mercredi, novembre 18 2015

Obin Guiako, le co-fondateur de Babylab accusé de vol d'informations et de concurrence déloyale

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Obin Guiako, jeune acteur pour la promotion du Logiciel Libre en Côte d'Ivoire, Co-fondateur et président du FabLab BabyLab à Abidjan, est détenu au commissariat du 8ème arrondissement de Cocody Abidjan par la DITT (Direction de l'Informatique et des Traces Technologiques), depuis le lundi 16 novembre 2015, suite à une plainte de son employeur, M. Ahmed OMAIS, Directeur Général de la société Africa Connect, pour vol de données informatiques et concurrence déloyale.

Obin Guiako est donc détenu depuis maintenant 3 jours, avec Dimitri Beugré l'un de ses collègues. Ils sont tous deux co-fondateurs du Laboratoire de Fabrication numérique (FabLab) BabyLab, situé à Abidjan, dans la commune d'Abobo-Gare, précisément dans le quartier des « Cours Sociaux ». BabyLab est une jeune communauté qui milite pour la Libre Fabrication Numérique et l’utilisation des logiciels libres autour des travaux collaboratifs.

Obin Guiako assure la veille technologique depuis un peu plus de 4 ans pour le compte de la société Africa Connect, dans le suivi en temps réel des véhicules équipés de systèmes de localisation par GPS.

Informé ce mardi 17 novembre de l'arrestation d'Obin Guiako et Dimitri Beugré, nous nous sommes rendus au poste de police du 8ème arrondissement , où nous avons pu rencontrer ces jeunes qui est à la base de la communauté de fabrication numérique libre du quartier défavorisé d'Abodo-gare. Mais, avant de nous entretenir avec les jeunes makers, nous avons rencontré sur les lieux quelques membres de leurs familles qui avaient déjà eu plusieurs contacts avec l'employeur, dans l'intention d'obtenir de ce dernier, un retrait de sa plainte. Le Directeur Général d'Africa Connect a laissé entendre à la famille d'Obin Guiako qu'il reprochait à ce dernier d'être le cerveau d'une intelligence malsaine au sein de son entreprise. Il reproche à Obin Guiaka avec des preuves à l'appui qu'il aurait confiées à la DITT (mais que nous n'avons pas pu vérifier), d'avoir créer depuis 2014, une entreprise virtuelle qui aurait détourné la quasi totalité de ses clients, ce qui aurait engendré une chute vertigineuse de son chiffre d'affaire.

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Une grosse perte qui aurait contraint Africa Connect à se séparer d'une dizaine de ses employés, selon les dires de M. Ahmed OMAIS. Obin Guiako et son équipe se seraient aussi rendus coupables selon son employeur, de l'utilisation frauduleuse des infrastructures et équipements de la société Africa Connect à des fins personnelles. Après avoir entendu tout ce chapelet d'accusations, nous avons tenu à discuter avec Obin Guiako, pour l’écouter et entendre aussi sa version des faits. Chose qui a été possible avec la permission des officiers de police qui étaient en service. D'un ton calme et rassurant, le jeune leader comme le présente BSFCampus, nous donne sa version des faits.

Dans le cadre de son boulot, il utilise un ordinateur portable mis à sa disposition par son entreprise mais qu'il pouvait aussi ramener chez lui à domicile et sur lequel il pouvait mettre ses documents personnels. Alors qu'il descendait le vendredi dernier du boulot, l'entreprise lui a demandé de laisser son ordinateur portable au bureau pour un inventaire afin d'un éventuel remplacement des équipements de travail. Le lundi suivant , alors qu'il finissait une formation avec le programme Jeune Leader de BSFCampus, Obin Guiako est arrêté par des agents de la PLCC (Plate-forme de lutte contre la Cybercriminalité) afin de répondre à une convocation. C'est ainsi qu'il est informé de la plainte formulée contre lui par son employeur M. Ahmed OMAIS et de la saisie par la DITT de son matériel de travail qui avait été retenu au bureau non pas pour des inventaires des outils de travail mais en réalité pour des besoins d'enquête. Il a été découvert dans cet ordinateur passé au peigne fin par les spécialistes de la PLCC, une offre commerciale à un client d'Africa Connect avec des enseignes commerciales de Digital Hub une petite entreprise qu'Obin Guiako et ses amis du FabLab d'Abobo-gare ont créée pour soutenir financièrement les activités et quelques uns de leurs projets dans cet espace d'innovation au profit des jeunes désœuvrés et déscolarisés de la commune d'Abobo-gare. L'offre n'avait absolument rien à voir avec les activités d'Africa Connect et ne filrtait aucunement avec l'intelligence metier, l'expertise et les compétences d'Africa Connect. Son employeur s'interroge aussi de la présence sur sa machine d'une base de données des clients d'Africa Connect.

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Je connais Obin Guiako comme un acteur pour la promotion des logiciels libres dans les zones défavorisées. Je le tutoie au quotidien comme ce jeune qui lutte pour une inclusion numérique par les technologies libres et les communautés ascendantes. Il reste pour moi, un jeune leader et le porteur du projet Kid Lab, un programme d'aide et d'initiation à la programmation et au bricolage électronique pour les enfants de 8 à 15 ans dans le cadre du programme BSF Campus. Il a d'ailleurs été l'une des chevilles ouvrières du projet « Africa Code Week » en Cote d'Ivoire, offrant de son temps, son énergie et sa passion aux couleurs de sa détermination pour la réduction de la double fracture numérique que vit la Cote d'Ivoire.

A mon tour, de me poser des questions !

Comment peut-on demander à un développeur qui travaille sur des systèmes de gestion de localisations des clients par GPS, de justifier la présence de la base de données des clients sur son ordinateur ? Je rappelle qu'Obin et Dimitri font du support client !

Le système d'exploitation sur l'ordinateur portable d'Obin Guiako est-il un système libre (GNU/Linux) ou propriétaire, et s'immerge t-il dans la loi de protection des données à caractères personnelles ?

La seule offre commerciale qui aurait été découverte sur l'ordinateur d'Obin Guiako aurait-elle suffi pour être la cause du licenciement d'une dizaine de salariés de la société Africa Connect comme l'indiquerait son Directeur Général ?

Quelle est la définition juridique du vol des données informatiques en Cote d'Ivoire ? Comment peut-on voler des données si l'ordinateur de détention des données est identique à l'ordinateur du receleur ?

Est-ce que le succès du fablab Babylab dirigé par Obin Guiako qui a déjà reçu plusieurs délégations d'ici et d'ailleurs, dont celles des décideurs du groupe Société Générale et de la Secrétaire d'Etat française au Numérique Madame Axelle Lemaire qui a présenté ce Fablab comme un exemple d'innovation ascendante dans un quartier défavorisé comme Abob-Gare, ne serait-il pas à l'origine de la mauvaise lecture que fait la société Africa Connect ?

Est-ce que le fort coup de projecteur dont bénéficie Babylab avec des dons qui lui parviennent des communautés de promotion des logiciels libres du monde se serait-il pas à l'origine de ce malentendu ?

Doit-on museler par la prison des jeunes qui ont des initiatives par le logiciel libre dont l'impact se fait déjà ressentir au sein d'une jeunesse désœuvrée dans un quartier populaire et défavorisé comme Abobo-Gare ?

Nous connaissons l'histoire de nos communes qui ont aujourd’hui du mal à offrir du rêve à leur jeunesse mais nous ne connaissons pas l'histoire de ces acteurs isolés et méconnus qui tissent un autre type de rêve pour nos jeunes. L'histoire de ces acteurs nous devons l’écrire ensemble ! Si vous pouvez à quelque niveau que ce soit, agir et participer à un meilleur dénouement de cette affaire #ObinGuiako et #DimitriBeugre de vol de données et de concurrence déloyale, votre appui sera très apprécié.

Les heures passent, les minutes s’épuisent, Obin Guiako et Dimitri Beugré sont sur le point d’être déférés ce jour. Nous espérons que la lumière sera faite sur cette autre affaire de vol de données.


Florent YOUZAN


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samedi, septembre 12 2015

Démarrage des 55H au Bénin : L’heure n’est plus au discours mais au parcours

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L’innovathon, le concours de la créativité et de la co-construction de cités francophones durables, a effectivement démarré à Cotonou au Bénin, ce vendredi 11 septembre 2015 aux environs de 13H00.

L’espace BlueZone de Zongo qui accueille cette première étape de l’innovathon de la Francophonie, cadre parfaitement avec toute la série d’animations prévue pendant ces 55 heures de créativité numérique, d’innovation et de réinvention du quotidien des populations béninoises. « Un lieu de vie pour tous les béninois », le slogan de l’espace BlueZone est plus que révélateur pour ce hackathon dont l’objectif est de construire des solutions innovantes pouvant transformer chaque quartier du Bénin en un lieu de vie pour tous les béninois.

Une connexion internet au meilleur de sa bande passante, des idées inspirantes à profusion, des jeunes aussi talentueux que motivés, des experts pointus et avant-gardistes, telle est l’alchimie de la créativité qui revigore ce concours, et qui conduira les 19 équipes aux fines limites inexistantes de leur imagination.

Lire l'article en intégralité sur le site du Fonds Francophone pour l'innovation numérique (FFIN)

mardi, septembre 8 2015

«55h : l’Innovathon de la Francophonie»

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L’Organisation Internationale de la Francophonie et la Commission Nationale Permanente de la Francophonie au Bénin organisent la première édition des « 55h : l’Innovathon de la Francophonie ». Il s’agit d’un concours d’applications numériques au service de l’environnement, qui se déroulera du 10 au 13 septembre 2015 à Cotonou.

Le Fonds francophone pour l’innovation numérique (FFIN) est un nouveau programme de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il propose de mettre la création numérique au service de l’innovation sociale, en réponse aux besoins des politiques publiques des pays francophones en développement. A ce titre, les activités du Fonds permettent d’appuyer les politiques publiques nationales de ces pays grâce à la conception d’applications numériques réalisées par des jeunes professionnels locaux.

Contexte

2015 est une année marquée par des rendez-vous internationaux de haut niveau sur les enjeux du développement durable, qui engageront les pays du monde entier à accentuer leurs efforts pour la protection de l’environnement.

La fin d’année 2015 achèvera le cycle des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) des Nations Unies. Mais il marquera un nouveau tournant pour la préservation de la biodiversité, lors du Sommet spécial sur le développement durable à New-York, en septembre 2015, durant lequel seront adoptés les Objectifs du développement durable (ODD).

Ces ODD seront appelés à prendre davantage en compte les enjeux environnementaux nécessaires à la préservation de la planète et au développement durable des activités humaines (bâtir des villes plus durables, combattre les changements climatiques, protéger les océans et les forêts…).

En novembre 2015, se tiendra à Paris, la 21ème conférence des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21). Elle prévoit l’adoption d’un accord sur le climat qui vise à contenir le réchauffement global au deçà de 2°c.

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C’est dans ce contexte et en prélude à ces différents rendez-vous que le Fonds Francophone pour l’Innovation Numérique a lancé, du 22 juin au 6 septembre 2015, un appel à candidature pour mettre en compétition des applications innovantes au service de l’environnement. L’appel à candidature a porté sur le thème : « Cités francophones durables : l’innovation numérique au service des politiques environnementales urbaines des pays en développement francophones ».

Les sous-thématique portent au choix sur :

  • gestion des déchets urbains ;

  • le développement de l’habitat écologique ;

  • la gestion de l’agriculture urbaine pour la sécurité alimentaire.

L’appel à candidature s’adresse à tous professionnels du numérique (community manager, développeurs, web designer, technico commerciaux, …) désireux d’apporter des solutions numériques innovantes aux programmes de protection de l’environnement de leur pays.

Pour cette première édition, l’Innovathon de la Francophonie s’organise successivement dans cinq différents pays : Maroc, Bénin, Sénégal, Gabon, Haïti.

samedi, septembre 5 2015

2ème édition « Holydays Open Academy », l’édition de la révélation !

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A Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, un réseau de jeunes bénévoles, baptisé OpenTeam s’intéresse aux logiciels libres. Ces jeunes professionnels et étudiants pour la plupart ont lancé depuis maintenant 2 ans une Université d'été au contour horizontal  : « Holydays Open Academy (HOA) » . La 2ème édition de cette rencontre consacrée aux logiciels libres aura lieu du 08 au 11 septembre 2015 à l'Université Méthodiste de Côte d 'Ivoire (UMECI) à Abidjan Cocody.

Les participants viendront des 4 coins de la Côte d'Ivoire pour apprendre, partager, co-créer, innover ensemble par les nouvelles technologies et avec les logiciels libres. A travers des séminaires, des ateliers pratiques, des séances de fabrication numérique, des conférences et des séquences de bidouillage, ces jeunes veulent directement ou indirectement faire la promotion l’économique du partage, l’éducation ouverte et l'innovation d'usages.

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Pour les initiateurs de HOA, les logiciels libres se présentent comme un axe stratégique d’édification d'une jeunesse responsable, indépendante et entreprenante.

Holydays Open Academy (HOA) est à sa 2ème édition, une édition qui se veut celle de la révélation. Une manière très simple de révéler ce qu'une jeunesse soudée et réunie autour des valeurs et de la philosophie du logiciel libre est capable d'apporter comme révolution dans la formation horizontale.

Il y un un an, 19 étudiants issus de diverses classes sociales et provenant de plusieurs grandes écoles et universités participaient à l’édition 2014 des Holydays Open Acadaemy.

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Pendant 5 jours, ces jeunes ont reçus des formations sur les outils et technologies libres qui ont permis à bon nombre d’être eux de devenir aujourd'hui des acteurs majeurs de écosystème du libre en Côte d'Ivoire.


Télécharger le dossier de présentation de HOA 2015

vendredi, août 28 2015

Michaëlle Jean lance le Fonds Francophone pour l'Innovation Numérique

Michaëlle Jean, sécretaire générale de l'OIF

Ce fonds permettra à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) de mettre la créativité numérique au service de l’innovation socio-économique, en réponse aux besoins des pays en développement.

« Le numérique est indispensable, non seulement comme outil de transformation sociale, mais aussi par sa force de mobilisation pour les jeunes et les femmes. Avec ce nouveau fonds, l’OIF pourra ainsi contribuer au renforcement des capacités entrepreneuriales des jeunes professionnels tout en appuyant les politiques publiques des États et gouvernements concernés », a déclaré la Secrétaire générale.

Dans le cadre de cette initiative, l’OIF organisera au cours des prochains mois une série de concours de développement informatique – innovathons – dans cinq pays de l’espace francophone, soit le Maroc, le Bénin, le Sénégal, Haïti et le Gabon. Sur le thème « Cités francophones durables », des jeunes professionnels du numérique de ces cinq pays seront appelés à créer des applications innovantes dans le domaine du développement durable lors de competitions sous forme de marathons créatifs d’une durée de 55 heures. Les lauréats bénéficieront par la suite d’un accompagnement en incubateur afin de perfectionner et commercialiser leurs applications.

Le Fonds francophone pour l’innovation numérique représente l’aboutissement de plus d’une dizaine d’années d’engagement de l’OIF en matière de soutien à divers projets numériques. Il s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de la Francophonie numérique adoptée en 2012 par les chefs d’États et de gouvernements au Sommet de Kinshasa.

Source : Site officiel de l'OIF

Notes : Photo Bertrand Guay / AFP

jeudi, août 6 2015

Célébration des 55 ans de la Côte d'Ivoire : GBATA reçoit le prix Excellence de la meilleure initiative TIC Jeune

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GBATA un ordinateur reconditionné dans un bidon avec du vieux matériel informatique sur lequel tourne des logiciels libres diffuse depuis maintenant huit (8) mois des informations immobilières par sms aux ivoiriens. Cette initiative de deux jeunes étudiants ivoiriens, qui répond à un problème concret de manque d'informations sur les offres immobilières en Côte d'Ivoire, a reçu le jeudi 6 Août 2015, le Prix Excellence de la Présidence de la République pour la Meilleure Initiative jeune dans le domaine des technologies de l'information et de la Communication.

La célébration de la Journée de l'Excellence est devenue depuis plusieurs années en Côte d'Ivoire, un grand moment de rassemblement autour de la valeur forte qu'est le travail et sa célébration participe de la volonté de la Présidence de la république de mettre en avant les acteurs d'une nation forte et en constant progrès. GBATA, une plate-forme mobile de diffusion d'informations immobilières par SMS conçue exclusivement avec des logiciels libres, tournant sur un ordinateur Jerry DIT a été félicitée par le Président de la république.

« Vous êtes tels des lampions qui ne doivent pas s'éteindre. Pour chaque ivoirien, vous devez être des modèles » a précisé le président de la république qui s'adressait aux 78 lauréats du prix Excellence 2015. Le projet GBATA se présente comme un véritable modèle d'innovation d'usages et de réappropriation technologique pour la jeunesse africaine. Ce projet qui a déjà été récompensé par l'Union Internationale des Télécommunications (UIT)  lors du concours Jeunes Talents TIC dans le cadre de la célébration des 150 ans de l'UIT, est une initiative qui a su rechercher des opportunités dans l'adversité. Avec des logiciels libres et un budget de 0 Fcfa, GBATA arrive à diffuser régulièrement des alertes immobilières par SMS aux ivoiriens.

Les initiateurs ont su intégrer les marges avec un projet à base de logiciels libres et qui se distingue par sa simplicité. Ces jeunes étudiants nous démontrent qu'en suivant notre cœur, nous pouvons transformer des contraintes sévères en opportunités et cela en se servant des technologies libres.


Florent YOUZAN


Liens utiles


mercredi, août 5 2015

Changements climatiques : Le Prix Ai2l de l’innovation numérique et sociale est lancé

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Le Prix Ai2l de l’innovation numérique et sociale récompense un projet numérique « ouvert », déjà lancé, et ayant une finalité sociale. Le thème de cette première édition porte sur les changements climatiques. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 30 septembre 2015.

Afin de promouvoir l’innovation numérique à finalité sociale, l’Association internationale du logiciel libre (Ai2l) lance, du 16 juin au 30 septembre 2015, le « Prix Ai2l de l’innovation numérique et sociale ». De dimension internationale, ce prix soutiendra la diffusion et la promotion d’un projet déjà réalisé d’innovation numérique. Et pour cette première édition, la thématique du Prix Ai2l porte sur « les changements climatiques ».

Pour cette édition 2015, le Prix Ai2l a choisi comme thématique les changements climatiques. Ainsi, toute innovation numérique « ouverte » concourant à lutter contre les changements climatiques ou contre les difficultés sociales et environnementales qu’ils génèrent peut participer au prix. Les innovations numériques peuvent concerner les secteurs du logiciel, du web, des contenus, du matériel informatique, des déplacements, de l’intelligence artificielle, etc.

Les projets qui répondront aux conditions d’éligibilité ci-dessus, seront évalués sous la triple entrée :

  • (1) leur contribution à la lutte contre le changement climatique
  • (2) leur ouverture technologique (logiciel libre, données ouvertes etc...)
  • (3) la qualité de la stratégie de diffusion envisagée.

Un prix international décerné lors du Forum des dirigeants de l’Économie sociale et solidaire

Le prix est ouvert à toute personne morale créée depuis moins de 5 ans. Un jury de personnalités de l’innovation sociale et de l’innovation numérique sélectionnera le meilleur dossier qui se verra remettre une dotation globale de 15 000 euros pour l’aider dans la diffusion et la promotion de son projet.

Pour cette édition 2015, le prix sera remis lors des Rencontres du Mont-Blanc à Chamonix en France du 26 au 28 novembre 2015. Ces rencontres réunissent tous les deux ans, depuis 2005, les grands dirigeants de l’économie sociale et solidaire au plan international. Les plus grandes mutuelles, coopératives, associations du monde y sont représentées. Elles constitueront un formidable tremplin pour la visibilité du projet lauréat.

Site internet : www.prixai2l.org

Équipe organisatrice : Avise et Talcod

lundi, juillet 27 2015

FINNOV - Michelle Mongo : « Le Financement participatif est en plein essor »

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Michelle Mongo, experte en « Gestion et Management de l’Innovation » de l’initiative FINNOV (Le Réseau francophone de l’innovation) a été la modératrice d'une table ronde sur le thème « Le financement participatif : quelles opportunités pour les jeunes porteurs de projets, entrepreneurs et innovateurs francophones ? », lors de la 2ème édition du Forum Mondial de la Langue Française (FMLF) qui s'est tenue du 20 au 23 juillet 2015.


Avant de donner la parole aux panélistes qui devaient se prononcer sur la notion du financement participatif, Michelle a bien voulu planter le décor en revenant sur des aspects très importants du financement participatif. D'un ton modéré d’où se dégageait ce dynamisme qui enrobe ce nouveau mécanisme de financement, Michelle a tenu à donner une définition du financement participatif et révéler son évolution jusqu'à ce jour en passant par une déclinaison des 5 modèles qui ont réussi à se dessiner au fil des expériences.

Pour cette experte du FINNOV et Maître-Assistant associée en gestion et management de l'innovation au sein de l’École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne, le financement participatif est un mécanisme de financement qui offre la possibilité à chaque membre d'une communauté d'investir une somme d'argent qui cumulée à celle des autres membres de la communauté, permet de financer un projet. Elle a dégagé 5 modèles de financement participatif : le don, la récompense, la co-production, le prêt et l'investissement en capital.


  • Le don : Il permet à un contributeur de soutenir une cause et ce contributeur ne va pas recevoir de contrepartie en retour.
  • La récompense : c'est un mécanisme qui permet à un contributeur d'investir un montant et reçoit une contrepartie proportionnelle à la somme investie.
  • La co-production : est un modèle de financement très connu. Un contributeur investit dans un produit et il reçoit une contrepartie financière qui peut se traduire par des parts dans le bénéfice.
  • Le prêt : c'est un modèle de financement qui est très présent dans les pays anglo-saxons. On peut avoir une plate-forme web par exemple qui met en relation des porteurs de projets et des personnes qui veulent investir de l'argent.
  • L'investissement en capital : l'idée est de permettre à des contributeurs d'entrer en capital dans une société qui souhaite obtenir de nouvelles sources de financement pour pourvoir répondre aux besoins en investissement.


Michelle Mongo a terminé son propos en ouvrant une lucarne sur l’évolution du financement participatif dans le monde. Selon elle, on observe un essor considérable du financement participatif. Selon une étude réalisée par la plate-forme crowdsourcing.org, on recensait en 2012, près de 450 plates-formes de financement participatif dans le monde pour 2,7 milliards de dollars investis, avec comme leaders, l'Europe et les États-Unis comme leaders.

Florent YOUZAN

Forum de Liège : « Transformons ensemble de petites idées en grandes solutions : Créactivons-nous ! »

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Plus de 1200 participants en provenance de 90 pays dont des pays non membres de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), comme l'Argentine, le Brésil, la Chine, le Japon ou le Sri Lanka, se sont retrouvés à Liège (Belgique) lors de la 2ème édition du Forum Mondial de la Langue Française (FMLF 2015) qui s'est tenue du 20 au 23 juillet 2015.

Cette rencontre de la diversité francophone a été un moment singulier pour tous ces jeunes d'horizons et de profils divers, qui se sont retrouvés autour de la langue française, vecteur d'innovation et de créativité. Ils ont pu échanger, partager leurs idées et leurs projets pendant des ateliers, des conférences et des débats autour de 5 axes : relation entre langue et créativité, Éducation, Culture et industries culturelles, Économie, Participation citoyenne.

Pendant 3 jours d 'exception, la créativité des jeunes de l'espace francophone s'est exprimée à travers 130 projets sélectionnés dont l'articulation et le caractère innovant ont révélé encore une fois que la jeunesse est cette force montante et révélatrice de la formidable créativité de la langue française. Le dynamisme de ces jeunes fortement couplé à leur capacité d'innovation ont donné une autre manière d’appréhender l'avenir. Un avenir plein d'espoir, de réinvention et de créativité et dont la jeunesse est la cheville ouvrière. Ces jeunes réunis à Liège ont par moment bousculé les idées reçues pour générer de nouvelles manières de penser et de nouvelles manières de faire.

« Ne renoncez pas à vos idéaux, ni à vos rêves. Il faut que vous repartiez de Liège avec la conviction que vous pouvez devenir les architectes d'un monde meilleur et que la Francophonie sera toujours à vos côtés », avait indiqué Michaelle Jean dans son inspirant message d'ouverture.

En cela, l'OIF, l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et les opérateurs de la Francophonie (l'AIMF, l'AUF, TV5Monde et l'Université Senghor d'Alexandrie) particulièrement mobilisés lors du Forum Mondial de la Langue Française (FML 2015) , ont pris un engagement fort pour accompagner les jeunes porteurs de projets, les aider à développer des partenariats et réinventer avec eux des solutions et des nouveaux modèles de développement chers à la secrétaire générale l'OIF qu'elle regroupe dans l'expression : la Francophonie des Solutions.

« Nous avons beaucoup à apprendre de cette créativité bouillonnante et nous devons nous en inspirer pour construire la Francophonie de demain » a déclaré Adama Ouane, Administrateur de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) lors de la cérémonie de clôture.

« Tous ensemble, nous avons semé des graines. Le Message de Liège mérite un suivi professionnel, numérique et en temps réel » a précisé Philippe Suinen, Commissaire général du Forum.


La Francophonie s'emploiera avec vigilance à répondre à cet appel pour s'assurer que la créativité ardente de Liège donne lieu à une mise en œuvre tout aussi créative et à des résultats tangibles. Nul doute que tant d'énergies et d'innovation francophones trouveront l'occasion de s'exprimer, comme l'ont demandé les jeunes, lors d'une nouvelle édition du Forum, probablement dans un pays du Sud.

jeudi, juillet 23 2015

Lôr Bouôr : moderniser l'agriculture en Côte d'Ivoire par le numérique

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Au Forum Mondial de la langue Française 2015 (FMLF 2015) qui se tient en ce moment à Liège en Belgique, les ateliers se succèdent, les porteurs de projets s'activent, les communautés présentes se consolident, les liens se créent ou se renforcent … bref la diversité francophone s’émule !

Les problèmes que vivent principalement les pays africains sont portés par sa jeunesse, qui les présente au FMLF 2015 sous des grands  projecteurs de solutions. En Côte d'Ivoire, l'agriculture représente plus de 50 % des recettes d'exportation, occupe plus de 2/3 de la main d’œuvre active et contribue à hauteur de 20 % au PIB national. Mais cette agriculture est aujourd'hui face à de grands défis. En effet, pendant que la surproduction de banane à l'ouest du pays et le manque de ventilation accélérée des produits entraînent la décomposition des récoltes,  au nord du pays les populations ne trouvent pas de banane pour la consommation. Les braves paysans sont alors obligés de brader leurs récoltes parce qu'ils n'ont pas accès à l’information des marchés. Les coopératives agricoles sont encore gérées de manière rudimentaire avec de gros cahiers qui leur servent de registres avec le risque de perdre toute la traçabilité des productions.

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En même temps, on observe une évolution impressionnante des technologies de l'Information et de la Communication, du numérique en général et principalement du mobile avec un taux de pénétration estimé à plus de 100,06 % en Côte d'Ivoire. Ces technologies constituent un axe de développement stratégique pour l'agriculture ! ICT4DEV, une start-up ivoirienne spécialisée dans le développement et l'intégration de solutions au service de l'agriculture a lancé lancer une plate-forme appelée Lôr Bouôr (qui signifie plantation productive dans une langue locale de la Côte d'Ivoire). L'application Lôr Bouôr veut moderniser les pratiques agricoles et définir un espace de mise en relation entre les paysans et les acheteurs de produits.

Jean Delmas Ehui et ses amis co-fondateurs du projet Lôr Bouôr viennent de lancer un appel à financement participatif pour permettre à 100 coopératives agricoles de bénéficier d'un outil de gestion moderne, efficace et avant-gardiste, à 10.000 paysans de mieux produire et de vendre au meilleur prix et garantir un approvisionnement continue en produits agricoles sur toute l’étendue du territoire ivoirien.

Pour participer au Crowdfunding lancé par ICT4DEV c'est par ici : http://www.kisskissbankbank.com/lor-bouor

Florent YOUZAN

mardi, juillet 21 2015

FMLF 2015, Mme Michaël Jean : « La langue française a le pouvoir de susciter mobilisation, passion, écoute et engagement »

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La cérémonie d'ouverture de la 2ème édition du Forum Mondial de la Langue Française (FMLF 2015) a eu lieu le lundi 20 juillet 2014 au Théâtre du Forum à Liège en Belgique avec la présence effective de Mme Michaël Jean, La Secrétaire Générale l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Très attendue au cours de ce forum par plus 1500 jeunes venus de plusieurs pays de l'espace francophone, la Secrétaire Générale de la Francophonie a procédé à l'ouverture officielle du FMLF 2015 avec un discours plein d’énergie et d'espoir. Après s'être réjouie des rencontres enrichissantes et inspirantes qu'elle a eues la veille avec les jeunes du HackXplor, Mme Michaël Jean a dressé l’étendard de la Francophonie en ces termes : « La langue française a le pouvoir de susciter mobilisation, passion, écoute et engagement ! ». Aux premiers mots de son discours, on perçoit clairement son enthousiasme d'être présente à cette rencontre de la diversité créative de l'espace francophone, cet événement qu'elle qualifie d'extraordinaire et qui relève un caractère d'exception.

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Elle a tenu à imprimer un autre regard sur l’Édition FMLF 2015 qu'elle a définie en 3 mots simples : Créativité, Innovation et réinvention. Dans un monde fortement éprouvé par les grands défis et des forces de destruction, Mme Michaël Jean invite la jeunesse à croire en la « Francophonie des Solutions » dans laquelle nous devons montrer que nous sommes capables de réinventer le monde et dans laquelle l'Afrique doit triompher du pire. Face à la cruauté, à l'horreur et à la destruction qui défilent sous nous yeux, la secrétaire générale a lancé un appel à l'action en demandant à la jeunesse de se « CréActiver » avec des armes de construction massive : « Échangez, Partagez vos idées, vos envies d'entreprises, vos expériences, vos savoir-faire »

La secrétaire générale de la Francophonie a terminé son discours sur une belle note d'espoir pour la jeunesse : «Ne renoncez pas à vos idéaux ni à vos rêves ! Ne laissez rien vous casser ni vous détruire !». Elle a aussi révélé la mise en place par l'OIF dans les prochains mois d'un réseau d'incubateurs et d'accélérateurs d'entreprises, dont la 1ère phase sera déployée en Afrique subsaharienne francophone, dans le but de mettre en relief et surtout renforcer les talents et les savoir-faire des jeunes.

Florent YOUZAN

Notes : Credit Photo - http://www.rtbf.be

lundi, juillet 20 2015

Karangue : des messages vocaux avec les voix d’icônes sénégalaises pour rappeler les dates des vaccins

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Toutes les 16 secondes , un enfant meurt en Afrique d'une maladie qu'on aurait pu éviter par un simple vaccin. Et chaque jour plus de 800 femmes meurent en donnant la vie. Un tableau triste auquel Mamadou Sall , Amath Sow et leurs amis veulent donner des couleurs d'espoir. Ils viennent de lancer Karangue, un exemple concret de l'usage des technologies au service de la santé en Afrique.

A Liège (Belgique) dans le cadre du Forum Mondial de la langue Française (FMLF2015), mon premier contact quant je foule le sol belge est la rencontre avec le projet sénégalais Karangue. Je suis interpellé par les chiffres ! Le problème que ce projet met en lumière est réel et frise même le désespoir et aucun acteur de développement et du bien-être des populations ne saura accorder une place au doute. Ce discours aussi réaliste que plein d’énergie, accuse, interpelle mais surtout présente une solution concrète fortement imprégnée de l'usage du mobile sur un continent où la téléphonie mobile a réussi à s'adapter et à se faire adoptée.

L’analphabétisme, la méconnaissance, l'oubli et la négligence des rendez-vous de vaccination et des visites pré-natales et même post-natales, éloignent très souvent les femmes enceintes et les bébés du dispositif médical et c'est le problème auquel s'attaquent les initiateurs du projet Karangue. Lancé au Sénégal comme un véritable SOS numérique pour la vaccination massive et inclusive, Karangue se veut être un système d'alertes automatiques par message sms et vocal en langues locales (Wolof, Pulaar, Serrer, Diola et Français) et cela en utilisation des voix d'icônes qu'a connues le Sénégal. Les messages rappelleront aux parents les rendez-vous de vaccination et les visites pré-natales et post-natales.

A la faveur de la 2ème édition du Forum Mondial de la Langue Française, Karangue a bénéficié d'un programme d’accélération de projets sur deux (2) semaines piloté  NEST’up by Creative Wallonia. Cet événement a été d'une très grande valeur ajoutée pour les porteurs de projets qui viennent de lancer une campagne de crowdfunding d'une valeur de 1800 euros. Pour participer à cette campagne de financement, c'est par ici :http://www.kisskissbankbank.com/karangue

Avec 5 euros, nous pouvons protéger une maman et son enfant pendant un an.

Avec 2500 euros, nous pouvons soutenir un poste de santé, soit 500 femmes et 500 enfants.

Mamadou Sall et ces amis ont un rêve : couvrir tout un district de 25 postes de santé, soit 10 000 femmes et 10 000 enfants.


Florent YOUZAN

mardi, juillet 14 2015

55H : Le Fonds francophone pour l’innovation numérique pour une création numérique au service de l’innovation sociale

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Le Fonds Francophone pour l'Innovation Numérique (FFIN) a décidé de mettre la création numérique au service de l'innovation sociale afin d'accompagner le développement endogène dans les pays de l'espace francophone. Le FFIN accompagne donc les politiques nationales publiques en encourageant la production d'applications numériques innovantes réalisées par des jeunes professionnels locaux, en réunissant des développeurs pour faire de la programmation informatique  collaborative (hackathon) sur plusieurs jours.

Cet événement prévu pour le 2ème semestre 2015, organisé sous forme de concours soumis à un appel à candidatures, se déroulera dans 5 pays : Bénin, Sénégal, Maroc, Gabon et Haïti. L'objectif de ce concours de programmation informatique  est de co-construire un espace horizontale, mieux un lieu de vie, de collaboration et d’émulation créative qui permettra aux compétiteurs de s'unir pour produire en 55 Heures des applications innovantes, d'utilité publique et à forte valeur sociale.


55h.pngAfin de s'affranchir de la rareté des ressources qui se dessine lentement à l'horizon, plusieurs Rendez-Vous internationaux de haut niveau recommandent d'accentuer les efforts pour la protection de l'environnement. Dans ce contexte, le Hackathon 55H, veut par le numérique offrir aux pays de l'OIF, des cités francophones durables en mettant  l’innovation numérique au service des politiques environnementales urbaines.

Les participants au concours dans les différents pays seront appelés à développer des applications informatiques sur la base du thème  central avec une possibilité de déclinaison vers les sous-thèmes au choix qui porteront sur : la gestion des déchets urbains, le développement de l'habitat écologique et la gestion de l'agriculture pour la sécurité alimentaire ;

55H est lancé en partenariat avec Jokkolabs Global

Ce hackathon qui se veut une belle illustration de l'intelligence collective dans une démarche de co-création numérique, vise à éveiller et/ou renforcer les capacités entrepreneuriales des jeunes professionnels qui seront sélectionnés.


Alors,

  • Si vous êtes étudiant ou professionnel du numérique, des TIC/Télécoms,
  • Vous résidez dans l’un des pays suivants : Maroc, Bénin, Sénégal, Gabon, Haïti ;
  • Vous souhaitez apporter des solutions numériques innovantes aux programmes de protection de l’environnement de votre pays
  • Seul(e) ou en équipe,

Postulez en ligne pour la pré-sélection au hackathon du FFINhttp://candidatures-ffin.francophonie.org/index.php/574616?lang=fr



Florent YOUZAN

jeudi, juillet 9 2015

Noël SOME : « nous avons reçu une éducation qui nous permet d'affronter les défis de l'Afrique »

noel_some.jpgAlbert Einstein disait : « l'imagination est plus importante que le savoir » et cette pensée qui a encore du sens se révèle dans bien de démarches de jeunes africains qui après leurs études, décident de mettre leurs compétences au service de l'Afrique. Pour ces jeunes, l'imagination c'est voir au delà du savoir. Ils imaginent, ils remodèlent et ils conçoivent des solutions et pratiques pour offrir un lendemain meilleur aux populations africaines. J'ai rencontré Noël SOME, jeune informaticien Burkinabé qui œuvre avec ses amis au sein de Beog-Neere.


Bonjour, Noël, peux tu te présenter ?

Je suis Noël SOME, développeur d'applications informatiques et co-fondateur de l'association Beog-Neere


C'est quoi Beog-Neere ?

Beog-Neere est une association qui a été créée en 2012, parce que nous jeunes diplômés avons senti le besoin de nous appliquer à la résolution des problèmes que nous rencontrons au quotidien. Dès la création de Beog-Neere, nous avons axé nos activités sur l’Éducation qui est pour nous, « l'arme la plus puissante pour changer le monde », comme l'expliquait le Président Nelson Mandela. Nous travaillons donc à repousser les limites de l’ignorance, car pour nous chaque enfant a le droit d'aller à l'école, et nous aidons à rendre cela possible. Nous offrons un leadership dans l'élaboration d'approches novatrices et durables. Nous fournissons un conseil stratégique fondé sur les évidences observées dans les communautés, par les communautés et pour les communautés. Nous soutenons des services de plaidoyer pour améliorer la qualité de vie, la stabilité sociale et le bien-être économique des populations. Les principaux domaines que nous abordons sont : l'éducation, l'environnement, la Santé, les droits humains, le développement rural, l’eau et l’assainissement.



Quels ont été vos investissements dans cette noble mission ?

Notre premier investissement a été nos compétences de développeurs, d’intégrateurs de solutions numériques au service du développement social et nos expériences cumulées en gestion de projets de développement. Beog-Neere est aussi affiliée à d'autres structures telles que SOS Sahel et AFPCI pour ne citer que celles-là, avec lesquelles nous avons piloté des projets de recueil de données ouvertes et libres sur la région du Sahel. En exploitant la puissance de notre intuition et nos possibilités, nous pouvons construire un avenir meilleur pour les hommes et les femmes à travers l’Afrique.


Qu'est ce qui gouverne vos ambitions ?

Nous restons convaincus que les problèmes de l'Afrique peuvent être résolus par les africains. L'Afrique doit arrêter de tout attendre de l’extérieur. L'africain doit être à mesure de réfléchir par lui-même pour trouver des solutions aux problèmes de l'Afrique. Celui qui a un problème est mieux placé que quiconque pour résoudre ce problème. Les solutions pour l'Afrique ne doivent plus être pensées depuis l'extérieur. Nous jeunes africains, nous disons non à cela ! Nous avons reçu une éducation nécessaire, qui nous permet aujourd’hui d'affronter les défis de notre continent.



Florent YOUZAN

vendredi, juillet 3 2015

Gbata, EtuDesk et E-Pharma : les 3 meilleures applications du concours « Jeunes Talents TIC et Contenu local 2015 » en Côte d'Ivoire

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GBATA, ETUDESK et E-PHARMA sont les trois applications gagnantes du Concours « Jeunes Talents TIC et Contenu local 2015 » initié par le ministère de la Poste et des TIC dans le cadre de la célébration des 150 ans de l'Union Internationale des Télécommunications (UIT). L'information a été rendue publique, le jeudi 02 juillet 2015 à l'hôtel Sofitel Abidjan, par M. Bruno KONE ministre de la Poste et des TIC et porte parole du Gouvernement ivoirien, lors du Forum sur la Normalisation et l'Innovation en matière de TIC.

Les objectifs visés par le concours « Jeunes Talents TIC et Contenu local 2015 » étaient entre autre de stimuler le potentiel de créativité et d'innovation des jeunes ivoiriens dans le domaine des TIC et permettre ainsi à des projets novateurs de bénéficier de l'appui technique et financier de l’État de Côte d'Ivoire, des bailleurs de fonds et des opérateurs du secteur. Une autre dimension de ce concours qui est non des moindres était d'inculquer et de promouvoir la culture de l'innovation et de l'entrepreneuriat au sein de la jeunesse ivoirienne dans une logique de création de richesse et d'emplois. Lancé le 15 juin 2015, le concours a bénéficié de l’appui  technique et organisationnel de l’Agence Nationale du Service Universelle des Télécoms/TIC (ANSUT).

Ce sont donc plus d'une cinquantaine de projets qui ont été passés au peigne fin par le jury dans diverses catégories : Audiovisuel et divertissement, Éducation, Application mobile, site web et Cyber-sécurité. Trois projets sont arrivés en tête de lice, Il s'agit de GBATA, E-PHARMA et ETUDESK respectivement dans les catégories Application mobile, Site Web et Éducation. Ces trois projets vainqueurs ont la particularité d’être déjà en exploitation avec un prototype fonctionnel dans le cadre d'une phase pilote. Les initiateurs, en démontrant la preuve de faisabilité de leurs projets, révèlent le caractère innovant de leurs procédés techniques dont l’implémentation a nécessité un investissement négligeable. Une manière très simple de présenter des modes de mise en production, rompus aux réalités ivoiriennes et fortement contextualisés.


GBATA , l'information immobilières par SMS

GBATA, qui arrive en tête dans la catégorie « application mobile » est une plate-forme mobile d'informations immobilières par SMS, conçue par deux jeunes étudiants qui utilisent des logiciels libres (Emmabuntu, Gammu/Wammu, Wvdial, Kalkun, MySQL, PHP) hébergés sur un vieux ordinateur reconditionné dans un bidon de 20 litres. Pour la réception des SMS, la gestion des requêtes par SMS et aussi l'envoi des messages SMS, ils ont transformé une vieille clé 3G en un modem GSM, qu'ils ont connecté à leur ordinateur en bidon. Pendant 6 mois, ils ont diffusé gratuitement des SMS à la population en utilisant un profil client existant chez un opérateur de téléphonie mobile de la place, qui leur octroyait chaque mois plus de 10.000 SMS gratuits intra-réseau. En plus de résoudre le problème du manque d'informations immobilières et d'un outil d’information sur la disponibilité des offres immobilières en temps réel, les concepteurs de GBATA ont eu le génie d'utiliser des outils, des offres et des techniques disponibles dans leur quotidien pour rendre leur projet tangible. GBATA c'est aujourd’hui plus 775 offres diffusées et un peu plus de 420 abonnés qui interrogent quotidiennement le serveur.


E-PHARMA, une pharmacie en ligne ouverte 24H/24

Le 2ème projet lauréat dans la catégorie « site web » est E-PHARMA. Cette application a été développée en PHP avec une base de données qui tourne sous MySQL. E-PHARMA est une pharmacie en ligne ouverte 7jours/7 et 24h/24 qui permet à toute personne de commander et de se faire livrer le plus rapidement possible des produits pharmaceutiques provenant des pharmacies partenaires. Cette plate-forme permet à tout client de payer à la livraison ou en ligne en utilisant les modes paiement disponibles dont le paiement mobile, et aussi donne la possibilité aux clients de suivre la livraison via une application mobile avec un aperçu en temps réel du trajet du livreur.


ETUDESK, un réseau socio-éducatif destinée à créer des interactions entre les étudiants

Le 3ème projet lauréat dans la catégorie « Éducation » est le réseau social ETUDESK. Une plate-forme socio-éducative destinée à créer des interactions entre étudiants, enseignants et écoles du monde entier. Accessible à partir de l'adresse http://www.etudesk.org/, ETUDESK a été écrit en PHP et soutenu par un moteur de base de données libre qui est MySQL. Il permet aux étudiants de créer des relations sociales en fonction de leurs centres d’intérêt tout en restant informés de tous ce qui se passe sur leurs campus. Il est possible via cette plate-forme de créer des groupes d’étude virtuels pour des travaux de groupe en temps réel et bénéficier d’un espace de stockage personnel pour sauvegarder ses documents.


Ces trois projets qui sont arrivés en tête dans les différentes catégories ont la particularité d'avoir été prototypés avec essentiellement des logiciels libres et ils se distinguent avec des phases de mise en exploitation mesurables, tout en abordant avec aisance la question de production de contenu local ivoirien. GBATA, ETUDESK et E-PHARMA répondent simplement à des problèmes concrets que vivent les ivoiriens et s’articulent tous sur des supports, outils et démarches techniques fortement inspirés du quotidien de ces concepteurs. Ils ont réussi à faire des choses appréciables avec peu de moyens grâce aux logiciels libres.


Les résultats du concours « Jeunes Talents TIC et Contenu local 2015 », révèle encore une fois la nécessite pour l’Afrique en général et particulièrement pour la Côte d'ivoire, d'accorder la priorité aux logiciels libres dans l'enseignement, pour l’édification d'une jeunesse compétente, avant-gardiste et ouverte à l'innovation frugale selon des démarches ascendantes. En se démarquant lors de ce concours, GBATA, ETUDESK et E-PHARMA viennent corroborer la vision selon laquelle : « chaque problème d'un africain est une idée d'entreprise ».



Florent YOUZAN



Lire aussi :

GBATA : un ordinateur en bidon diffuse des informations immobilières par SMS à Abidjan




lundi, juin 29 2015

Carto-malaria : ils cartographient les zones à risques pour éradiquer le paludisme au Faso

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Ces jeunes géolocalisent avec des téléphones mobiles,  un dépôt d'ordures dans un quartier de Ouagadougou au Burkina-Faso

Nous sommes en 2015, et des faits meublés de chiffres, continuent d'alerter le monde et particulièrement l'Afrique. S'il y a une maladie sournoise qui endeuille silencieusement l'Afrique, c'est bien le paludisme. Près de la moitié de la population mondiale, soit 3,2 milliards de personnes sont exposées au risque de cette maladie. Et, les personnes vivants dans les pays pauvres sont les plus vulnérables. Toutes les minutes un enfant meurt du paludisme ! En 2013, 90% des décès dus au paludisme sont survenus en Afrique. Triste constat ! Comment lutter contre ce fléau ?

A Ouagadougou, la capitale du Burkina-Faso, des jeunes passionnés de numérique et de cartographie libre, issus du Ouagalab, un Fablab au cœur de Ouagadougou, ont décidé de lancer Carto-malaria, un projet ambitieux qui consiste à cartographier et numériser les coordonnées géographiques de toutes les zones à risques, dans lesquelles se développe l'agent vecteur du paludisme.

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A la découverte de ce projet, l'on est saisi par sa dimension citoyenne mais aussi, numérique et avant-gardiste. Carto-malaria ambitionne de produire de manière collaborative, une carte thématique de données libres et citoyennes, réutilisables librement par les citoyens, les organismes et les institutions engagés dans la lutte contre le paludisme au Burkina-Faso. Chaque année 1,3 million de personnes, dont 90 % d'enfants de moins de 5 ans meurent du paludisme, ce constat, les jeunes du Ouagalab l'ont effectué comme tout le monde et ont décidé de se mettre en action. Leur initiative est d'aider à éradiquer le paludisme en numérisant toutes données utiles et réutilisables par les structures internationales engagées depuis plusieurs années auprès des populations burkinabés dans l’éradication du paludisme, l'une des principales causes de mortalité en Afrique.

Les zones à risques du paludisme qui seront géolocalisées et numérisées dans le cadre du projet Carto-malaria, sont les zones favorables au développement de l'anophèle femelle. Ce sont en général les dépôts d'ordures, les caniveaux, les flaques d'eau stagnantes. Carto-malaria permettra d'identifier toutes ces zones et faciliter la mise en place de campagnes de sensibilisation de proximité. Les services techniques des mairies et les agents de salubrité pourront se servir de ces données pour leurs actions terrains. Carto-malaria pourra aussi aider à identifier avec des données scientifiques et tangibles à l'appui, les zones de distributions des moustiquaires imprégnées sur la base de zones géolocalisées. Le projet prévoit aussi de cartographier les centres de santé, cliniques et pharmacies afin d’orienter les populations , en fonction de leur lieux d'habitations, vers les structures de prise en charge de proximité.

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La géolocalisation des zones à risques, sera accompagnée du déploiement d'une application mobile SMS (short message service) qui diffusera des informations de sensibilisation via des SMS vocaux à l'endroit des populations et principalement de celles vivant dans les zones à risques initialement géo - référencées. Pour les initiateurs du projet Carto-malaria, diffuser des messages vocaux directement sur les téléphones des populations, leur expliquant comment améliorer l'évacuation des eaux usées, comment et pourquoi utiliser des moustiquaires et des insecticides sont des moyens de prévention du paludisme.

Carto-malaria est une initiative citoyenne à soutenir et à encourager car selon une étude de l'OMS, « le paludisme peut conduire les familles et les communautés dans une spirale d’appauvrissement, qui touche de manière disproportionnée les personnes pauvres et marginalisées, incapables financièrement de se procurer le traitement ou disposant d’un accès limité aux soins de santé ».



Florent YOUZAN

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