est vous qui portez le meilleur de cette capacité d'innovation de l'Afrique.

Florent, J'espère que je ne me suis pas trompé, tu as dit quelque chose qui a retenu mon attention. Tu as dit que chaque problème de l'Afrique est une opportunité pour aller plus loin dans l'innovation. Je crois que c'est un élément fondamental puisque nous avons certes des problèmes mais nous avons aussi des opportunités et des défis. Et si effectivement, nous exploitons chacun de ces problèmes et nous essayons de voir à travers les raccourcis qu'offre l'innovation, la capacité de nous mettre ensemble, pour fournir l'approche innovante, la dynamique qui est à l’intérieur, je pense que nous pouvons transformer chaque problème est une opportunité.

J'ai retenu aussi, qu'il a dit que la beauté de l'innovation, c'est qu'on innove pas seul, on innove ensemble. Et je suis ici, devant cette communauté de gens qui sont mûrs par cette volonté de faire ensemble de l'innovation, de créer ensemble des solutions innovantes, donc je voudrais simplement me réjouir de cela, mais aussi vous dire combien notre espoir est grand dans le travail que vous faites au jour le jour.

Aujourd'hui vous êtes réunis ici, ce n'est pas dans un hôtel mais c'est dans un lieu de vie de la communauté de Lomé. Parce que justement, le fruit de votre travail, le fruit de votre créativité, le fruit de tout ce que vous faites est destiné à la Communauté des Nations et à chacun d'entre nous, pour que la vie soit plus facile, pour que les solutions soient à notre portée, pour que nous puissions faire des pas en avant. Je tiens à vous saluer et à saluer votre engagement !

Je finirai en disant que le PNUD a mis en place un fonds qui soutient les innovations. Le fonds est là, il est à votre disposition. L'engagement que je prend, au nom du Bureau et je voudrais signaler ici la présence de M. Siaka Coulibaly, le représentant adjoint du Bureau du PNUD Togo, M. Emile Kenkou, chargé de communication du Bureau que je n'ai plus besoin de vous présenter et bien sûr les autres collègues du Bureau, c'est que nous allons continuer au-delà de ce moment à soutenir l’innovation au Togo. Et Innovafrica au Togo, restera vivant au-delà de ce moment.

Nous avons besoin de vous, vous avez besoin de nous, et je crois qu'ensemble on peut aller plus loin.

Merci encore à toutes ces personnes qui vous soutiennent et je tiens à saluer tous ceux venus de France, du canada. Vraiment, nous leur savons gré de leur disponibilité et de leur engagement. Et je voudrais encore une fois remercier en votre nom l'ESIG, s'il ne vous avait pas accueillis c'est probablement dans la cour de la représentation du PNUD au Togo que cet atelier aurait eu lieu, puisque nous n'allions pas vous laisser dehors.

Merci Beaucoup !

[ Discours retranscrit par Florent YOUZAN ]

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